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Rentrée scolaire 2015-2016 : Les Syndicats d’enseignants ne parlent pas le même langage

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La rentrée scolaire prévue, aujourd’hui, s’annonce houleuse. L’entente parfaite entre les représentants des enseignants pour reprendre le chemin de l’école ensemble peine à être effective. C’est du moins ce qui ressort de l’entretien que Grand-Place a eu avec les leaders des syndicats d’enseignants qui se sont prononcés par rapport à la rentrée des classes.

Le Coordonnateur du Grand cadre des Syndicats d’enseignants, Abdou Faty, joint par Grand-Place, n’est pas allé par quatre chemins pour donner sa position par rapport à la rentrée scolaire qui hante déjà le sommeil des parents d’élèves. « La rentrée officielle de ce lundi sera une simple rentrée de façade. Parce que rien n’a été préparé », avance le syndicaliste. « Du point de vue organisationnel, les écoles sont sous les eaux, elles ne sont pas désherbées, pas désinfectées. Les listes des élèves admis à l’entrée en sixième ne sont pas encore parvenues au Cem pour permettre une bonne planification. Les enseignants sont démotivés, fâchés contre l’Etat. Parce que l’Etat n’a pas respecté le protocole d’accord et a refusé de négocier durant toutes les vacances. Donc, comme vous le savez, c’est une rentrée amère, c’est une rentrée improvisée. C’est sûr que le « Oubi tey, Jang tey » ne sera pas de mise. Parce que les autorités de ce pays ne font pas de l’école une priorité. Maintenant, nous disons aux parents que nous sommes prêts également à ce que l’Etat respecte ses engagements, parce qu’il avait pris lesdits engagements devant les témoins, comme le Conseil économique et social, le Haut conseil du dialogue social, l’Assemblée nationale. A ces médiateurs également, nous demandons de se prononcer et de dire la vérité aux Sénégalais. L’Etat n’a respecté aucun de ses engagements pris le 30 avril devant le Premier ministre », a dénoncé notre interlocuteur.

Abdou Faty de poursuivre : « Le Grand cadre avait menacé de faire « Oubi tey, grève tey ». Mais, c’est à la suite de la médiation des parents d’élève, des centrales syndicales, qui nous ont demandé de donner la chance aux négociations qui auront lieu le 08 et 09 de ce mois avec le gouvernement, que nous avons accepté de surseoir à ça, en acceptant de venir le 05 octobre. En sachant que rien n’est fait en amont. Si rien n’est fait entre temps, comme la loi nous le permet, on va encore déposer un préavis de grève et se battre contre le gouvernement.

Le Secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems), Abdoulaye Ndoye, contrairement à son collègue syndicaliste, a déclaré être en phase pour respecter la date de la rentrée des classes. M. Ndoye a toutefois émis quelques réserves. « Nous sommes des professionnels de l’enseignement. Pour nous, ce n’est même pas une question qui se pose. Tous les militants, les enseignants affiliés au Cusems seront à leurs postes. Nous faisons partie des initiateurs du concept « Oubi Tey Jang tey », nous avons participé au lancement de ce projet », a-t-il précisé. Pour lui, la question pertinente est la suivante : « Est-ce que l’Etat va créer les conditions pour une reprise effective des enseignants ? « L’année dernière, quand on a lancé le concept « Oubi tey jang tey », la réalité du terrain a montré que si le gouvernement ne prenait pas toutes les dispositions, il sera extrêmement difficile que la reprise soit effective. Parce que l’année dernière, comme cette année, les écoles sont inondées, certaines ressemblent à des marres ».

Le Secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du moyen et du secondaire (Saems), Mamadou Lamine Dianté, d’abonder dans la même lancée. « La rentrée des classes est une date officielle pour laquelle les enseignants, en tant qu’agents de l’Etat, ont le devoir de répondre présent dans leurs établissement respectifs pour prendre service, leurs emplois du temps, prendre le matériel dont-ils ont besoin. Nous, en tant que représentant des enseignants, nous avons nos syndicats respectifs. Parmi tous les syndicats d’enseignants qui ont tenus leurs instances pendant les vacances, il n’y a aucun parmi eux qui a décidé de boycotter la rentrée des classes. Par conséquent, nous considérons que le jour de la rentrée, ce lundi 05 octobre, les enseignants vont prendre service dans les établissements où l’accès est possible », a-t-il expliqué précisant toutefois que « ce n’est pas le cas pour tous les établissements ».

Leral

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