Presse et politique: collusion fatale à la démocratie (Par Alassane K. Kitane)

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Georges Orwell a dit : « Quand un écrivain s’engage dans la politique, il doit le faire en tant que citoyen, en tant qu’être humain, et non pas en tant qu’écrivain. ». Que dire alors de l’engagement politique du journaliste ? La liberté de la presse est aujourd’hui en péril dans ce pays et ce, non parce que la censure et le totalitarisme sévissent au Sénégal, mais parce que la presse s’est laissée elle-même apprivoisée par deux fléaux : l’argent et la partialité.
La presse a toujours revendiqué son statut de contre-pouvoir, mais peut-elle continuer à incarner cet impératif au regard des postures partisanes notées en son sein depuis quelques années ?

C’est vrai que presse et politique ont toujours entretenu des relations complexes pour ne pas dire de promiscuité, mais des organes de presse des partis politiques
au phénomène du courtage médiatique, il y a de graves métamorphoses.
Quand la presse devient une rente que vaut sa liberté ?

Quand elle est absorbée par des taupes au service des forces politiques (pouvoir et opposition) que valent ses analyses ?
Quand l’accès à la publicité venant du pouvoir est conditionné àla politique éditoriale de la presse, que vaut l’audience ?
L’information et l’analyse ont cédé la place à la communication, à la publicité, et donc, à la manipulation. La force d’une presse c’est la qualité de ses analyses, de sa capacité à former le citoyen par la qualité des informations qu’elle livre. Une presse doit cultiver l’expertise, l’investigation pointue. C’est quand même incroyable qu’une presse aussi vieille que celle sénégalaise n’ait pas jusqu’ici réussi à avoir dans les rédactions des docteurs en économie, en droit, en sciences politiques, etc.
Un journaliste a le droit de s’engager en politique, mais n’est-il pas plus juste de sa part de quitter les salles de rédaction (surtout pour la presse en ligne) pour exercer sa vocation

politique ? Ce que l’on voit aujourd’hui ressemble plutôt à une théâtralisation de la presse : la presse ne nous apprend rien, elle déforme notre perception de ce que nous voyons et vivons !
Alassane K. KITANE

1 COMMENTAIRE

  1. Tu as bien raison Kitane, notre pays régresse terriblement en matière de presse ! Maintenant c’est le règne des « plateaux » bidon dans les télés sénégalaises avec des « animateurs » ou des « chroniqueurs » qui n’ont jamais appris le métier, qui ne sont spécialistes en rien, qui ne font que du parparlo, qui débitent des conneries à longueur de journée et qui passent leur temps à jouer sur les émotions et le sentimentalisme des gens ? Au lieu d’envoyer tous ces paresseux « journalistes » sur le terrain pour faire des reportages sur les vraies réalités des sénégalais, pour trouver les gens dans leurs ateliers de travail en banlieue, pour interroger des étudiants de master et de doctorat sur les sujets de leurs mémoires et de leurs thèses, pour aller trouver les agriculteurs et les éleveurs dans leurs champs ou leurs élevages dans les régions, pour trouver des agents du Génie dans leurs chantiers sur le terrain, trouver des chercheurs dans leurs laboratoires à l’université ou dans les instituts, les interroger et expliquer le fonctionnement de chaque secteur au profit des populations qui les regardent, mais au lieu de tout ça, ces « plateaux » bidon, nuls, partisans, bêtes et répétitifs ont crétinisé les sénégalais et ont tué la télévision et toute la presse sénégalaise ! C’est le règne de la pire médiocrité ! On est à des années lumières des télés aux programmes instructifs des pays développés ou des radios comme RFI ! Même pour écouter des émissions instructives sur l’histoire, la santé, l’environnement ou la géographie des pays africains, il faut écouter RFI ou regarder TV5 ou BBC. C’est la triste réalité ! Des experts américains et chinois lancent des robots sur Mars, des organismes asiatiques créent de nouvelles approches sur l’aménagement des territoires et tous les médias du monde font des émissions quotidiennes et inspirantes dessus… Mais nos médias tropicaux nous gavent de conneries comme Boy Djiné ou l’homosexualité ou des marabouts magiciens ! Qui disait que l’Afrique est un continent maudit…..

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