La rencontre au sommet entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, a eu lieu ce mercredi 11 novembre 2020, à l’hôtel du Golf à Abidjan.
Cette rencontre, la première depuis l’élection présidentielle du 31 octobre, contestée par l’opposition, vise à tenter de mettre fin aux violences électorales qui ont fait 85 morts en trois mois en Côte d’Ivoire, selon un bilan du gouvernement mercredi.
La rencontre avait été annoncée par le gouvernement plus tôt dans la journée, mais M. Bédié n’avait pas personnellement confirmé qu’il l’acceptait.
Le parti de M. Bédié avait posé plusieurs préalables à cette rencontre, dont la levée des blocus des résidences des responsables de l’opposition et la cessation des poursuites judiciaires contre eux.
Les deux hommes sont arrivés séparément, accueillis par une foule de journalistes et de cameramen, puis ont débuté leur réunion après une quinzaine de minutes.
L’opposition conteste la réélection de M. Ouattara pour un troisième mandat, qu’elle juge inconstitutionnel, et a proclamé un régime de « transition » dirigé par M. Bédié. Elle a lancé une campagne de « désobéissance civile » et boycotté le scrutin.
Le pouvoir a riposté en faisant arrêter ou bloquer à leurs domiciles les leaders de l’opposition, dont son porte-parole l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Le bilan global des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, s’établit à 85 morts et 484 blessés depuis le 10 août, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
Le blocus de la résidence de M. Bédié était effectivement levé mercredi mais celui d’Assoa Adou, un des leaders de l’opposition, était toujours en place vers 13H, a dit ce dernier à l’AFP.
Symboliquement, la rencontre entre MM. Ouattara et Bédié se tient au Golf Hôtel d’Abidjan. C’est dans cet hôtel que M. Ouattara, alors président élu, s’était installé avec son gouvernement et ses alliés de l’époque, dont Henri Konan Bédié, lors de la crise de 2010-2011 qui l’opposait à Laurent Gbagbo, ce dernier refusant de reconnaître sa défaite.
En arrivant à l’hôtel, Alassane Ouattara s’est d’abord rendu dans le bureau qu’il avait alors occupé pendant quatre mois, où il est resté quelques minutes.
La crainte d’une escalade des violences reste présente en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, ainsi que 300.000 réfugiés et un million de déplacés internes en Côte d’Ivoire, selon l’ONU.
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