XALIMANEWS- Qui est le tombeur de Donald Trump ? Après quatre jour d’un épuisant suspense le candidat démocrate
Joe Biden a été déclaré ce samedi vainqueur de l’élection présidentielle américaine, en franchissant le seuil « magique » de 270 grands électeurs, selon les projections des chaînes CNN, NBC et CBS.
A 77 ans, Joseph Robinette Biden Jr, « lion de l’histoire américaine » selon les termes de Barack Obama, deviendra le 20 janvier 2021 le 46e président des Etats-Unis. Une consécration tardive après 47 ans de vie en politique jalonnée de tragédies. Retour sur les temps fort du parcours de ce vieux routier de la politique.
Sénateur à 30 ans
Engagé dans la politique locale de l’Etat du Delaware, Joe Biden détrône à la surprise générale un sénateur républicain bien installé lors des élections de 1972.
Quelques semaines plus tard, sa femme et sa fille meurent dans un accident de voiture. Il pense démissionner pour s’occuper de ses fils Beau et Hunter, mais le leader du Sénat l’en dissuade et il prête serment le 5 janvier 1973 à seulement 30 ans. Il est réélu à la chambre haute du Congrès sans discontinuer jusqu’en 2008.
Contre le « busing »
Dans les années 1970, pour satisfaire les électeurs du Delaware, il s’oppose à la politique gouvernementale dite de « busing », qui organise le transport en bus d’enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité. Sa future vice-présidente Kamala Harris l’avait épinglé à ce sujet lors des primaires démocrates.
Flop présidentiel
En 1987, il se lance une première fois dans la course à la Maison-Blanche. Parti parmi les favoris, le fringant quadragénaire est contraint de jeter l’éponge après une série d’exagérations sur son passé et des plagiats dans des discours de campagne.
Loi contre les violences faites aux femmes
Président de la puissante commission judiciaire du Sénat, il supervise en 1991 le processus de confirmation du juge Clarence Thomas à la Cour suprême, quand émergent des accusations de harcèlement sexuel à l’encontre du magistrat.
Joe Biden organise alors une audition télévisée de son accusatrice, Anita Hill, qui tourne au fiasco : la professeure de Droit est malmenée par un panel exclusivement masculin, qui questionne sa crédibilité sans aucun tact. Joe Biden s’est depuis excusé.
Trois ans plus tard, il rattrape une partie du crédit perdu avec l’adoption, à son initiative, d’une loi contre les violences faites aux femmes. C’est la loi dont il se dira rétrospectivement « le plus fier ».
Réforme de la justice pénale
Cette loi sur les violences faites aux femmes n’est qu’un volet de sa réforme beaucoup plus large de la justice pénale qui marque un consensus entre les partis sur une approche très répressive.
La « loi sur le crime » de 1994 est aujourd’hui jugée responsable de l’explosion du nombre de détenus aux Etats-Unis mais aussi de la surreprésentation des Afro-Américains dans les prisons, car elle punissait particulièrement sévèrement les utilisateurs de crack, une drogue davantage consommée dans les quartiers pauvres.
« C’était une erreur », a-t-il reconnu lors d’un débat avec Donald Trump.
Guerre en Irak
Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat en 2002, il a voté pour autoriser la guerre en Irak, après avoir organisé l’audition de nombreux témoins qui ont laissé croire – à tort – que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Il a, là encore, avec le recul admis une « erreur ».
Numéro deux d’Obama
Après avoir essuyé un échec lors des primaires démocrates, il est choisi par Barack Obama comme colistier et entre avec lui à la Maison-Blanche en janvier 2009, en pleine crise financière.
Joe Biden facilite l’adoption par le Congrès d’un immense plan de relance de 700 milliards, dont le président lui confie la mise en œuvre. Ce plan est crédité du rebond de l’économie américaine.
En 2016, fragilisé par la mort de son aîné Beau d’une tumeur au cerveau, il ne se présente pas à la présidentielle malgré sa forte popularité notamment chez les électeurs noirs et les ouvriers.
Vainqueur face à Donald Trump
En 2019, il se lance dans la course à la Maison-Blanche pour battre Donald Trump. Après des débuts difficiles, il s’impose dans les primaires démocrates sur une ligne modérée, grâce notamment au soutien d’électeurs Afro-Américains.
En fin stratège, il a réussi son pari en remportant la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin, trois Etats industriels traditionnellement démocrates que Donald Trump avait arrachés à Hillary Clinton en 2016.
Mais dans une Amérique profondément divisée, et face à un Sénat qui pourrait rester aux mains des républicains, il devra trouver le ton juste.
Tout juste déclaré vainqueur, il a opté pour un discours de réconciliation et d’apaisement : « Je suis honoré et empli d’humilité par la confiance que les Américains m’ont faite ainsi qu’à la vice-présidente élue » Kamala Harris, a déclaré Joe Biden dans un communiqué. « Avec la campagne terminée, il est temps de laisser derrière nous la colère et la rhétorique enflammée et nous rassembler en tant que nation, a-t-il ajouté. Il est temps que l’Amérique se rassemble et panse ses plaies. »
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