Diassé a été hier un observateur devant les échanges vifs entre ses avocats et ceux de la partie civile. Me Yérim Thiam soutient que la défense avait reconnu la connexion entre Abs et Ahs. Ce que Mes Ousmane Sèye et Alioune Badara Cissé ont vigoureusement démenti, l’accusant d’en avoir ajouté à leurs propos lors de l’enquête préliminaire.
Après le substitut du procureur spécial, c’était au tour des avocats commis pour la défense des intérêts de l’Etat de soumettre Alioune Samba Diassé à leur interrogatoire. Prenant la parole en début d’après-midi, Me Yérim Thiam a brandi des documents de l’enquête préliminaire, pour conforter l’accusation contre l’ex-patron de Airport bus services (Abs). L’ancien bâtonnier a donné lecture d’un passage du rapport des gendarmes enquêteurs établi le 14 avril 2013 jour de l’arrestation de Karim Wade et de ses co-inculpés. Il cite quelques extraits qu’il attribue aux avocats de Diassé, le défunt Me Moustapha Diop et son associé Ousmane Sèye.
Ces derniers auraient reconnu, selon Me Thiam, les liens de connexité qui existent entre Airport bus services (Abs) et Aviation holding services (Ahs). Mieux, Alioune Samba Diassé serait un prête- nom. Une version des faits «improbable» pour la défense de l’ex-patron de Abs qui en propose une autre basée sur «la réalité des faits». Surpris, Me Sèye s’en est vigoureusement pris à la partie civile qui, selon lui, a tronqué leurs propos. «Il nous prête des propos que nous n’avons pas tenus. Ce qu’il dit ne figure pas dans le dossier. Il veut manipuler l’opinion. C’est faux ! Il en a rajouté», tempête Me Sèye.
L’autre avocat de Alioune Samba Diassé, Me Alioune Badara Cissé (Abc), a abondé dans le même sens que Me Sèye. Selon lui, Me Yérim Thiam ne se rend pas compte de la «gravité de ses déclarations». Il fait remarquer qu’à aucun moment de l’enquête préliminaire, les avocats de la défense ne disent avoir reconnu les liens de connexité entre Abs et Ahs. À ce stade du débat, Alioune Samba Diassé inspire profondément et expire lentement, histoire de contrôler ses émotions.
Mais l’argument de Abc n’a pas convaincu la partie civile. Yérim Thiam revient et campe sur ses positions. «Je n’ai rien à rectifier. Si les gens n’ont pas compris ce que j’ai dis, je n’y peux rien. C’est toujours eux (les avocats de Diassé) qui font du bruit», a-t-il conclu.
Le Quotidien
