Reconstitution des faits à Keur Samba Laobe (Medinatoul Sala) : des pistes qui perdent Bethio et ses talibés.

Keur Samba Laobé (Médinatoul Salam) : Le juge Abdoulaye Hassane Thioune du premier cabinet d’instruction du tribunal régional de Thiès, veut voir clair sur ce qui s’est réellement passé à Keur Samba Laobé, dans la nuit du 20 au 21 avril 2012 dernier. Les prévenus, qui n’ont opposé aucune résistance, risquent gros. Un aveu de taille.
Me Aliou Sène, avocat à Thiès, sera satisfait de voir le Juge Thioune, aller sur le terrain, pour la reconstitution des faits, pour confirmer que les PV des gendarmes ou des policiers, ne servent qu’à de simples renseignements. Ce que vient de faire le juge Thioune servira de leçon, aux présidents des cours d’assises qui ont toujours refusé de suivre Maître Séne qui leur demandait d’aller faire leur propre constat. Voila qu’un juge assidu va à l’attaque, pour éviter que les gens disent que c’est une cabale contre le Cheikh des Thiantacounes. C’est vers 10 heures que le juge, fortement escorté par les gendarmes, mit pied, tout d’abord, dans l’enceinte de la grande et belle maison du Cheikh (château). Dans un autre véhicule, le Cheikh, habillé en grand boubou de couleur beige, avec des rayures noires, encadré par des gendarmes fortement armés et prêts à tout, descendit du véhicule pour entamer cette épreuve tant attendue. Dans un autre véhicule, on pouvait distinguer 10 talibés, dont les 8 arrêtés avec le Cheikh, le jour du 22 avril, les deux autres étaient ceux qui s’étaient rendus à la gendarmerie de Mbour pour faire leurs aveux. Rappelons que les victimes répondaient aux noms d’Ababacar Diagne et Bara Sow. Lors de la reconstitution des faits : les gendarmes sont entrés avec Béthio, dans sa maison, pour retracer le cercle où la bagarre avait tout d’abord débuté. Puis, dans l’école où les cadavres des victimes ont été enterrés. De là, de vieux souvenirs ont surgi de sa tête, oubliant que les gendarmes enquêteurs, appuyés par d’autres forces secrètes l’observaient pour avoir d’autres éléments qui pourraient les aider à mieux faire leur travail. Puis, c’était au tour de quatre Thiantacounes de faire le même trajet que Béthio. Après ces quatre, quatre autres passèrent, avant que les deux derniers fassent le même chemin, tous menottés. Le système sécuritaire était tel que, personne ne pouvait accéder au lieu des tests. Bien que Keur Samba Laobé est peuplé, mais peu de gens étaient venus voir le Cheikh. Les gens vaquant à leurs occupations. Le dinosaure – c’est le nom donné à un des véhicules de la gendarmerie-, montre que la sécurité était de mise sur les lieux. Il a été vraiment étonnant de constater que là où les deux Thiantacounes ont été tout d’abord enterré, lors des premiers évènements, une maison était en début de construction, comme pour masquer quelque chose. Dernière étape : suivre les traces de sang qu’une personne anonyme avait signalé aux gendarmes. C’est là que le Cheikh avait été aperçu dans son Hammer, suivi d’n pick-up. Il fallait maintenant creuser un trou, pour savoir les raisons de la superposition des corps, les retourner, pour les mettre en bonne place. Le Cheikh et ses disciples ont suivi, à la lettre, les mêmes traces que le procureur avait désignées, lors de son point de presse. Toujours dans la dernière étape, le Cheikh est monté dans son Hammer et s’est assis là où il était lors du transfert des corps d’Ababacar Diagne et Bara Sow. Ni le Cheikh, ni ses talibés n’ont été forcés d’entrer dans les véhicules ou d’aller dans les véhicules ou d’aller dans les lieux où les crimes ont été commis, ou même de simuler. Ils l’ont fait de leur propre gré, sans contrainte. Ils sont repassés là où ils étaient passés, lorsqu’ils commettaient ces crimes odieux. Bien que l’opération soit terminée, les fouilles continuent pour déterrer d’autres cadavres, que l’on pense être quelque part, sous ces maudites terres de Keur Samba Laobé. Tous ceux qui ont suivi ces opérations savent que le Cheikh et ses disciples sont cuits. Le fait d’obtempérer augure, selon un connaisseur du droit, que les prévenus risqueront d’être jugés lors des assises.

SEKOU DIANKO DIATTA/REWMIQUOTIDIEN