Reflet: Le plan Wade et la méthode Seck

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La proposition d’exclure d’Idrissa Seck du Pds est-elle un vœu politique sincère ou une mise en scène électoraliste ? Entre Wade et Idy, c’est une relation de faux-semblants et de malentendus notoires, d’ententes secrètes. Cette mesure à l’apparence disciplinaire pourrait bien être le premier acte des retrouvailles futures, mûries à l’avance.
Retour en arrière. Après les locales, on ne sait après quel calcul politicien, Idrissa Seck a rejoint le Pds… Il a ressorti alors son discours au ton ambivalent, parlant avec beaucoup d’ambages, convoquant les maximes, les sophismes, petit catéchisme à l’usage des militants désorientés. Le rêve de l’ancien Premier ministre est connu de tous : ‘succéder à Wade’. Mais la question des moyens pour y arriver reste ambiguë. Sans portefeuille dans le gouvernement, Idy savait que sa noyade politique était programmée. L’opération est d’autant plus facile qu’il a rallié le Pds avec armes et bagages. Ses idées ont donc rapidement changé de cours. Car, pour lui, la boussole indique une direction fixe : le Palais de la République. Question de survie politique, il s’est saisi, avec l’énergie d’un naufragé, des sujets flottants de l’actualité sénégalaise : mendicité, électricité, dialogue politique, etc.

Idrissa Seck a trouvé dans la candidature à problème de Wade une bouée suffisamment solide pour ramer, à contre-courant du Pds, mais dans le sens de ses intérêts politiques. La décision du comité directeur libéral ne peut donc que servir ses ambitions politiques. Cela, les Libéraux ne peuvent pas l’ignorer. En l’excluant du parti, ils donnent plus d’allant et d’élan à l’ancien Premier ministre.

A sa demande d’organiser des primaires dans son parti, il n’y avait que deux réponses possibles.

1) Le Pds le suit dans son idée et organise un semblant de consultations internes pour adouber la candidature de son candidat ‘naturel’, Me Wade.

2) La demande rejetée et son auteur mis au ban.

Sans surprise, c’est la deuxième option qui été prise. Et elle est celle qui correspond le mieux au tempérament de ce parti, où toute contradiction à son chef passe pour une trahison impardonnable.

Cependant, toutes les issues étaient bonnes à prendre pour l’ancien rewmiste. Elles conduisent à une situation électoralement confortable, celle du martyr politique… Le maire de Thiès a fait un bon score à la présidentielle de 2007, en tirant une bonne rente de sa posture de persécuté. Les mêmes causes produiront-elles les mêmes effets en 2012 ? II est, en tout cas, dans le caractère sénégalais de supporter le néo-révolté, le persécuté.

L’hypothèse, de plus en plus vraisemblable, d’une candidature d’Idy à la présidentielle nourrit déjà toutes les conjectures politiques. Le schéma le moins machiavélique est, dans le cas d’un deuxième tour Sopi-Bennoo, un soutien de Seck à Wade en contrepartie du contrôle du Pds. Le bassin électoral du maire de Thiès serait alors d’un enviable secours face au cartel politique de l’opposition. En contrepartie, Idy hériterait d’un appareil politique pour réaliser sa prophétie : ‘Etre le quatrième président du Sénégal’. C’est un schéma gagnant-régnant.

Mais de la relation Wade-Idy, personne ne peut jurer. On n’en a qu’une perception biaisée, trompeuse. On sait seulement, au moins depuis le scandale des chantiers de Thiès, que ce binôme, qui évolue tantôt en duo, tantôt en duel, a une facilité inédite à se brouiller et se retrouver. Il y a une seule et malheureuse certitude : leur jeu suit un circuit réflexe de type pavlovien, dont l’acte moteur est d’assouvir des passions de pouvoir.

Abdou Rahmane MBENGUE
walf.sn

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