Le vendredi 07 janvier dernier, le Chef de l’Etat Djibo Salou avait rencontré les dix (10) candidats engagés dans la conquête du fauteuil présidentiel dont le premier tour est prévu, sauf report de dernière minute, pour le 31 janvier 2011. C’est l’occasion pour le Général de Corps d’Armée d’asséner une leçon de patriotisme aux candidats et de les écouter sur leurs préoccupations de l’heure. Dans une ambiance détendue, ils ont parlé du Niger avec la claire conscience des hautes responsabilités dont ils sont chargés face à l’histoire. Le franc-parler, la courtoisie et la sincérité étaient au rendez-vous auréolant, de passage, une classe politique à la fois adulée et mal comprise pour laisser entrevoir une raie d’espoir d’un Niger réconcilié et émergeant. ‘’Le Canard Déchaîné’’ toujours au coeur de grands événements qui forgent la glorieuse histoire de notre peuple, vous propose la première partie du face-à-face de la vérité.
Dans son introduction liminaire, le Chef de l’Etat, le Général Djibo Salou (GDS) a expliqué que notre pays amorce ‘’une phase critique et sensible de son histoire’’. C’est pour cette raison qu’il a tenu à rencontrer les dix candidats aux présidentielles 2011 puisqu’ils se sont ‘’détachés des autres partis qui sont plus de 59’’. Il a également expliqué que si ce genre de rencontres sont rares c’est en raison de l’engagement du CSRD de ne pas ‘’associer tout celui qui est politiquement affiché’’. Il a précisé que c’est parmi eux, les 10, qu’un sortira Président de la République et occupera le fauteuil sur lequel il est assis. Pas de magie, il y a un seul fauteuil, il y aura un seul président de la république.
‘’Notre souhait, dira GDS, c’est que Dieu choisisse pour le Niger un bon leader, un vrai patriote qui ne travaillera que dans l’intérêt général de notre pays, quelqu’un qui n’aura que le souci de la population nigérienne’’. Ensuite, il a situé les responsabilités de chaque couche sociale à commencer par les intellectuels, les commerçants, les éleveurs et agriculteurs. Le Général Djibo Salou va ensuite saluer la présence de l’ensemble des dix candidats autour de lui car c’est ensemble qu’ils vont tout baliser pour assurer la réussite du passage du témoin. Mieux, il dira : « le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et le Gouvernement de la Transition sont satisfaits de votre comportement. Sincèrement, il faut qu’on vous le dise.
Si on la stabilité qui permet à la transition de progresser depuis le 18 février 2010 à aujourd’hui 07 janvier 2011, c’est grâce à vous, les leaders des partis politiques. » Puis, il rappellera que les dix candidats ont chacun l’expérience qu’il faut pour diriger ce pays puisqu’ils ont été ou des anciens Présidents ou des expremiers ministres ou des ex-ministres ou des ex-directeurs généraux. Il leur a conseillé d’avoir l’amour de ce pays, de se départir des états d’âme dans la gestion quotidienne du pouvoir et de ne considérer que c’est l’intérêt de l’Etat qui est en jeu. Il a martelé : « quand les urnes parleront, les perdants doivent reconnaître qu’ils ont perdu et ceux qui ont gagné n’ont qu’à être modestes. »
Enfin, GDS a souhaité les écouter car ‘’nous sommes dans une période sensible.’’ Il a ajouté que « le passage du témoin là, c’est le 06 avril. Tous les arrangements se feront à l’intérieur de ce calendrier. Je ne dépasse pas cette date d’une seconde. Je ne suis pas venu pour rester au pouvoir. Je n’en ai pas besoin. Le plus important pour moi c’est que les élections se fassent dans les normes, dans la transparence et l’équité. Celui qui est élu qu’il prenne le commandement dès le 06 avril. Vous devrez aussi garder à l’esprit que la date du 06 pour l’investiture du nouvel élu c’est dans le cas où il y a un deuxième tour. Dans le cas où il n’y en a pas, le passage de témoin se fera plus tôt. » Puis tour à tour, les dix personnalités ont pris la parole pour saluer unanimement l’initiative du Chef de l’Etat de les rencontrer tous ensemble autour d’une même table.
Chacun selon sa personnalité et selon son éloquence, les candidats ont livré aux Chefs de l’Etat entouré pour la circonstance du Premier ministre et de certains membres du gouvernement intéressés par la question des élections à l’image du Ministre de l’intérieur et du Président de la CENI. Les sujets évoqués ont trait au fichier électoral, aux conditions de la réconciliation nationale, à l’assainissement, à l’observation d’une stricte neutralité par les agents de l’Etat, à la gouvernance démocratique, à la promotion du dialogue politique, à la nécessité de mettre les deux candidats indépendants sur la même ligne de départ que les autres candidats leaders des partis politiques. Permettez –nous, cher lecteur, de faire un point d’honneur à Mme Bayard Mariama pour la dignité de son maintien lors de cette assemblée d’hommes.
Notre Délou nationale (nous empruntons le mot de Nafarko 1er) rend à la femme nigérienne toute sa fierté et son courage face à l’adversité. Notez que le surnom Délou n’a rien de péjoratif. Il est attribué, en zone Haoussa, à la fille qui vient après une série de garçons. Dans l’immense sens d’humour de Nafarko 1er, vrai thermomètre de la rencontre, Mme Bayard, seule candidate, est DELOU parmi les neuf hommes qu’ils sont. Pédagogiquement parlant, cette rencontre a atteint ses objectifs. En dépit de tous ce que l’on peut dire nous avons des leaders dont il faut être fier. S’ils ne nous donnent pas entière satisfaction c’est parce que nos défauts se projettent en eux au point de voiler leurs qualités intrinsèques, de dissimuler leur courage individuel à incarner notre commun destin de paix et de progrès. Ne dit-on pas qu’à défaut de sa mère, on tète sa grandmère ? Qu’à mauvaise fortune, il faut faire bon coeur ? N’est-il pas possible pour les Nigériens d’aimer, tout au plus de respecter ces leaders pour la raison qu’ils sont notre projection à l’extérieur afin de les amener à l’amendement qui enrichira notre commune volonté à bâtir le Nigérien de demain.
Le canard déchainé