Profil – Ousmane Mané, gardien des Lions Olympiques : Diambar jusqu’au but !

Malgré l’élimination du Sénégal en quart de finale du tournoi olympique de football, et ses six buts encaissés, on retiendra que le gardien de but de l’Equipe olympique a assuré. Par sa réactivité, son bon positionnement, son sens de la responsabilité sur le terrain, Ousmane Mané a sauvé son équipe sur pas mal d’occasions. Pourtant, il n’évolue pas dans un club de renom. Mais le jeune gardien des Lions s’est fait une place dans la cour des grands. La tête bien sur les épaules, l’humilité en bandoulière, il veut rester le produit de son école, un Diambar pur sang.
Il n’a rien à envier aux supers grands gardiens de but qui évoluent dans les clubs huppés. Ousmane Mané peut être fier de lui. Le gardien de but de l’Equipe nationale olympique a été bon. Même plus que bon. Pour avoir souvent été là au bon moment, quand les défenseurs étaient tous passés à côté.
Mané a fini de prouver son niveau au tournoi olympique de football. Six buts pris en quatre matchs, le nombre de buts encaissés est important certes, mais il n’égale pas les occasions où le portier sénégalais a réagi en ange gardien pour sauver son équipe. Des balles arrêtées, des dégagements à la sauvette pour écarter le danger, des sorties à mille lieux de la surface de réparation et même des attitudes de libéro sont à mettre au compte du gardien. Même sur les balles qu’il est allé retrouver au fond de ses filets, le portier a fait preuve de «diambars» jusqu’au but.
Ousmane Mané confirme ainsi tout le bien qu’on disait de lui, dès ses débuts en sélection. «Il a fait un grand bond dans le classement des portiers de la Tanière. Il a apporté de la sérénité, de la jeunesse et de la fraîcheur, à un poste où nous étions en difficulté», disait cheikh Seck, ancien gardien des Lions, à l’Aps.
Du statut de remplaçant à celui de titulaire confirmé. Pas étonnant si on sait qu’il avait déjà annoncé les couleurs dans les matchs de championnat. Pur produit de son école, pensionnaire de l’Institut Diambars depuis l’âge de 13 ans, Ousmane, aujourd’hui âgé de 22 ans, n’a jamais levé le pied de la pédale. Même s’il y a bien des raisons qui auraient pu l’y pousser. Membre de la première cohorte de jeunes qui ont rejoint ce centre de formation à Saly (Mbour) après son ouverture en 2003, le jeune gardien obtient son «brevet de sortie» en 2008, après cinq ans de formation. Grâce au programme «sport-études», qui fait la spécificité de ce centre, Ousmane dispose désormais du bagage intellectuel et technique requis pour pouvoir voler de ses propres ailes. Mais la chance de taper dans l’œil d’un club européen n’est pas encore au rendez-vous. Le gardien des Olympiques est quand même maintenu par le centre de Saër Seck, comme bon nombre des ses camarades dans le même cas. Pendant ce temps, il voit ses camarades de promotion s’envoler vers l’eldorado européen. Idrissa Gana Guèye, Kara Mbodji, Saliou Ciss, Pape Ndiaye Souaré, tous de la même cohorte, ont décroché un contrat dans des clubs européens. Mais Ousmane reste patient. «Je ne perds pas espoir et je continue à travailler», disait-il. En attendant, il garde la maison en tant que titulaire dans les cages de Diambars Fc. Une mission qu’il accomplit avec brio. Au fil des matchs de championnat, le Diambar s’impose et finit par convaincre l’entraîneur de l’Equipe nationale locale, Jo­seph Koto qui en fait le second de Khadim Ndiaye dans les buts. Ma­né gravit les échelons en un laps de temps. De gardien remplaçant chez les locaux, il passe titulaire chez les A et ravit la vedette à Bouna Coun­doul.
Lors des matchs comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014, contre le Liberia (3-1) et l’Ouganda (1-1), les buts sénégalais sont confiés à Ousmane Mané. Le novice assure et rassure les techniciens. Ousmane tient trois cordes à son arc. Son avenir s’annonce radieux.
La poursuite du rêve olympique. Un avenir que même les quatre buts encaissés samedi dernier face au Mexique ne sauraient affecter. Il a été victime des erreurs flagrantes de sa défense. Mais en gentleman, le gardien endosse. «Je dirais que c’est un manque de concentration dans les prolongations qui nous a couté très cher», dit-il. Mais à toute chose malheur est bon, estime-t-il. «Cela nous servira de leçon dans nos prochaines compétitions avec l’équipe A.» Une équipe où il a trouvé sa place avec d’autres anciens coéquipiers. Le destin faisant, le gardien de Diam­bars retrouve ses camarades d’école en sélection nationale et olympique (Gana, Souaré, Kara…) Ce qui est comme un rattrapage. «Je suis motivé de rejouer avec eux, cela montre que je suis en train de progresser», note le jeune homme. Mais il ne regrette pas pour autant d’être resté à l’Institut. «Jamais, je ne regretterai, Diambars m’a tout donné», reconnaît Mané. Mais il ne cache pas son envie de quitter ce centre. «Tout ce que je fais comme travail, ce n’est pas pour rester au Sénégal dans le championnat. Mais pour avoir un club professionnel et partir», souhaite-t-il. Un vœu qui l’a toujours habité depuis qu’il a foulé le sol de Saly en provenance de Hann, son fief. Et ce n’est pas trop demander selon Pape Ndiaye Souaré. «Il a fait un excellent tournoi. Il nous a sauvés sur beaucoup d’occasions et franchement je pense que c’est quelqu’un qui mérite d’évoluer dans un grand club en Europe. C’est tout le mal que je lui souhaite, que les portes de ce club s’ouvrent à lui.» Un club qui ne serait autre que l’olympique de Marseille. Le rêve de Ous­mane. «J’aime bien l’Olym­pi­que de Mar­­seille et j’ai toujours rêvé d’y jouer. J’espère que ce rêve se réali­se­ra un jour (Inchaallah)», prie-t-il.
En attendant, le gardien de but international, caractérisé par son calme et sa sérénité, revient à la maison, rempli d’espoir, celui de voir ses efforts depuis tout le temps récompensés.
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