XALIMANEWS-Dans un contexte tendu marqué par la fermeture de certaines universités depuis juin 2023, la Conférence nationale des sections (Cns) du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) s’est déroulée à l’Ecole polytechnique de Thiès. Au cours de cette réunion statutaire, le Secrétaire général de la Coordination du Saes du Campus de Thiès, Dr Mamadou Tandian Diaw, et ses collègues ont souligné plusieurs problèmes, tels que le déficit budgétaire entraînant des retards fréquents dans le paiement des salaires, le manque d’infrastructures pédagogiques adaptées, l’augmentation incontrôlée des effectifs étudiants, le déficit en personnel enseignant et de recherche, la spoliation foncière sur certains campus, et le non-respect du protocole d’accord du 6 janvier 2023.
Le Saes, conscient, dit-il, de «la gravité des moments que traverse l’université publique sénégalaise», dénonce «la désinformation de la tutelle et des autorités académiques pour masquer l’échec total de ce que ces derniers appellent «enseignement à distance», pourtant annoncé comme une panacée contre la fermeture depuis le mois de juin». Aussi de rappeler qu’«en vertu de l’autonomie pédagogique et des franchises et libertés universitaires, aucune évaluation, aucune validation d’enseignement, aucune délivrance de diplôme ne saurait se faire sans les enseignants, après des enseignements effectivement dispensés aux apprenants».
Par conséquent, les enseignants du supérieur maintiennent «le mot d’ordre de l’arrêt des cours en ligne pour les universités fermées», exigent «la réouverture immédiate et la sécurisation des universités pour le déroulement des enseignements en présentiel conformément aux maquettes pédagogiques», rappellent aux militants «leur responsabilité, conformément aux libertés académiques, de ne pas faire subir aux étudiants des évaluations si les enseignements ne sont pas effectués et si les conditions de fiabilité ne sont pas remplies pour ces mêmes évaluations».
Le Saes alerte l’opinion nationale et internationale sur la situation préoccupante et injustifiée dans les universités, ayant à peine accompli le premier semestre de l’année académique 2022-2023, alors que les bacheliers de 2023 font leur entrée. En conséquence, le syndicat se désengage de toute responsabilité quant à la validité des années académiques 2022-2023 et 2023-2024. Appelant à la mobilisation, la détermination et la disponibilité des enseignants dans toutes les universités publiques, le Saes encourage la reprise immédiate des activités pédagogiques en présentiel. De plus, il réaffirme sa volonté de contribuer à établir un consensus solide en vue de sécuriser et rouvrir les universités, afin d’éviter le démantèlement du système d’enseignement supérieur.