Lors de cette rencontre avec la presse, le président de l’Ordre des architectes du Sénégal, Fodé Diop, a soulevé un certain nombre de points qui posent la problématique de la cohérence du projet de la Cité de l’émergence.
«Quelle est aujourd’hui la cohérence d’enlever la gare routière des «Pompiers» et de développer un pôle urbain à Diamniadio, et de venir reconcentrer sur le site des tours, alors qu’on veut faire un pôle urbain déconcentré ?
C’est un problème, si on connaît l’emplacement de cette zone et des équipements qui n’ont jamais réussi à fonctionner pour des problèmes de circulation. C’est à cet endroit qu’on revient concentrer 17 immeubles, je ne veux pas parler de tours parce qu’un tour c’est plus de 10 étages», s’est-il interrogé.
La question du coût de ce projet, qui est estimé à 21 milliards de F Cfa, s’est aussi invité à cette rencontre. Le président de l’Ordre des architectes n’arrive pas à comprendre comment le montage financier a été fait. «2,5 ha ça fait déjà 20 milliards on y rajoute 21 milliards nous sommes sur un investissement de 41 milliards au minimum, puisque le foncier vaut aujourd’hui 20 milliards. Est-ce que les 17 immeubles vont coûter 21 milliards ou il faut rajouter 20 milliards pour le coût du foncier ?
Techniquement, nous estimons que ce projet de l’ordre de 40 milliards va apporter des appartements de l’ordre de 60 millions au minimum. C’est destiné à qui ?
C’est la question que nous nous posons, à moins que le terrain soit donné gratuitement, si c’est le cas, n’importe qui dans cette salle pourrait le faire», s’est-il encore demandé.
Outre le financement, ce projet pose aussi le problème du type de logements qui, selon les architectes, ne répondent «pas à notre façon de vivre, ni à notre mode d’occupation de l’espace ni à l’économie d’énergie alors que le Sénégal vient de valider il y a 15 jours, la directive de la Cedeao par rapport à l’efficacité énergétique dans les bâtiments».
«Ces appartements qu’on nous a présentés à la télé ressemblent à des appartements placards. Nous souhaitons recevoir les plans de ces projets, nous avons vu des cahiers de charge qui nous ont été transmis à l’époque pour apporter notre contribution au développement de l’habitat social, à notre grande surprise, c’était presque du copier-coller de ce qui se fait au Maroc. La largeur des pièces est de 2m 30, la pièce principale est de 9m2, il y a une pièce de 7m2. Aucun projet au Sénégal ne donnerait 7 m2, ça ne passera pas», a- t-il fait comprendre.
Le Quotidien