La réunion du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) s’est tenue hier à la permanence El Hadj Mamadou Lamine Badji. Au menu, la saisine de l’Assemblée nationale pour la levée de l’immunité des députés Abdoulaye Baldé, Oumar Sarr et Ousmane Ngom dans le cadre de la traque des biens mal acquis et le placement en garde à vue de l’ancien député Aïdara Sylla. Dans l’intimité d’un Comité directeur bien stressant…
Des communications, il y en a eu hier à la réunion du Comité directeur du Pds. Cependant, celles qui ont le plus retenu l’attention sont celles de Ousmane Ngom et Madické Niang. L’ancien ministre de l’Intérieur est revenu sur les demandes de la levée de l’immunité parlementaire le concernant avec Oumar Sarr et Abdoulaye Baldé. Il a soutenu que les lettres demandant la levée de l’immunité des députés Baldé et Sarr avaient été rédigées depuis le 17 décembre 2012. A ce moment, précise-t-il, son nom n’y figurait pas et que c’est par la suite que le sien a été ajouté le 2 janvier. Devant un public acquis à sa cause, il s’est donné le bon rôle. «Le pouvoir m’en veut à cause d’un entretien que j’ai accordé à une chaîne française». Il s’agit de France 24. Donnant les détails de cet entretien, Me Ngom lance : «J’ai dit au cours de cette émission que les plaintes déposées à Paris par l’Etat du Sénégal ne se justifiaient pas du moment que le Sénégal a ses propres juridictions. C’est pourquoi j’ai fait le 2 janvier l’objet d’une demande de levée de mon immunité parlementaire.»
L’affaire Aïdara sylla a fait l’objet d’une communication de la part de Madické Niang. L’ancien ministre des Affaires étrangères a confirmé que les chèques trouvés sur M. Aïdara appartenaient à Wade qui a chargé ce dernier de les lui retirer et de les placer dans un compte à son nom à Paris. Pour prouver l’origine licite de cet argent, M. Niang dira : «C’est un don de ses amis et soutiens dans le monde arabe.» Une partie de l’argent, d’après les explications de Madické Niang, devrait servir à éponger des dettes envers certaines personnes dont Samuel Sarr et lui-même. L’autre partie, soutient-il, était destinée à l’achèvement des travaux de la maison à Touba de l’ancien Président. Seulement, «le porteur de chèques», Aïdara Sylla ignorait qu’il était filé par les services de police. Ne se doutant de rien, il s’est rendu à l’aéroport avant d’être arrêté.
En plus des fameux chèques, sur certains documents figuraient les noms de Madické Niang et Samuel Sarr. Ce qui explique leur convocation à la Dic dans l’après-midi d’hier. Relâchés, ces deux ont filé directement au siège du Pds. Mais, c’est pour ressortir aussitôt après sans la plus petite déclaration. Quant à M. Aïdara, il a de nouveau bénéficié d’un retour de Parquet et sera présenté au juge lundi prochain, soit 8 jours de garde à vue. Le Pds y voit un abus de pouvoir.
[email protected]