XALIMANEWS : XALIMANEWS : La justice sénégalaise a fait ce qu’elle avait à faire dans le cadre de l’enquête sur le dossier sur la Corruption, blanchiment et abus de confiance supposé au sein de l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF), estime le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall. Pape Massata Diack a été interrogé, comme recommandé par la France, au moment idéal et le dossier a été transmis à l’Ambassade de la France depuis trois mois. Il s’est prononcé hier, à la cérémonie de réception des vœux du personnel de son ministère.
Le procès intenté par la justice française contre l’ancien président de l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF – International Association of Athletics Federation, en anglais), Lamine Diack (1999-2015), poursuivi pour corruption, blanchiment de capitaux et abus confiance, a été reporté à juin prochain, juste après son ouverture. Au motif d’un retard évoqué du procès-verbal d’audition de Pape Massata Diack par le doyen des juges d’instruction près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Samba Sall.
A la cérémonie de présentation des vœux du personnel de son département, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall a dit que le retard n’incombe pas aux autorités judiciaires sénégalaises. «Le juge français dit qu’il a reçu le dossier du Sénégal, le jour même du procès. Mais ce que je peux dire, c’est que nous avons fait le nécessaire depuis un moment». Mieux, ajoute-t-il, «le juge d’instruction avait entendu Pape Massata Diack. L’entraide judicaire avait été exécutée». Me Malick Sall de poursuivre : «nous avions transmis tout le dossier, par le canal de l’Ambassade de France. Il y a eu peut-être du retard quelque part, mais ce n’est pas à notre niveau. Le nécessaire a été fait. Le juge d’instruction a fait ce qu’il devait faire. La Direction des affaires criminelles et des grâces a fait ce qu’elle avait à faire».
Le ministre de la Justice fait remarquer, par ailleurs, qu’il a lui-même signé la lettre d’accompagnement adressée à son homologue français, depuis plusieurs mois. «Personnellement, j’ai signé le courrier de transmission qui est adressé à mon collègue, ministre de la Justice français et cela depuis au moins trois mois». Le ministre de la justice reste toutefois convaincu que même s’il n’y avait pas cette entraide judicaire, le renvoi du procès aurait été prononcé. «Même s’il n’y avait pas ce problème d’entraide judiciaire, le procès aurait été renvoyé. La plupart du temps, dans des affaires pareilles, la première audience n’est jamais retenue parce que cela demande la mise à niveau de toutes les parties. Aussi bien la défense, le parquet que les juges».
A signaler que dans le cadre de cette affaire, la justice française avait demandé l’audition de Pape Massata Diack, par la justice sénégalaise. La requête fait suite au rejet de la demande d’extradition de ce dernier. Ainsi donc, à l’ouverture du procès à Paris, les Procureurs financiers français ont requis le renvoi, en soutenant que les documents envoyés par Dakar ne sont venus que dans la matinée (avant-hier lundi 12 janvier 2020). Ils ont demandé, en conséquence, du temps pour pouvoir étudier le dossier.
L’ancien président de l’IAAF, Lamine Diack, arrêté depuis 2015 dans le cadre d’une enquête sur un supposé système de corruption visant à couvrir des cas de dopage d’athlètes russes, en échange de pots-de-vin de plusieurs millions d’euros, est sous contrôle judiciaire depuis lors, l’obligeant de ce fait à rester dans le territoire français.