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Report des dépenses du fesman sur le budget 2011 : Le Fmi crache sur le Festival des dettes – n Les fournisseurs courent derrière 16 milliards – n L’événement a laissé 26 milliards de déficit

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L’Etat comptait sur une loi de finances pour pouvoir combler le déficit laissé par le Fesman, et payer ses créanciers. Mais le Fmi n’a pas accepté la solution proposée.

Le Festival mondial des arts nègres, communément appelé Fesman au Sénégal, a pris fin depuis le 31 décembre 2011, mais il continue de produire ses effets dans les finances sénégalaises. Et l’importance de la dette commence même à préoccuper les partenaires du Sénégal. Le Quotidien a appris, de plusieurs sources, que contrairement à ce que laissait entendre le communiqué consensuel publié à l’issue de la revue de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) par la dernière mission du Fonds monétaire international (Fmi), qui a séjourné au Sénégal jusqu’au 6 avril dernier, la question du report des dépenses du Fesman a failli faire capoter les discussions dès le début.

Un déficit de 26 milliards
En effet, la délégation conduite par le chef de mission Norbert Fun­ke, n’a pas approuvé du tout que, le gouvernement, ayant des difficultés à éponger les dettes contractées du fait du Fesman en 2010, ait tenté de faire un report des dépenses dans le budget 2011, par le biais d’une Loi de finances rectificative.

Les fonctionnaires du Fonds s’y sont opposés, en faisant valoir que le déficit budgétaire était déjà trop important cette année, et mettait en péril l’un des critères les plus importants de l’Ispe. Ils ont demandé à l’Etat de trouver d’autres moyens pour régler les créances générées par cette manifestation. Dans le communiqué du Fmi, cet état de fait a été traduit selon les termes suivants : «Les performances dans la mise en œuvre du programme ac­tuel appuyé par l’Ispe ont été mitigées. Le critère d’évaluation relatif au déficit budgétaire à fin décembre 2010 a été légèrement dépassé, en partie parce que les recettes liées aux produits pétroliers ont été ­inférieures aux projections.» La mauvaise appréciation de la mission a plongé tous les agents de l’Etat dans un profond embarras sur cette question.

L’Etat doit en effet, trouver le moyen d’éponger le déficit de 26 milliards de francs Cfa laissé par l’organisation du Fesman. Certains fournisseurs courent encore derrière le montant total de 16 milliards de francs Cfa que leur doit l’Etat, pour cette manifestation.

Si le Fonds monétaire a refusé de souscrire au paiement de ces créances pour cette année budgétaire, c’est que les fonctionnaires internationaux ont fait valoir que les dépenses liées au plan Takkal étaient déjà très importantes rien que pour cette année, et ont estimé qu’il ne serait pas sage de les alourdir encore. Et cela a donné ceci dans le communiqué : «Pour financer en partie le plan énergétique d’urgence, les autorités ont adopté de nouvelles mesures fiscales et réaffecté des ressources budgétaires moins prioritaires. La mission estime que pour accommoder les dépenses additionnelles liées au secteur énergétique, il serait possible d’envisager un déficit budgétaire en 2011 légèrement supérieur à l’objectif initialement programmé. Cependant, pour préserver les gains de stabilité macroéconomique et limiter les risques de surendettement, il convient d’adopter une politique d’endettement prudente.»

48 milliards payés par le Trésor
Des fonctionnaires qui ont accepté de parler au journal Le Quotidien sous le sceau de l’anonymat, indiquent que cette situation est devenue pénible à gérer. Ils assurent que le gouvernement avait quasiment préparé sa Loi de finances rectificative, dans l’es­poir que le feu vert de la mission du Fonds lui serait acquis. «C’est dire que la situation actuelle met tout le monde dans l’embarras. L’Etat, qui doit vite trouver des ressources additionnelles pour désintéresser les créanciers. Et les fournisseurs aussi, qui doivent maintenant se demander quand ils pourront être payés.»

On se rappelle que, dès le départ, le financement du Fesman a été matière à polémique. Il a fallu que Le Quotidien publie un document interne à l’organisation, pour que les Sénégalais aient une idée des besoins de l’événement que le chef de l’Etat avait tenu à leur imposer en pleine période de crise. Dans le n°2378, du weekend du 18-19 dé­cembre, Le Quotidien révélait que le budget estimatif préparé par le festival était de 48 621 597 010 francs Cfa. Et pour ce montant, le comité d’or­ga­nisation avait un gap de 22 911 097 120 francs Cfa. De tous les donateurs qui étaient attendus, il n’y a que le Ca­meroun de Paul Biya, qui a débloqué le milliard qu’il avait promis. Tous les autres ayant fait faux bond, il a fallu mettre le Trésor à contribution, dans l’espoir de corriger plus tard.

C’est cette correction que la mission du Fmi a refusée, dans les formes demandées. Malheureuse­ment, Le Quotidien n’a pu savoir les alternatives que la mission a offertes au gouvernement, pour sortir de ce bourbier. La représentante résidente au Sénégal serait en voyage, selon son bureau, et ne serait pas de retour avant la fin du mois.

lequotidien.sn

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