Officiellement, Rama Yade n’est toujours pas une électrice de Colombes (Hauts-de-Seine), la commune où l’ex-secrétaire d’État a pourtant bien l’intention d’être candidate aux élections législatives de 2012.
Après la commission de révision des listes électorales, c’est le tribunal d’instance de Colombes qui a rejeté ce lundi sa demande de réinscription sur les listes électorales de cette ville, desquelles elle avait été radiée à la mi-décembre. Motif invoqué par la magistrate: impossible d’établir formellement que Rama Yade réside dans la ville où elle a été candidate aux municipales de 2008.
La juge, qui s’était rendue le 17 janvier dans l’appartement déclaré par l’élue régionale et municipale à Colombes, a constaté qu’il était « vide de tout meuble ». « L’absence de tout aménagement et de tout élément personnel conduit à retenir que l’affectation de logement à l’usage de domicile n’est pas encore réalisée », a-t-elle estimé.
Rama Yade avait expliqué que ce logement était vide « en raison de travaux liés à un dégât des eaux »:
Ce que contestent trois électeurs de la commune. Ces plaignants accusent l’élue locale d’avoir produit une « copie falsifiée » d’un contrat de location devant la juge du tribunal d’instance de Colombes. « C’est un jugement courageux dans la mesure où il applique le droit », a réagi Me Pierre Degoul, l’avocat des trois électeurs de Colombes qui ont porté plainte contre Rama Yade pour « faux » et « tentative d’escroquerie au jugement ».
Rama Yade peut toujours espérer être candidate
Après avoir quitté l’UMP pour rejoindre le Parti radical de Jean-Louis Borloo, Rama Yade espère briguer aux législatives de juin la circonscription d’Asnières-Colombes-sud, actuellement aux mains du député UMP Manuel Aeschlimann. Impossible si elle n’est pas inscrite sur les listes électorales. Deux possibilités s’offrent néanmoins à elle: se pourvoir en cassation dans un délai de dix jours ou saisir une autre juridiction pour être inscrite dans une ville voisine.
En attendant, Rama Yade reste convaincue que ses soucis sont la conséquence d’un « complot » ourdi par ses adversaires politiques. « Je démens toutes les allégations de complot. J’ai d’ailleurs attaqué Rama Yade pour diffamation, et atteinte à la présomption d’innocence », jure le député Manuel Aeschlimann à France Soir.
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