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Professeur Abdou Aziz Kébé explique la baisse du niveau des élèves : «Il y a trop de divertissement»

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LE QUOTIDIEN – «Nous sommes dans un système de divertissement.» L’avis est du Commissaire général pour le pèlerinage à la Mecque, Profes­seur Abdou Aziz Kébè. C’était à l’occasion d’une cérémonie de donation aux écoles Idrissa Diop, Moda Kane et Notto Diobass. Une cérémonie qui entre dans le cadre de l’invite du Président Macky Sall aux Sénégalais de retourner à leur école de base. Une occasion pour le conseiller technique du Premier ministre chargé des affaires religieuses d’exhorter les élèves de son royaume d’enfance de faire preuve de rigueur et de regarder moins la télévision. «Notre société est délaissée dans le spectacle et le divertissement. Aujourd’hui, il a gagné tous les espaces et occupe une grande part dans les supports qui pourraient être des supports de transmission de connaissance, de compétence, d’histoire et de valeurs. Il y a trop de divertissement», fustige Professeur Kébé, enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) qui poursuit : «Je ne dis pas qu’il est mauvais mais trop de divertissement tue le sentiment pour l’essentiel.» Il explique : «Les enfants vont être habitués à être distraits plutôt qu’à avoir l’attention vers ce qui est obligation et devoir alors que c’est en ces temps là qu’on doit les éduquer à avoir cette attention-là vers le devoir et vers ce qui est obligatoire et bien.» Ainsi il invite les élèves de son royaume d’enfance à comprendre : «Qu’ils sont des jeunes mais des responsables et les autorités de demain.» Par conséquent, indique-t-il, «ils doivent éviter trop de divertissement pour avoir cette capacité de tendre vers ce qui est bien et obligatoire». Rendant un vibrant hommage à l’école publique qui a permis «aux personnes issues de modestes familles de gravir les échelons et de participer au développement de notre pays», le président du Forum citoyen pour l’émergence, Professeur Abdou Aziz Kébé, a rappelé aux jeunes que «la seule voie qui vaille c’est celle de la quête du savoir et des compétences. Et parmi ces compétences, je voudrais mettre en exergue, le vivre ensemble et la citoyenneté». Car à son avis, «toutes les grandes Nations ont été portées au sommet de la gloire grâce à la qualité de leur éducation. Nous autres sénégalais sommes distingués à travers le monde grâce à la qualité de nos ressources humaines fruit de notre système éducatif dans sa globalité que ce soit l’école publique, les daaras et les ateliers où l’on forme les artisans qui acquièrent, dans le même temps, les compétences mais également les ressources de vie pour vivre en société. L’école publique, l’école privée laïque, l’école publique professionnelle, la famille et les foyers, tout cela constitue pour moi le système éducatif. C’est par le biais de ces différents staffs que les générations qui ont fait la fierté de notre Nation ont reçu les savoirs et les compétences tant loués ici et ailleurs». Cependant, la question de savoir si cet héritage a été bien préservé. Une question à laquelle Professeur Kébé répond de cette manière : «Eu égard aux voix qui s’élèvent d’année en année pour s’inquiéter sur le recul du niveau de maitrise de connaissances et de compétences chez les élèves et étudiants et la perte des valeurs dans notre société.» Lesquelles voix autorisées et respectables, selon lui, ne cessent depuis des décennies, de prospecter les voies et moyens de renverser cette tendance et de restaurer la qualité de l’éducation dans notre cher Sénégal. «Tout cela, pour venir au chevet du système éducatif malade et pour restaurer la qualité dans ce système éducatif là. Cela est expressif de la conscience citoyenne dans divers secteurs relativement à la gravité de l’éducation dans la transmission des valeurs et les compétences sur lesquelles comptent la Na­tion pour que ses fils deviennent hommes de valeurs.» Il conclut pour dire : «J’ai voulu remercier les maitres, à travers ce geste, rendre hommage à l’école, rester reconnaissant à mon Peu­ple.» Un geste salué par le directeur de l’école Idrissa Diop, Amadou Bâ, qui estime que c’est une bouffée d’oxygène pour l’établissement d’autant qu’il est resté deux ans sans électricité. Il a, par ailleurs, demandé, aux anciens élèves de l’établissement, devenus aujour­d’hui des cadres, à venir aider le comité de gestion pour l’entretien et la réhabilitation de l’école vieille de 113 ans.

lequotidien.sn

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