XALIMA NEWS – Djede Kourtou Gamar qui a comparu, hier, à la barre des Chambres africaines extraordinaires (Cae), à titre de témoin, a fait des révélations fracassantes. M. Gamar – qui était le directeur de l’agence tchadienne de presse – a affirmé avoir fait l’objet d’une attaque, le 21 avril 1983. Il a précisé que le jour de l’attaque, il venait de quitter l’agence, en compagnie de 4 de ses collaborateurs, dont 3 journalistes et une Secrétaire. Et il a souligné qu’il était au volant, quand il a vu un pick-up rouler derrière eux à vive allure. Selon lui, «des éléments de la Bsir étaient dans le véhicule, et ont ouvert le feu sur leur voiture». Le témoin a révélé avoir reçu des balles au mollet de sa jambe droite, qui a été totalement pulvérisée. «C’est un homme du nom de Mahammad Ngabarka qui m’a conduit à l’hôpital central de N’Djamena. J’ai par la suite été maintenu en vie par un système artificiel. J’ai été amputé au niveau du fémur. J’ai eu à faire une rééducation pour que je puisse me déplacer», a confié le témoin.
Et pourtant, M. Gamar a assuré avoir loyalement servi Habré, jusqu’à son accession au pouvoir. «Hissein Habré a porté son choix sur la personne d’Idriss Miskin pour en faire le Vice-président du mouvement qu’il dirigeait. Il y a eu une importante bataille, lors de laquelle, les Hadjaraïs étaient en première ligne. Ce qui n’a pas empêché au Président Habré de traquer la communauté Hadjaraï, quand il a senti que son fauteuil de Président était menacé. Un homme de confiance de Habré, Omar Adamou, a organisé un repas, après lequel, Idriss Miskin a trouvé la mort. Miskin est mort avec des convulsions. C’était un empoisonnement», a révélé le témoin. Djede Kourtou Gamar a affirmé qu’une commission a été créée, après la mort de Miskin, par Hissein Habré, pour diriger la communauté Hadjaraï.
Le témoin d’ajouter : «Les membres de ladite commission étaient des proches du Président Habré. Pendant la période de répression de la communauté des Hadjaraïs, de 1984 à 1988, j’ai été nommé directeur de la radio nationale. La répression des Agawas ayant eu lieu en 1989». Lorsque Me Mbaye Sène de la défense lui a posé la question de savoir pourquoi il n’a jamais été arrêté, Djede Kourtou Gamar a déclaré : «Ce n’est pas à moi de répondre à cette question». L’avocat de lui demander clairement : «Vous n’avez jamais participé à ces réunions clandestines. Voilà pourquoi vous n’avez pas été arrêté». Interpellé sur ses propos, selon lesquels, Idriss Miskin aurait été empoisonné, M. Gamar a soutenu : «J’ai présenté dans les détails ce qui s’est passé. Si vous doutez de ma déclaration, présentez des thèses contraires».
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