Le Sénégal à l’image du Gabon, du Togo, s’apprête, si la volonté du président est conduite à terme, à organiser une dévolution monarchique du pouvoir. L’enquête que nous publions dans cette édition montre à suffisance que le président Abdoulaye Wade est plus que décidé à confier les rênes du pouvoir, après son départ, à son fils Karim Wade. Il déploie un trésor d’imagination pour réussir son coup dans un contexte où tout s’oppose à une telle pratique. L’histoire politique du pays elle-même, ouverte et démocratique à bien des égards constitue un handicap insurmontable que le chef de l’Etat aura du mal à dompter. La nature des citoyens sénégalais et la qualité des hommes politiques apparaissent par ailleurs comme des obstacles infranchissables. Si Abdoulaye Wade s’est avoué vaincu devant Léopold Sédar Senghor qui a installé par le biais de l’article 35 de la constitution, son successeur, il serait surprenant et étonnant que ceux qui lui contestent aujourd’hui sa volonté de léguer son pouvoir à son fils, renoncent au combat et acceptent le fait accompli. Une bataille impitoyable sera livrée au chef de l’Etat pour faire capoter son projet. Cette bataille mobilisera naturellement l’opposition traditionnelle mais tout semble également indiqué qu’une frange importante de ses propres alliés rejoindra les barricades pour faire face.
La bataille sera dure mais les démocrates qui s’opposent à ce projet funeste trouveront dans le contexte national, les moyens et les armes pour mettre en déroute ces combattants d’une cause injuste et illégitime qui foulent au pied les règles les plus élémentaires de la démocratie pour imposer un successeur au président de la République.
Incontestablement, Karim Wade qui ne maîtrise aucune langue locale, n’a aucune connaissance profonde de la culture de ce pays, apparait, à bien des égards, comme un élément exogène à cette société. Les ambitions qu’on affiche pour lui sont trop importantes et trop fondamentales pour qu’une personne n’ayant pas un vécu culturel affirmé dans ce pays et une connaissance maitrisée de ses rouages sociaux et sociologiques puisse les assumer dans la pratique.
Ceux d’entre nous qui ont des prétentions similaires à celles prêtées à Karim ou affichées par son père pour lui ont reçu une éducation et ont connu un cursus social qui les ont mis très vite en contact avec les réalités de cette Nation et les mœurs d’une société qu’il ne peut pas regarder d’en haut. L’issue de leur combat est d’autant plus incertaine, pour eux, qu’ils ont misé sur un mauvais cheval, un tocard qui n’a ni le profil de l’emploi ni la classe nécessaire pour incarner une fonction qu’on veut lui tailler sur mesure contre toute nature.
Le fils du président de la République est certes Sénégalais comme nous tous du point de vue de l’état civil et du point de vue de tous ses papiers officiels. Deux facteurs s’opposent aux ambitions du chef de l’Etat, l’histoire politique, sociale et sociologique de ce pays mais aussi la qualité et le cursus de son candidat.
Abdou Latif COULIBALY
lagazette.sn
PS:Titre choisi par xalima
« l’histoire politique, sociale et sociologique de ce pays »
Dafa ame yokhame né sénégalé meunou ko nangou 🙁
Latif sunu grand!!! Merci
attendons seulement 2012. wade saura une fois de plus. ne collons pas d importance à ce petit karim
le peuple sénégalais est mûr et décidera en 2012 et ne laissera pas passer un tripatouillage constitutionel pour choisir le Président de la République.
fii golo duffi nane ndiekh
J’aimerais bien que Wade nous dise réellement ce qu’il pense des Sénégalais.Nous ne sommes ni des demeurés encore moins des enfants. Avant lui le peuple s’est toujours choisi ses dirigeants et aprés lui il en sera de même. Il a râté sa mission, qui était de nous mettre enfin sur la voie du développement. Qu`ill nous laisse en paix avec notre sort. Notre guide, nous le choisissons nous-mêmes. A bon entendeur salut.