Les libéraux écartent toute idée d’un plan B ou d’une candidature de substitution.
Ils affirment que c’est Karim Wade qui est leur unique candidat. Toutefois, d’après sa lettre de condoléances, Karim Wade semble ne pas être le maître de son retour dans son propre pays. Et il est très peu probable que ceux qui l’ont exilé mettent fin à son exil forcé.
Le candidat désigné du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour l’élection présidentielle de 2019 ne semble pas être dans les dispositions de revenir au bercail et de briguer le suffrage universel. Il avoue son impuissance à prendre part à cette élection. En effet, dans sa lettre de condoléances suite au décès du khalife général des mourides, non seulement il ne parle nullement de son éventuel retour. Pire, il avoue son impuissance à revenir au bercail même si paradoxalement il a dit «à bientôt au Sénégal» à ses militants et aux libéraux lors de son message à la Nation. «Je regrette particulièrement d’avoir été empêché d’aller à Touba et d’avoir été expulsé de mon propre pays pour prendre le chemin d’un exil forcé le 24 juin 2016. Après plus de trois ans de prison, ma première intention était d’aller directement à Touba avec l’empressement et la déférence requise, pour témoigner toute ma gratitude à mon défunt Khalife», avoue le candidat déclaré du Pds.
Pourtant tous les libéraux déclarent sur tous les toits du monde qu’il sera là et qu’il sera le candidat du Pds. Mieux, ils écartent toute idée d’un plan B ou d’une candidature de substitution. Mayoro Faye, le chargé de la communication du Pds, qui commentait la carte de vœux de Karim Wade, déclare qu’il sera bientôt de retour. «Le candidat du Pds offre pour la première fois à ses sympathisants et amis une photo de lui dans une carte de vœux signée par lui-même. (…) Au moment où d’aucuns déplorent le recul démocratique du Sénégal, entre autres avec la fraude électorale et l’emprisonnement de Khalifa Sall exclu de manière plutôt injustifiée du Parti socialiste, Karim Wade semble lancer un message fort à Macky Sall et compagnie pour dire que malgré toutes les épreuves qu’il a subies son ambition est intacte et plus que jamais son retour en 2018 est certain. A quand le retour ? L’avenir nous le dira mais Karim lui… Reviendra bientôt», a-t-il écrit.
Seulement Mayoro Faye ne fait qu’interpréter une image. Et comme il le dit lui-même celle-ci est ouverte à plusieurs interprétations. Une autre personne peut voir sur cette carte de vœux tout le contraire.
Mais ce qui est constant et qui ne souffre d’aucune interprétation, c’est que Karim Wade n’est pas maître de son retour dans son propre pays. En effet, à lire sa lettre de condoléances, son retour au bercail ne dépend pas de lui. Car comme il le dit lui-même, s’il a été empêché d’aller à Touba et d’avoir été expulsé de mon propre pays, alors que ceux qui l’ont expulsé et qui l’ont empêché de se rendre à Touba sont toujours là et bien là, son retour est compromis. Il est très peu probable que ceux qui l’ont exilé le laissent rentrer au pays.
Dans une interview accordée à Walf Quotidien au mois d’octobre 2017, Pape Samba Mboup affirmait que Karim Wade ne sera pas de retour pour la prochaine présidentielle. «Ceux qui dirigent actuellement le Pds trompent Abdoulaye Wade. Ils savent que Karim Wade ne sera pas candidat en 2019, mais ils persistent à dire qu’il sera là, qu’il va venir pour que, au dernier moment, ils mettent le président Abdoulaye Wade devant le fait accompli et pour ensuite être le plan B du parti», disait-il.
Charles Gaïky DIENE
walf.net