Rencontre avec les généraux-Face à l’insécurité, Ouattara prône la fermeté

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Alassane Ouattara (président de la République) aux Généraux, hier, au Golf :“Je vous ordonne de procéder au repli de toutes les forces dans les casernes”“Demander à Ib et aux chefs miliciens de déposer les armes”

Le Nouveau Réveil
Rencontre
© Abidjan.net par EMMA
Rencontre au golf sur la situation secrétaire sur la ville d`Abidjan ainsi que celle de l`interieur du pays

Monsieur le Premier ministre, ministre de la Défense, monsieur le ministre de l’Intérieur, Officiers généraux, Officiers supérieurs et commandants des groupements tactiques. Mesdames et messieurs. Vous savez qu’habituellement je salue votre présence. Et j’ai demandé cette rencontre pour que nous fassions le point depuis notre dernière rencontre il y a quelques jours. Je voudrais vous remercier pour votre engagement et vos efforts de collaboration pour restaurer l’unité de notre armée. Oui, cette unité est indispensable. Le pays est unifié, nous avons le grand défi d’unifier notre armée. Donc l’unification de l’armée est très clairement ma priorité et cela rentre dans le cadre de la réconciliation dont je vous ai parlé il y a quelques temps. Je me félicite de l’allégeance de toutes les forces de la République dans un esprit de fraternité, d’armes et de réconciliation. Et cela va au-delà de l’armée. Comme vous l’avez constaté au cours des derniers jours, tous les présidents d’institutions, incarnant les institutions de la République, sont venus également me présenter leur soutien et leur allégeance. Hier, c’était le Conseil constitutionnel, avant-hier, le président de l’Assemblée Nationale, quelques jours auparavant, c’était le président de la Cour suprême, le conseil du Conseil économique et social, le Grand chancelier, la Médiature, le procureur général auprès de la cour suprême, et par conséquent, toutes les institutions de la République au grand complet sont maintenant réunies pour que nous puissions nous consacrer à la tâche de rassembler notre nation. Car, ce sont les institutions qui permettront une vraie réconciliation et un rassemblement de toutes les filles et de tous les fils de Côte d’Ivoire. Je vous invite à prôner au sein de vos troupes, cet esprit de réconciliation. La réconciliation vraie pour restaurer la grandeur de notre armée. Je note des progrès dans la sécurisation, monsieur le Premier ministre, et je m’en félicite. La sécurisation du pays, mais également, la sécurisation du district d’Abidjan. Bien entendu, il reste d’importants efforts à faire, notamment à Yopougon et à Abobo. Il existe, et vous l’avez souligné, des actes d’agression, de pillage, de vandalisme dans certaines communes d’Abidjan auxquels il faut mettre fin. Les Ivoiriens aspirent, non seulement à la paix, mais également à la tranquillité. C’est leur droit. Nous avons un devoir de leur permettre de vivre dans la tranquillité. Je vous demande de tout faire pour mettre fin dans les plus brefs délais aux agissements dont je viens de parler. J’insiste pour dire que l’état de belligérance est terminé. La guerre est terminée. Il faut que cela soit entendu de tous et de chacun. La guerre est terminée en Côte d’Ivoire. Le pays est réunifié, l’armée doit être réunifiée. En tant que Chef suprême des armées, je vous ordonne de procéder immédiatement au repli de toutes les unités combattantes dans leur caserne et leur base d’origine, que ce soit au sud comme au nord. Ceci est indispensable pour la bonne gestion de nos forces de défense et de sécurité. Les éléments doivent rentrer dans les casernes. Les unités combattantes doivent rentrer dans les casernes. Le maintien de l’ordre doit être confié à la police et à la gendarmerie. C’est comme cela que ça se passe. Je vous ordonne donc de redéployer les forces de police et de gendarmerie dans les commissariats, les brigades des communes pour qu’elles se mettent en ordre pour assurer la protection et la libre circulation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national. Et je dois vous dire très sincèrement, chers frères, que vous avez besoin de reconquérir la confiance du peuple. Vous avez besoin de montrer au peuple de Côte d’Ivoire que votre rôle est de protéger tous les citoyens sans distinction, sans discrimination. Et je tiens personnellement à la stricte application de ces mesures, dans la discipline et dans une parfaite coordination de vos actions. Je demande au Premier ministre, ministre de la Défense et au ministre de l’Intérieur de veiller à l’application de cette mesure. Chers frères, Officiers généraux, Officiers supérieurs et Officiers, je voudrais vous réitérer que j’ai une grande ambition pour notre armée. Ceux d’entre vous qui ont travaillé avec moi de 1990 à 1993 savent ce que j’ai fait pour l’armée, avec mon frère, le Général Guei. Je m’engage à reprendre à nouveau ce travail important qui a été fait pour notre armée à cette époque. L’armée a besoin de moyens, elle a besoin de matériel, l’armée a besoin de discipline et l’armée a besoin d’équité en son sein pour les promotions et les évolutions de carrière. Bien sûr, les Forces de défense et de sécurité ont besoin de logement, ont besoin de bien-être, et ont besoin d’être traitées comme des citoyens à part entière, ayant la confiance de tous les Ivoiriens. Je mettrai donc les moyens nécessaires pour une meilleure efficacité dans l’exécution de vos missions. Je voudrais que vous en soyez assurés. Quant aux foyers de belligérance qui demeurent, je vous demande, monsieur le ministre de la Défense et monsieur le ministre de la Sécurité, de prendre toutes les dispositions pour mettre fin à ces belligérances. Que ce soit à Yopougon ou à Abobo. Je vous instruis de demander aux chefs miliciens et au commandant Ibrahim Coulibaly de venir vous voir et de déposer les armes. Il faut que cela soit fait rapidement. Nul ne doit être détenteur d’armes de manière illégale. Et je le dis en face de vous Officiers généraux et Officiers supérieurs. Si cela n’est pas le cas, votre rôle est de les désarmer par la force. Nous n’accepterons pas de foyer de belligérance qui puisse inquiéter la tranquillité des Ivoiriens. Donc, je vous demande de les convoquer et de le leur dire dans les termes les plus clairs et le plus rapidement possible. Je demande également au ministre de la Défense de faire le point des effectifs. Aussi bien des ex-forces de défense et de sécurité que des ex-Forces armées des Forces Nouvelles. Pour que j’aie la réalité des effectifs…Pour payer les personnes et pour bien s’occuper de leur situation, il faut savoir combien ils sont. Nous n’avons pas une idée exacte de nos effectifs aujourd’hui. Je demande donc, que ce soit le Général Mangou ou le Général Bakayoko, que l’état des effectifs soit fait le plus rapidement possible. Je voudrais dire qu’en vertu de l’accord de Ouagadougou, il y a 5000 jeunes qui ont été recrutés, ces jeunes doivent être formés. Et je prends l’engagement de leur verser un pécule dès la fin de ce mois d’avril jusqu’à ce que leur intégration effective se fasse dans l’armée régulière. Quant aux éléments qui ont participé au Centre de Commandement Intégré, ils sont 4000, ils doivent intégrer immédiatement dans les effectifs des Forces de défense et de sécurité. Si tel n’est pas le cas, je prendrai des dispositions pour que des pécules leur soient versés à la fin de ce mois. Nul ne doit être oublié dans la régularisation des salaires et des arriérés de salaires. Nous nous sommes battus pendant des semaines, pendant que la crise était à son paroxysme pour nous assurer que nous aurons les moyens financiers pour que les Ivoiriens ne souffrent plus de ces questions de salaires. Nous nous sommes battus pour que le Nigeria nous fasse parvenir du brut pour que la Côte d’Ivoire ne connaisse pas de rupture de stock. J’ai demandé également au président Jonathan de nous envoyer des cargaisons de gaz butane. Et je demande aux commerçants de se mettre en route pour que les marchandises et les vivres puissent être déployés dans les grandes villes. Et je voudrais demander aux uns et aux autres d’arrêter le racket. De 1990 à 1993, nous avons déshabillé nombre de policiers, de gendarmes et de militaires, à cause du racket. Monsieur le ministre de la Défense, soyez sans pitié. Monsieur le ministre de la Sécurité, les personnes responsables de racket doivent être sanctionnées, ils doivent être radiés des rangs de nos forces de défense et de sécurité. Je crois que la chienlit a trop duré. Il faut mettre fin à cela et les dispositions doivent être prises pour qu’il en soit ainsi. Donc je vous demande chers frères, Officiers généraux, Officiers supérieurs de nous redonner notre fierté à notre armée nationale, à nos Forces de défense et de sécurité. La Côte d’Ivoire a besoin de se reconstruire, les Ivoiriens ont besoin de se réconcilier. Nous avons besoin de nous rassembler. Mais ceci ne sera possible que si la sécurité et la tranquillité sont là pour chacun des citoyens que ce soit à Abidjan ou à l’intérieur du pays. Donc, je voudrais compter sur vous et je vous mets en mission pour que dans les jours qui viennent, les militaires retournent en caserne et que les policiers retournent dans les commissariats et les gendarmes dans les brigades de gendarmerie, à Abidjan comme à l’intérieur du pays. Je demande au ministre de la Défense et au ministre de la Sécurité de me faire un point sur ces questions dans les tout prochains jours. Officiers généraux, Officiers supérieurs, je vous mets en mission, la nation compte sur vous, la nation peut être fière de vous, les Ivoiriens peuvent retrouver confiance en leur armée, tout dépend de vous. Je vous remercie ».
Propos recueillis par Jules Claver Aka
Ph: Olga Ottro

abidjan.net

 

1 COMMENTAIRE

  1. Lettre ouverte au President de la Cote d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.

    Nous avons tous constate votre victoire aux dernieres Presidentielles en Cote d’Ivoire.
    Je vous salue a mon nom propre et au nom de tous les Panafricains et Inconditionnels Democrates et Republicains.
    De par ma voix, nous les Fils et Filles de Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Kuame Kuruma, Diomo Kenyata, Cheikh Anta Diop, pour ne citer que ceux-la, vous demandons respectueusement et sans delai de proteger le President sortant, Laurent Bagbo contre la volonte des Puissances malifiques qui visent a le liquider. Vous avez l’obligation, en tant que President Elu de la Republique Souveraine de Cote d’Ivoire de proteger tous les citoyens Ivoiriens (Africains) contre toute tentative de destruction ou de liquidation, meme venant d’eux-memes.
    La declaration du fameux Sarkozy, qui s’autoproclame « maitre » de l’Afrique Noire de par la tentative de mise en demeure visant l’ancien President Bagbo, est une preuve tangible du manque de respect toujours prone par certains Occidentaux envers l’Homme Noir, Africain.
    N’optez jamais pour une solition militaire qui viserait a deloger le President Sortant et a le laisser a la merci des Demons d’Obedience etrangere, une telle pauvre decision resulterait en un bain de sang et sur la meme lancee, rendrait impossible la reconciliation du Peuple souverain de Cote d’Ivoire. Laurent Bagbo ne merite pas d’etre abattu comme un chien, surtout sous ordonnancesde Puissances etrangeres, ce serait une insulte a l’endroit de tous les Panafricains. Souvenez-vous toujours de la Sagesse Africaine qui dit: « Mieux vaut convaincre que de vaincre, parce que celui qui est convaincu est vaincu, alors que celui qui est vaincu n’est pas convaincu », en un mot, la Victoire reside dans le Pardon et la Force dans la Reconciliation. Nous sommes tous freres et soeurs Africains et pour reprendre Wole Sohinka: « When two brothers fight, a stranger reaps the harvest » qui traduit la theorie du « Troisieme larron ».
    Une fois de plus, tous les dignes fils et filles de l’Afrique Noire vous demandent de proteger tous les Citoyens Ivoiriens, et au dela de la personne de Laurent Bagbo, le statut d’Ancien President de la Republique Soeur de Cote d’Ivoire.
    Sincerement,
    Papa Latyr Faye

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