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Qui suis-je? Que suis-je finalement? (Par Alassane K Kitane)

Date:

Je suis de ce peuple où un dirigeant peut après trois mandats,
et sans aucune gêne, solliciter avec succès un quatrième
mandat alors qu’il n’a remporté aucun trophée.
Je suis membre de cette communauté qui a choisi l’informel
aussi bien dans le sport que dans les études. Un pays où on
oublie que même si le sport et la politique ont de profondes
affinités (compétition, combat acharné, violence physique), la
différence est dans le fairplay.
Je suis citoyen de ce pays où un président arrête la desserte du
train Dakar-Thiès pour son yoyo de TER. Je suis citoyen d’un
pays où le chef de l’État gouverne par des sautes d’humeur et
des visions noctambules qui, pour réfectionner un building
administratif à coup de dizaine des milliards et qui va deux mois
après délocaliser les ministères dans une fausse ville nouvelle ;
qui pour construire des arènes de lutte incapables d’accueillir
les grands combats de lutte à coup de milliards…
Je suis citoyen d’un État et d’une république dont le chef donne
des instructions aux responsables de son parti et de sa
coalition afin de mobiliser des moyens pour inscrire les primo-
votants de leur organisation alors qu’il est censé être la clé de
voûte des institutions. Elu pour être au service des Sénégalais,
le monsieur est au service d’un clan.
Je suis membre d’un État où on préfère habiller les élèves à
coup de plusieurs dizaines de milliards au lieu de leur construire
des salles de classe fonctionnelles et décentes. Je suis assez
dupe pour ne pas voir qu’il s’agit d’une opération
d’enrichissement illicite, mais légal d’opérateurs proches du
système. Je suis tellement naïf que j’ai oublié que le port des
uniformes et des blouses est devenu une tradition bien avant
l’élection de ce Président et que ce financement ressemble à
un effort pour accélérer la vitesse et la force du vent.

Je suis acteur de cette École où les élèves sont formés et
évalués non pour réussir, mais pour échouer. Cette École où la
langue de travail n’est maîtrisée ni par les élèves ni par leurs
maîtres et où on s’entête comme si on était possédé par une
puissance démonique mystérieuse à perpétuer les causes de
l’échec. Cette École où on demande aux jeunes de penser et
de comprendre des choses qu’ils ne vivent ni ne savent !
Comment demander à une âme de sentir dans le corps d’une
autre ? Cette École où les apprenants sont censés maîtriser les
normes du Roman, du Théâtre, les courants littéraires, etc.,
dans une langue qu’ils ne parlent que laborieusement.
Je suis acteur d’un système éducatif où quelques enseignants
cherchent davantage la jouissance dans une langue étrangère
(symbole de servitude) plutôt que la résolution des difficultés
des apprenants et la mise en place de compétences utiles à la
communauté. Oui, je fais partie de cette fausse communauté
éducative où les enseignants et les apprenants se regardent en
chiens de faïence.
Je pense que je suis finalement un objet ou plus exactement le
jouet de viles décideurs. Quel gâchis !
Alassane K. KITANE

1 COMMENTAIRE

  1. Effectivement vous êtes de faux intellectuels, car vous n’êtes même pas capables de lire et de comprendre les écrits de nos grands savants, tel Cheikh Ahmadou Bamba. Vous ne répétez que ce que disent vos maîtres colons.

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