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Rationalisation des agences : Le Fmi rappelle à Macky sa promesse

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En matière de rationalisation des dépenses, le gouvernement a fait des efforts. Mais, estime Boilo Loko, beaucoup reste à faire. Le représentant résident du Fmi au Sénégal demande ainsi au président de la République de respecter sa promesse relative à la rationalisation du secteur des agences.

Le Sénégal est dans le lot des quatre pays qui ont un taux de croissance supérieur à 6% en Afrique subsaharienne en 2016. Mais cette embellie ne doit pas pousser les autorités du pays à dormir sur leurs lauriers. Au contraire, elles devraient s’atteler à poursuivre les réformes structurelles. Entre autres, le représentant résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal a souligné la poursuite de la rationalisation des dépenses. «Le Sénégal a fait des efforts en matière de rationalisation des dépenses. Mais beaucoup reste à faire. Dans ce pays, on a des fonctionnaires et on a une multitude d’agences dont certaines ne servent à rien, sauf à payer des salaires doubles de ce qui est payé dans la fonction publique. Le président de la République, lui-même, avait pris l’engagement de rationaliser le secteur des agences. Il faudrait maintenant que ça soit fait», a rappelé hier Boilo Loko, lors d’une rencontre d’échange avec des membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes), sur l’édition d’octobre 2016 des perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne. Le fonctionnaire international explique que «les ressources des agences peuvent servir à financer le Pse, les dépenses sociales, les universités. Il ne faut pas chercher à protéger trois personnes au détriment de la population. C’est des ressources qui peuvent servir de façon efficace et de créer de la valeur ajoutée». Il précise : «On ne dit pas qu’il faut mettre les gens à la porte. On dit que si possible, il faut les réintégrer dans la fonction publique en fonction de leurs compétences. On va même plus loin. On dit qu’il faut garder le niveau de salaire qu’ils ont dans les agences pour qu’ils ne se sentent pas frustrés. A mon avis, c’est important de réformer les agences et de restructurer les entreprises publiques qui ont besoin d’être restructurées.»
Le Fmi considère aussi que le Sénégal devrait continuer à mobiliser des recettes. Cela, en faisant face à ceux qui ne paient pas d’impôt. «Au Sénégal, il y a des gens qui sont riches qui ont pignon sur rue et qui ne paient pas d’impôt. Un pays ne peut continuer comme ça. Tout le monde doit contribuer d’une certaine façon aux recettes de ce pays. Les recettes sont pour construire des écoles, des dispensaires, pour payer des bourses familiales, payer les fonctionnaires… Certains ne peuvent pas profiter des infrastructures et ne pas contribuer aux recettes», déplore Boilo Loko.
Sur les dépense fiscales évaluées à 534 milliards de francs Cfa, le Fmi a demandé aux autorités d’en faire une analyse et d’identifier celles qui devraient être enlevées et celles qui méritent d’être maintenues, compte tenu de leur valeur ajoutée. A ce propos, informe Boilo Loko, le gouvernement sénégalais devrait élaborer un plan d’actions qui leur sera soumis.
Sur l’autre levier sur lequel l’Etat devrait agir, selon le Fmi, c’est l’efficience de la dépense et la réduction des subventions non ciblées. «Les populations les plus vulnérables qui ont besoin de cette subvention, c’est elles seulement qui doivent l’avoir. Le Fmi n’a jamais été contre les subventions. Il est pour une subvention bien ciblée, parce que nous pensons que les subventions bien ciblées ont plus d’impact», argue son représentant résident qui n’a pas manqué de se préoccuper de la viabilité de la dette. «Il me semble important non seulement de continuer à faire la consolidation budgétaire, mais également à faire attention à la composition de la dette. Il faut continuer à emprunter à des taux concessionnels, avoir une discipline qui permet d’avoir des taux qui ne sont pas trop élevés sur les marchés financiers internationaux. Pour le Sénégal, il peut encore emprunter à des taux autour de 6% ou 7%», assure M. Loko.
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