Le FBI a mené une perquisition inédite dans la luxueuse résidence de Donald Trump en Floride, à la recherche de documents confidentiels. L’ancien président n’a pas été mis en examen, à ce stade, dans cette affaire, mais il est déjà visé par plusieurs enquêtes.
La plus médiatique enquête contre Donald Trump est celle menée par le Congrès américain concernant les émeutes du 6 janvier 2021. Des partisans du milliardaire républicain, qui refusaient d’accepter sa défaite, avaient pris d’assaut le Capitole, pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de Joe Biden par les parlementaires.
Le ministère de la Justice enquête lui aussi sur cette attaque et l’éventuelle responsabilité pénale de Donald Trump, mais n’a pour l’heure pas engagé de poursuites contre l’ancien président. Fin juillet, le ministre de la Justice, Merrick Garland, n’avait toutefois pas écarté cette possibilité.
Une enquête pénale est aussi en cours en Géorgie, pour savoir si Donald Trump et ses proches ont tenté de falsifier certains résultats de l’élection présidentielle remportée par Joe Biden. Dans cet État, le procureur du comté de Fulton s’intéresse aux échanges entre Donald Trump et des responsables locaux pendant l’élection présidentielle, en novembre 2020.
Un coup de fil passé par Trump après la fermeture des bureaux de vote fait partie des éléments examinés. Son contenu a fuité dans la presse. Le président sortant y demande à son interlocuteur de « trouver 11 780 voix » en sa faveur, ce qui lui aurait permis d’être déclaré vainqueur dans cet État.
Enquêtes sur les affaires
Enfin, plusieurs enquêtes concernent les affaires de l’ancien président, en particulier la Trump Organization. Le procureur de Washington D.C. soupçonne Donald Trump d’avoir mélangé la politique et les affaires en louant bien au-dessus des prix habituels – et avec de l’argent public – des salles du Trump International Hotel lors de la prise de fonctions officielles du milliardaire en 2017.
Le procureur de Manhattan soupçonne l’entreprise d’avoir mis en place pendant près de 15 ans un mécanisme permettant à ses dirigeants d’éviter de payer une partie de leurs impôts sur le revenu, en cachant le montant réel qu’ils touchaient. L’enquête pénale dure depuis trois ans, mais deux juges d’instruction ont démissionné en février, ce qui laisse planer des doutes sur les suites judiciaires de ce dossier. En parallèle, la procureure générale de l’État de New York mène une enquête au civil, pour savoir si Donald Trump a volontairement sous-évalué le montant de ses actifs financiers dans le but d’échapper au fisc.
Toujours dans l’État de New York, la procureure du comté de Westchester se demande notamment si la Trump Organization a induit en erreur les autorités locales concernant la valeur réelle de l’un de ses nombreux terrains de golf. L’objectif supposé, là encore, aurait été de réduire le montant des taxes payées par l’entreprise.
Des documents confidentiels gardés après la fin de son mandat
Concernant la perquisition menée lundi à Mar-a-Lago, le FBI n’a pas communiqué. Selon la presse américaine, comme le Washington Post, la police fédérale cherche à savoir si Donald Trump a gardé chez lui des dossiers classés secret-défense. En quittant la Maison Blanche, il aurait dû remettre tous les documents liés à son mandat. Mais en février dernier, l’administration des archives nationales a récupéré quinze cartons de dossiers dans sa propriété en Floride, y compris des documents secrets, ou des lettres de chefs d’État étrangers comme le Nord-Coréen Kim Jong-Un.
L’ancien président a assuré dans la nuit de lundi à mardi que ces enquêtes ont pour but de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Le milliardaire républicain a dénoncé une « persécution politique » et même une « attaque de la gauche radicale ». S’il était mis en examen dans cette affaire (ce qui n’est pas le cas pour l’instant), puis reconnu coupable pénalement, il risquerait de devenir inéligible.
