Karim Wade s’insurge contre l’idée d’une dévolution monarchique du pouvoir tout en étant au cœur d’une stratégie visant à tout tenter pour le maintenir au sommet après le départ de son père. Le gars cherche à endormir son monde et à jouer sur les mots. Mais comprenons-nous bien : Ce n’est pas une tentative de dévolution monarchique à la Jigme Singye Wangchuck (Bhoutan) ou à la Tupua Tamasese Efi (Samoa) que les sénégalais déplorent. Cette tentative ne mérite même pas attention. D’ailleurs même si elle a germé dans leurs esprits, Ils ont vite fait de l’étouffer sachant qu’elle n’aboutira à rien et qu’elle risque de faire beaucoup de dégât dans leur rang.
Ce que les sénégalais déplorent c’est cette tentative de monarchisation contemporaine mixée à la république que Karim Wade cherche à élever au rang de mérite. Ce que nos compatriotes ne sauraient tolérer c’est ce projet de dévolution monarchique du pouvoir qui emprunte les contours d’une succession démocratique et qui cherche à présenter le prince sous les traits d’un candidat méritant. Où se trouve le mérite quand on accorde à son fils prés de la moitié d’un budget d’un pays et qu’on le soustrait des mécanismes de contrôle et de sanction ? Où se trouve le mérite quand on lui permet de gérer une structure qui facture un kilomètre de route trois fois plus cher que les prix appliqués dans la sous-région sans être inquiété? Où se trouve le mérite quand il lui est donné le pouvoir d’orienter la politique de la nation sans être un élu du peuple et de bénéficier d’un traitement de chef d’Etat? Il ne s’agit pas de mérite mais bien de favoritisme. Un procédé digne d’une monarchie mais enroulé dans les méandres de la république pour mieux faire passer la pilule.
Les hommes et les femmes émérites sont ceux qui sont le plus souvent persécutés et à qui on refuse le droit de dire la vérité. Après Bara Tall et autres, c’est Abdou Latif Coulibaly qui est visé aujourd’hui. Wade devrait savoir que les hommes et les femmes qu’il persécute sont également des fils et des filles d’autres sénégalais.
Si son fils est meilleur que tout le monde parce qu’il a l’essentiel du pouvoir, qu’il se garde d’essayer de détruire les fils des autres qui n’ont que la sueur de leur front pour gagner leur vie et qui ont préféré faire un pacte avec la vérité et non avec le diable.
Si Karim Wade pense que « c’est insulter les Sénégalais que de parler de projet de dévolution monarchique du pouvoir », nous lui rappelons que c’est Wade père qui a déclaré dans une interview sur TV5 qu’il n’excluait pas de se faire remplacer par son fils et qu’il sait comment les autres ont fait et qu’ils ne sont pas plus intelligents que lui. Et pour rappel il nous a déjà laissé une idée du procédé qu’il a compris des autres : Utiliser l’armée, l’argent et le pouvoir. N’est ce pas le Conseil qu’il avait donné à Faure Gnassingbe, pour le pousser de succéder à son père ?
Si Karim Wade pense que « ceux qui évoquent cette tentative de dévolution monarchique du pouvoir ignorent tout de l’histoire du Sénégal », qu’il se souvienne que ce sont ses collaborateurs qui ont déclaré qu’ils allaient en faire le remplaçant de son père depuis lors ils ne font que prendre des galons dans l’appareil d’Etat.
Karim Wade apparait aujourd’hui comme un personnage de cirque qui suscite intérêt et curiosité mais sur qui tout le monde compte pour mettre fin au spectacle. Cependant, puisqu’il distribue des bonbons après chaque piètre prestation, beaucoup ne sont pas pressé de le voir céder la place mais tôt ou tard le spectacle prendra fin.
Fatou Diop
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