XALIMANEWS : Les résistances de certaines populations à la mise en œuvre effective de la réforme portant sur l’hydraulique rurale sont, en partie, liées à une ’’connaissance sommaire’’ des tenants et aboutissants de ladite réforme, a révélé une étude rendue publique à Saint-Louis (nord).
’’75 % des usagers interrogés disent avoir une connaissance sommaire de la réforme, expliquant en partie les résistances et les rejets constatés un peu partout, à travers le pays’’, a notamment fait savoir Sambou Ndiaye, coordonnateur d’un projet de recherches dénommé ‘’Suivre ensemble les services publics de l’eau potable du Nord’’.
Intervenant jeudi lors d’un atelier de restitution des conclusions d’une étude menées dans le cadre dudit projet de recherche, docteur Ndiaye, a notamment estimé que la réforme de l’hydraulique rurale installe une délégation du service public de l’eau potable en lieu et place d’une gestion communautaire assurée jusque-là par des associations d’usagers des forages ruraux (ASUFOR).
L’étude menée auprès de 208 ménages et 69 unités de potabilisation, suivant une ’’démarche consensuelle’’, a été, entre autres, basée sur la proposition de nouveaux dispositifs de représentation des populations à travers un comité local d’usagers autour de chaque forage rural, à l’échelle communale, départementale et régionale, a souligné docteur Ndiaye.
‘’Il a été question à travers ce travail, de jeter les bases d’une reforme inclusive de l’hydraulique rurale’’, a-t-il fait valoir.
Selon lui, l’étude a également fait ressortir trois niveaux de représentation de l’eau potable par les populations : ‘’l’eau comme bien public, bien communautaire et bien économique’’. ’’Cela rend logique le conflit d’action autour de l’eau potable rurale’’, a-t-il ainsi commenté.
Il a, partant de là, souligné la nécessité pour les pouvoirs publics de mettre en place un espace de contrôle citoyen pouvant permettre aux usagers de contrôler l’efficacité et la régularité du service et de la qualité de l’eau.
L’Université Gaston Berger de Saint-Louis ne pouvait pas éluder ce débat favorisant les conditions d’un dialogue inclusif sur la réforme de l’hydraulique rurale entre l’Etat, les collectivités territoriales, les citoyens, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement, a expliqué son recteur, le professeur Ousmane Thiaré.
’La problématique de l’accès à une eau potable de qualité, constitue un enjeu crucial pour tous les Etats, particulièrement pour le Sénégal qui s’apprête à accueillir en 2021 le neuvième Sommet mondial de l’eau’’, a-t-il fait remarquer.
Dans les pays développés
De même, dans les pays aujourd’hui économiquement les plus développés, de nombreuses bornes-fontaines ont vu le jour, notamment au XIXe siècle et au début du XXe siècle, lorsque l’eau potable n’arrivait pas encore directement dans chaque foyer. La plupart de ces anciens ouvrages ont été supprimés depuis mais, dans certains villages et villes, ils ont été maintenus voire parfois rénovés, devenant aujourd’hui des ouvrages du patrimoine historique tel que par exemple les bornes-fontaines Bayard dans la ville de Lyon.