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Rétention d’informations sanitaires : Le casse-tête de Modou Diagne Fada

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La rétention d’informations sanitaires serait-elle une arme fatale contre le système de santé. Tout porte à le croire vu que cette stratégie, adoptée par les syndicats du secteur, suscite l’inquiétude chez le ministre de la Santé qui dit ne pas perdre espoir quant à la recherche de solutions.

La stratégie de lutte des syndicats du secteur de la santé consistant à retenir les données sanitaires, au plan national, est en train d’affecter les ‘yeux’ du système de santé sénégalais. Elle commence même à faire monter le thermomètre chez les autorités sanitaires, en particulier la tutelle qui tient à rétablir le clavier des données sanitaires. Présidant hier, le Comité interne de suivi du Programme national de développement sanitaire (Pnds), le ministre de la Santé et de la prévention médicale s’est dit préoccupé par cette question qui pose un problème, ‘non seulement au ministère de la Santé, mais aussi aux partenaires en développement, ainsi qu’au front social’. Aussi Modou Diagne Fada appelle-t-il à la recherche de solutions pour cette situation. ‘Nous n’avons pas encore trouvé de solutions à cette situation qui nous pose problème, ainsi qu’aux partenaires. Même les partenaires sociaux éprouvent des difficultés avec cette rétention d’informations sanitaires, car leurs revendications doivent se baser sur des données’, a déclaré le ministre de la Santé qui dit ne pas perdre espoir. De l’avis de Modou Diagne Fada, les prochaines négociations entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé devraient, certainement, aider à trouver une issue heureuse.

En ce qui concerne la plateforme revendicative de la Convergence Sutsas/Sas, le ministre de la Santé a réaffirmé l’engagement du gouvernement pour la recherche de solutions. Abordant le point portant statut du personnel des Etablissements de santé publics (Eps), Modou Diagne Fada dira que la tutelle n’y voit aucune objection. Seulement, s’empresse-t-il de préciser, c’est une question à incidence financière qui engage les autres départements ministériels, notamment celui de l’Economie et des Finances. Toutefois, ajoute Fada, son département engagera une discussion avec les autres segments du gouvernement afin de convaincre ces derniers sur la ‘pertinence’ du décret portant statut du personnel des Eps.

La rétention de l’information sanitaire, une stratégie adoptée par les syndicalistes du secteur de la santé, rend le système sanitaire ‘aveugle’. Selon la Convergence Sutsas/ Sas, les programmes comme le paludisme, le Sida et la tuberculose battent de l’aile. Pis, les bailleurs de fonds floués rechignent à décaisser.

FINANCEMENTS DES PARTENAIRES : Fada appelle directeurs nationaux et médecins chef de région à fournir des papiers justificatifs

Le ministre de la Santé et de la prévention médicale brandit le bâton en direction des directeurs nationaux et autres médecins-chef de région. Désormais, exige Modou Diagne Fada, ces derniers sont tenus de fournir les papiers justificatifs des financements reçus des différents partenaires du ministère de la Santé. ‘Le ministère va exiger de vous (directeurs nationaux et médecins de région), que vous puissiez fournir les pièces justificatives concernant les financements reçus’, a signifié Modou Diagne Fada. Qui entend, dans ce sens, fixer une échéance pour la livraison de ces pièces justificatives.

RUPTURE DE MEDICAMENTS : Faire face à la lourde molécule du Code des marchés publics

Le Code des marchés publics appliqué à la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) représente une certaine ‘lourdeur’ dans l’approvisionnement en médicaments. C’est pourquoi, certaines ruptures de stock de médicaments, constatées dernièrement, sont souvent imputables aux ‘lourdeurs administratives’ de ce Code qui exige des délais dans les appels d’offre.

Hier, lors de la réunion du Comité de suivi interne du Programme national de développement sanitaire, les acteurs du secteur de la Santé se sont plaints de cette situation et appellent à la prise de mesures pour faire face à ces ruptures de médicaments. De l’avis du ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fada, des mesures idoines devront être prises en vue de gérer définitivement ces ruptures de stock. Parmi les mesures préconisées, le lancement à temps des appels d’offre ou l’orientation vers les grossistes répartiteurs, dira Fada assurant qu’il n’y a pas péril en la demeure.

APPROVISONNEMENT EN VACCINS : 17 450 doses de penta endommagés

L’approvisionnement en vaccins de qualité représente le ventre mou des programmes élargis de vaccination au Sénégal. En attestent les 17 450 doses de vaccin penta qui ont été endommagées suite à une mauvaise conservation (Pcv au stade 3 ou 4 et flacons congelés). Une révélation issue de la communication de la Revue externe du programme élargi de vaccination (Pev) 2010 Sénégal, présentée hier, au cours de la réunion du Comité de suivi interne du Programme national de développement sanitaire, en présence du ministre de la Santé et des partenaires du secteur.

Cet endommagement, explique la Revue externe, fait suite à une faiblesse au cours de l’approvisionnement, liée au mauvais conditionnement des accumulateurs de froid avant le transport des vaccins. Mais aussi, poursuit la Revue, une absence d’un système d’enregistrement automatique de température au niveau central, ainsi que les fiches de relevé manuel des températures qui ne sont pas archivées.

En ce qui concerne la logistique, un certain nombre de griefs ont été relevés par ledit document. Il s’agit de la majorité des équipements de transport déjà obsolètes et qui ont besoin d’être remplacés. A cela, s’ajoutent l’absence d’un camion frigorifique pour acheminer les vaccins vers les régions, ainsi que d’un camion sec pour le transport des consommables vers les régions.

L’autre faiblesse notée à travers cette Revue externe du Pev a trait aux gestionnaires des dépôts de vaccins qui ne sont pas suffisamment formés en gestion des stocks, conditionnement des accumulateurs, suivi de la qualité des vaccins, etc. Et de déplorer la présence d’équipements non homologués par l’Oms-Unicef au niveau des districts.

REAPPARITION DE LA ROUGEOLE ET DE LA POLIO : Une conséquence de la baisse des performances du Pev de routine

Durant ces trois dernières années, on assiste à une résurgence de certaines maladies qui avaient disparu de la carte épidémiologique du Sénégal. Il s’agit de la rougeole et de la poliomyélite. Et cette situation n’est rien d’autre qu’une conséquence de la baisse des performances du Programme élargi de vaccination (Pev) de routine, explique la Revue externe du Pev 2010 Sénégal. Un document présenté hier, au cours de la réunion du Comité de suivi interne du Programme national de développement sanitaire, en présence du ministre de la Santé et des partenaires du secteur.

Le Programme élargi de vaccination a connu des performances entre 2006 et 2009. Mais depuis lors, on assiste à une baisse des performances, occasionnant la réapparition de certaines maladies comme la rougeole et la poliomyélite. Déjà, les statistiques de la Direction de la prévention médicale font état de 18 cas de rougeole dans le premier semestre de l’année 2011. Mais, s’empresse de préciser le ministre de la Santé, aucun cas de décès lié à cette maladie n’a été enregistré dans notre pays.

Parmi les principales raisons de non vaccination des enfants, la Revue externe du Pev 2010 cite, en premier lieu, la motivation des parents (53 %). S’ensuivent les barrières aux services de vaccination (30 %) et un manque d’information (17 %).

En cas d’épidémies, la riposte est souvent tardive, malgré un bon système de surveillance des maladies cibles du Pev qui a été mis en place. Une situation que ne manque de déplorer le document qui, dans le même sillage, fait état de l’insuffisance des personnels formés dans les régions et districts, couplée d’irrégularité des visites de supervision. Ce qui ne manque pas de compromettre la qualité des services à tous les niveaux, a-t-on expliqué dans le document.

L’insuffisance de capacité de stockage des vaccins à tous les niveaux, ainsi que la quasi-inexistence de la maintenance des équipements de la chaîne de froid constituent des manquements notés dans la mise en œuvre des Pev.

Autre faiblesse qui fait grincer la machine de la couverture vaccinale, le manque de financement. En effet, la proportion des ressources allouées au Pev a considérablement diminué, entraînant, cependant, une contrainte majeure des coûts opérationnels au niveau des districts. Ces derniers voient ainsi leurs efforts, pour atteindre les populations difficiles d’accès avec services de vaccination, limités.

En vue d’améliorer la visibilité du Pev et accroître son autonomie gestionnaire et financière, le ministre de la Santé a senti la nécessité d’agir sur le cadre institutionnel de son département. Ainsi, annonce-t-il, la Division de l’immunisation deviendra la Direction de l’immunisation et de la surveillance épidémiologique.

Issa NIANG

WALF.SN

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