Projet de débat avec Idrissa Seck : Le Pds réduit Mamadou Seck au silence

S’il ne tenait qu’à Mamadou Seck, responsable du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Mbao et actuel président de l’Assemblée nationale, le débat télévisé auquel il avait convié Idrissa Seck se serait tenu. Mais, plusieurs responsables libéraux -et pas des moindres- proches du Président Wade l’ont approché pour le dissuader de ne pas offrir une tribune au maire de Thiès. «J’étais  vraiment dans les dispositions pour débattre avec Idrissa Seck. C’est sur ma propre initiative que je l’ai convié à un débat télévisé, parce qu’il m’a impliqué dans le débat sur la candidature du président de la République, alors que j’étais absent du pays.» Ce sont là les propos confiés par Mamadou Seck qui estime «nécessaire d’instaurer un débat d’idées pour animer la vie du Parti démocratique sénégalais (Pds), en confrontant les arguments des uns et des autres».Toutefois, cette volonté de débattre avec Idrissa Seck, membre du Comité directeur du Pds comme lui, s’est heurtée, selon plusieurs confidences de responsables libéraux, à l’hostilité de l’entourage du Président Wade. Certains d’entre eux, dont des ministres estampillés avoir l’oreille de Wade, ont même pris langue avec Mamadou Seck pour le dissuader d’engager un débat télévisé avec le maire de Thiès. Pour eux, «ce n’est pas une bonne idée, car il donnerait ainsi une tribune inespérée à Idrissa Seck qui va s’en servir pour charger le Président Wade et sa famille». Il a fallu, dit-on, beaucoup de pressions et d’interventions auprès du président de l’Assemblée nationale pour le dissuader d’en découdre avec Idrissa Seck au cours d’un débat télévisé dont nos confrères de la Rfm et de la Tfm étaient preneurs, après avoir fait des démarches pour servir de plateau aux deux protagonistes.  L’argument qui a été opposé à Mamadou Seck par ses «frères» libéraux a été aussi la tenue du Comité directeur qui a proposé l’exclusion de Idrissa Seck. Par conséquent, lui ont-ils fait savoir, «le débat n’est plus nécessaire». D’ailleurs, un ministre d’Etat, très écouté par Wade à parler à Mamadou Seck, «en des termes qui laissaient entendre que le président de la République n’était pas tellement d’accord pour ce débat télévisé avec Idy».

Mamadou Seck, renseigne-t-on, en a éprouvé un sentiment de regret, lui qui a déclaré être «partisan de débats d’idées qui font partie de la culture démocratique». Un responsable du Pds, membre du Comité directeur, ayant requis l’anonymat, épouse, lui, la position de M. Seck. D’après lui, ce dernier peut tenir la dragée haute au maire de Thiès, au regard de «son passé de militant de la Gauche, rompu aux confrontations d’idées et à la rhétorique». Et qui plus est, ajoute notre interlocuteur, l’actuel président de l’Assemblée nationale, à l’époque des chantiers de Thiès, était ministre de l’Equipement qui, bien que tenu à l’écart, «a suivi de près ou de loin» cette affaire. Sous ce rapport, «il se pourrait qu’il fasse des révélations à l’occasion de son face-à-face télévisé avec Idrissa Seck», présume ce haut responsable libéral.

Il faut rappeler que, par rapport, au débat télévisé, l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl), proche du ministre Mamadou Lamine Keïta, avait proposé en lieu et place de Mamadou Seck, Me Ousmane Ngom pour faire face à Idrissa Seck.
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