XALIMA NEWS – Victor Tendeng, le premier témoin à décharge dans cette affaire Karim Wade auditionné, hier, devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a failli rejoindre son patron à Rebeuss. En effet, le garde du corps de Rimka, gendarme de formation, avait une drôle de manière de corriger la Cour. Cela en utilisant certains termes jugés déplacés par Henri Grégoire Diop. Tantôt c’est «pourquoi vous dites ce que je n’ai pas dit ?» ; «Est-ce que je vous ai dit cela ?» ; «C’est que vous ne m’écoutez pas président» ; «Puiser de l’argent, c’est trop dit monsieur le juge» ; «Je travaille pour le détenu politique Karim Wade… ».
Autant de dérapages considérés comme des insinuations par la Cour qui n’a pas manqué de le gronder : «20 ans dans la gendarmerie alors on n’a pas à vous apprendre les règles de discipline. Ce respect que vous avez à l’endroit de Karim Wade c’est ce que la Cour attend de vous», peste un des assesseurs. Et le président Henri Grégoire Diop qui n’a pas pu contenir sa colère de vociférer : «Si vous vous adressez encore de cette manière à la Cour, nous allons tirer tout de suite les conséquences. C’est quoi ces dérapages. Présentez vos excuses et soyez correct», tonne le président. Mais Victor Tendeng a rapidement présenté ses plates excuses à la Cour en continuant de répondre aux questions.
Mais diantre quelle moustique a bien piqué le témoin Victor Tendeng ! En tout cas, il a fait une déclaration qui a occasionné un chamboulement total dans la salle. Qu’a-t-il dit ? «Xana» ceci : «Je ne sais pas pourquoi la Commission d’instruction a annulé ma confrontation avec Cheikh Diallo. Peut-être qu’il leur a servi un couscous succulent dans lequel ils ne veulent pas que je mette du sable». Aussitôt a-t-il dit cette phrase que s’en est suivi un tohu bohu indescriptible. C’était un véritable dialogue de sourds entre la défense, la partie civile et la Cour. Dans tous ces états, le président Henri Grégoire Diop de déclarer : «Vous portez des accusations très graves à l’endroit des magistrats. Est-ce que vous savez que cela peut vous coûter très cher ?», gronde le président. Me Seydou Diagne de la défense de lui répondre : «C’est la Cour qui doit cesser d’incriminer ce témoin. C’est vous qui interrompez l’interrogatoire. Depuis ce matin, les avocats de la partie civile se comportent avec le témoin comme s’il était un prévenu. Il faut qu’on arrête». N’eût été l’intervention des doyens des deux parties, certain que cela allait s’envenimer.
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