Le second tour de la présidentielle nigérienne se déroulait samedi 12 mars sans incident notable. Les deux candidats Seini Oumarou et Mahamadou Issoufou se sont même croisés dans un bureau de vote. Dans une ambiance bon enfant.
Dernière étape du processus électoral devant permettre le retour des civils après le coup d’État militaire du 18 février 2010, le deuxième tour de l’élection présidentielle a débuté dans le calme, ce 12 mars 2011. Les deux rescapés du premier tour, Mahamadou Issoufou, président du Parti nigérien pour le socialisme et le développement (PNSD) et son challenger, l’ancien Premier ministre, Seini Oumarou, investi par l’ancien parti unique, le mouvement nigérien pour la société de développement (MNSD), se sont croisés au bureau de vote 00 (prononcez zéro-zéro), situé à l’hôtel de ville et dédié au vote des hautes personnalités de l’État.
Seini Oumarou venait d’accomplir son devoir quand son rival est arrivé. Mahamadou Issoufou l’interpelle avec un « j’espère que tu as voté pour moi, car je vais voter pour toi », qui déclenche l’éclat de rire général. Une ambiance bon enfant, loin des inquiétudes de la veille. En effet, quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, le général Salou Djibo, chef du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD, junte au pouvoir) avait convoqué les deux candidats, dans la soirée du 11 mars à la Villa verte, siège de son bureau.
Caillassage du convoi d’Issoufou
Le général les a exhorté a appeler à l’apaisement après quelques dérapages à Maradi et Zinder, où l’on a enregistré des incidents entre militants des deux camps, comme le caillassage du convoi de Issoufou. Le général a réitéré sa volonté de mener la transition à son terme et de respecter ainsi ses engagements de remettre solennellement le pouvoir à un civil choisi par le suffrage universel à la date butoir du 6 avril.
Pour l’heure, le scrutin se déroule dans des conditions satisfaisantes selon les multiples observateurs présents au Niger, dont ceux de l’Organisation internationale de la Francophonie, qui a accompagné les autorités lors de toutes les étapes de cette transition. À 14 heures, aucun chiffre sur le taux de participation n’était disponible. Après la cohue autour des bureaux de vote, aux premières heures de la matinée, Niamey vit une journée tranquille.
Cherif Ouazani, jeuneafrique.com