Aïda Mbodj est devenue une femme libérale après la prise du pouvoir par Abdoulaye Wade qu’elle surnommait Fantômas. L’élection présidentielle de 2017 approche et elle conteste aujourd’hui les choix de son mentor qui a fait d’elle un ministre avant de l’élever au rang de femme de son premier cercle.
Ministre de «Fantômas»
L’appel de Dakar a charrié la bonne nouvelle au point de perturber le déjeuner. La secrétaire élue au Conseil régional de Diourbel tomba de joie dès que son interlocuteur lui a appris qu’elle sera nommée ministre dans le premier gouvernement de Macky Sall, en 2004. La mission marocaine d’une délégation des Conseils régionaux du Sénégal dans le cadre d’une coopération dans le domaine de l’éducation a vécu ce moment de surprise.
La responsable socialiste d’alors recevra la visite de l’ambassadeur du Sénégal au royaume chérifien. Il ne restait à la transhumante qu’à plier bagages. Direction : Dakar et les pâturages bleus du Pds.
Le Président Abdoulaye Wa de qu’elle surnommait «Fantômas» du nom du célèbre personnage d’une fiction française, l’attendait sur le perron de son Palais. Le décret portant composition des membres du gouvernement fera d’elle «ministre de la Femme, de la Famille et du Développement social». Ainsi, commence l’idylle politique avec Fantômas et ses desiderata.
Elle bouscule Aminata Tall et Awa Diop
Aujourd’hui, le lion Wade est devenu vieux. Pour introniser son fils comme candidat, il doit affronter la patronne de son parti à Bambey. «Le choix de Karim Wade ne fait pas sérieux», assume Aïda Mbodj devant des inconditionnels. La priorité, estime-t-elle, doit être accordée à la libération des camarades en prison. La «frondeuse» remet en cause la décision de son mentor qui l’avait nommée ministre à maintes reprises en bousculant la hiérarchie féminine du Parti démocratique sénégalais. Dans le Baol, ses rivalités avec Aminata Tall avaient fini de cristalliser les frustrations de cette dernière.
L’ancienne maire de Diourbel a quitté plus tard la direction des femmes libérales. Poste qui sera confié à Awa Diop qu’elle cumulera après avec sa fonction de ministre délégué auprès du Premier ministre. Awa Diop n’a pas toujours digéré les actions de Aïda Mbodj en charge, un moment, de l’Entreprenariat féminin dans le gouvernement.
N’empêche que les deux sœurs se sont tolérées dans la forêt libérale où règne Abdoulaye Wade aux griffes vieillissantes. Elles sont allées jusqu’à partager une tournée de l’Union nationale des femmes libérales dans plusieurs régions du pays dans un contexte où la candidature à un troisième mandat faisait l’objet de vives contestations.
Opération «Ma carte, ma caution»
Zappée par le Premier ministre Hadjibou Soumaré, successeur de Macky Sall à la Primature, Aïda Mbodj a retrouvé les grâces de l’Exécutif au lendemain des élections locales de 2009. Cette année, elle avait craché sur une première proposition de poste faite par le nouveau chef du gouvernement, Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a annoncé, lundi, sa rupture avec le Pds.
Devenue ministre d’Etat, Aïda Mbodji a fait, le lundi 13 février à Bambey, le point sur son slogan «Ma carte, ma caution» bouclée un mois plus tôt à Kaolack. «Cette opération lancée le 2 novembre 2011 a permis de récolter près de 106 millions de francs Cfa. Elle a vu la contribution d’un million et dix mille femmes à travers le Sénégal.
Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous les grands acquis de l’opération ‘’Ma carte, ma caution’’ qui, au-delà de la caution financière de notre candidat, intégralement payée pour la première fois par les femmes, a permis de mobiliser dans des moments de doute et d’incertitude, savamment orchestrés par l’opposition, toutes les énergies autour de l’objectif majeur de réélire Me Abdoulaye Wade en 2012», se glorifiait-elle.
Cette autoglorification n’a pas été vérifiée dans les urnes du 26 février. Le candidat des Fal2012 n’a pu récolter plus de 942 327 voix soit, 34% des suffrages exprimés.
Mouvement And avec qui ?
En guise de filet de sécurité, l’ancienne maire de Bambey a porté sur les fonts baptismaux l’Alliance nationale pour la démocratie (And/Saxal Senegaal), au Grand théâtre, en mars 2014. Cet après-midi, une précision de taille a attiré l’attention des participants à ce lancement. C’est l’onction du mentor. «J’ai écrit au Président Abdoulaye Wade pour l’informer de mon souhait de lancer ce mouvement», rassurait-elle.
Brandissant le courriel-réponse du secrétaire général du Pds qui séjournait à Versailles, elle dira : «J’ai reçu l’autorisation du Président Wade pour créer ce mouvement.» Cette bénédiction affirmée avait rencontré l’adhésion de ses partisans. Toutefois, les responsables libéraux les plus visibles depuis la retraite de Wade à Paris avaient tenu à marquer de leur absence la cérémonie de lancement.
Au nom du parti, Lamine Dia, qui milite à la Biscuiterie, a adressé le soutien du Pds à la «lionne de Bambey». Non sans fondement. Aïda Mbodj s’est imposée à deux élections locales à Bambey devant Pape Diouf de Rewmi et son propre frère apériste Abdou Khadre Mbodj en juin 2014.
Elle cumule aujourd’hui les fonctions de député et de présidente du Conseil départemental de Bambey. Autant de conquêtes politiques qui légitiment ses différences de vue dans les orientations stratégiques encouragées et entérinées par son mentor.
Le Quotidien
PETIT JOURNAL QUI CHERCHE vaille que vaille à diviser la famille politique de me wade au profit de l’apr,mais ce sera peine perdue mr madiambal diagne,je me pose toujours une question,est ce que tu es sorti de la meme ecole que martin faye,mame less camara,babacar touré,momar seyni n’diaye,malaye diop,diegane n’dour…un journaliste c’est l’independance,l’objectivité,la reponsabilité,mais madiambal a bcp d’etats d’ame,voila pourquoi son journal a beaucoup de mal à s’imposer