C’est vrai qu’en 2019 le peuple sera appelé à choisir un Président de la république, c’est vrai qu’il sera question pour notre nation de savoir s’il faut renvoyer l’actuel Président ou lui renouveler sa confiance. Mais au-delà d’une simple question de changement d’homme, il sera plutôt question d’une reconquête de la souveraineté populaire usurpée, mais aussi d’un sursaut éthique dans notre rapport à la chose publique en général à la politique en particulier.
Il nous faut, par conséquent, changer aujourd’hui de paradigme dans la communication vers les élections de 2019. Cette élection sera l’occasion pour notre pays d’opérer un redressement qualitatif susceptible de le mettre définitivement sur la voie du travail. En 2019 il ne sera pas seulement question d’hommes en compétition pour occuper un fauteuil : il sera plutôt question de l’essence du fauteuil lui-même.
Que voulons-nous réellement faire de la fonction présidentielle ? Sommes-nous un peuple résigné et si peu ambitieux pour continuer encore à perpétuer une oligarchie qui n’est là que pour savoir comment se partager les biens publics en se relayant au pouvoir ? Avons-nous réellement le courage de changer radicalement de paradigme dans la conduite des affaires de la cité ou sommes-nous les éternels damnés de l’histoire des nations ? Quelles stratégies adopter pour libérer nos juges de l’emprise de l’exécutif ? Sommes-nous vraiment disposés à assainir les mœurs politiques et sociales par des lois et des décisions contre la transhumance et la déliquescence de nos mœurs du travail ?
Devons-nous continuer à accepter fatalement que des millions de nos compatriotes souffrent de faim et de déficit d’eau courante ? Quelles stratégies urgentes adopter pour infléchir la dégradation du pourvoir d’achat des enseignants et la baisse du niveau de nos étudiants et élèves ? Bref, il nous faudra répondre à une simple question : aimons-nous suffisamment notre pays pour lui sacrifier nos égoïsmes, nos pauvres calculs politiques et même nos vies ?
Ce qui est fondamentalement en jeu pour 2019 c’est de faire en sorte qu’un homme qui pense et agit comme Macky Sall ne puisse plus être élu Président du Sénégal. Il nous faut également travailler autour d’un minimum programmatique suffisamment démocratique et porteur de garanties de transparence telles que certaines pratiques disparaissent, quel que soit celui qui sera élu.
Mais tout ceci sera impossible si la sanction du mandat unique n’est pas infligée à Macky Sall. Ne pas réélire Macky Sall est la meilleure manière de sanctionner ses fautes et celles de ses successeurs. Ne pas réélire ce Président qui ne sait que faire de la fonction présidentielle, c’est déjà poser un acte d’assainissement des mœurs politiques. L’épouvantail du mandat unique n’a pas encore été exploré au Sénégal et notre pays ne sera définitivement ancré dans une véritable culture démocratique que lorsqu’il ouvrira l’ère de cette sanction.
Il nous faut une opposition programmatique et paradigmatique pour mettre fin à l’entreprise de tromperie industrielle de ce régime. Et pour ce faire, il faut éplucher le programme et les plans de Macky Sall afin d’expliquer de manière plausible aux Sénégalais qu’il s’agit d’un lyrisme, voire d’une grande supercherie. Ce qui est considéré comme un programme social n’est qu’une forme cynique de communication qui fait du désespoir et du dénuement du peuple un appât pour pêcher des voix électorales. Le capital des marchands d’illusion est toujours la pauvreté et l’ignorance : il nous faut celles-ci pour ruiner leur sinistre commerce.
Il nous faudra convaincre les victimes de cette supercherie qu’on ne réélit pas un Président sur la base d’un programme, mais plutôt sur la base d’un bilan. Il faut éduquer les jeunes au culte du travail : si nous arrivons à mobiliser le 1/3 de l’énergie mobilisée dans le folklore religieux pour le réinvestir dans le travail, le Sénégal connaitra un grand bond en avant. Notre peuple devra changer ses mœurs s’il veut réellement sortir de cet état de végétation qui n’est ni vie ni mort.
Alassane K. KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
SG du Mouvement LABEL-Sénégal
I say Yes We Can. If Obama Can and finaly Did in USA, Africans should Can in Africa if they are not Donkeys.