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Rétro politique Afrique : Les Hommes ‘’forts de 2017’’

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XALIMANEWS : Ils ont bravé des interdits, ils ont défié l’autorité. Ils ont déjoué toutes les prédictions. Positivement, ces Africains, dont la liste est loin d‘être exhaustive, auront affirmé leur force tout au long de l’année écoulée.

Kémi Séba franchit le Rubicon

Après avoir publié trois essais (Supra Négritude en 2013, Black Nihilism en 2014 et Obscure Époque en 2016) et animé, pendant deux ans, une chronique dans un talk-show au Sénégal, où il vit désormais, Kemi Seba est parvenu à populariser ses idées panafricanistes et anti-impérialistes dans la région. Inlassablement, il dénonce les deux maux qui gangrènent, selon lui, les sociétés civiles africaines?: le « colonialisme exogène des ONG et des chancelleries occidentales » et « celui, endogène, des ploutocrates africains».
Après la parole, c’est maintenant au tour des actes : il brûle un billet de 5000 f cfa.
Incarcéré à la prison de Rebeuss, à Dakar, comme un autre membre (sénégalais) d’Urgences panafricanistes, le Franco-Béninois Kémi Séba comparaissait le mardi 29 août devant le tribunal des flagrants délits. Lors de sa garde à vue, Kémi Séba était assisté par Me El Hadji Diouf, l’un des principaux ténors du barreau sénégalais.
Celui qui se définit sur sa page Facebook comme « résistant africain » et « penseur panafricaniste » avait été interpellé à son domicile dakarois, vendredi 25 août au matin. Cette procédure fait suite à un rassemblement « contre la Françafrique » organisé par son ONG le 19 août sur la place de l’Obélisque, à Dakar, au cours duquel Kémi Séba avait publiquement brûlé un billet de 5 000 F CFA pour dénoncer cette monnaie qu’il qualifie de « scandale économico-politique d’ordre colonial ».

Une provocation assumée, dont l’auteur connaissait les risques. Quelques heures avant son interpellation, il avait en effet posté un message sur sa page Facebook, intitulé “Franc CFA : La BCEAO porte plainte pour le billet colonial que j’ai brûlé”, où il déclare : « Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest), sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme. »

David Maraga : il a rappelé Uhuru Kenyatta à l’ordre

C’est cet avocat né le 12 janvier 1951 au village de Bonyamatuta, dans le comté de Nyamira à l’est du Kenya. Lui qui déjoua les présomptions de toute une planète sur l’efficacité du pouvoir judiciaire en Afrique. Dans un continent où la plupart des systèmes judiciaires sont intimement inféodés aux régimes politiques en place, nul ne pouvait imaginer que David Maraga et ses collègues de la Cour suprême invalideraient le 1er septembre les résultats du premier tour de la présidentielle du 8 août au Kenya, remportée selon la commission électorale IEBC, par le président sortant Uhuru Kenyatta. Surtout que la requête en annulation avait été introduite par l’opposition.
Malgré les critiques, voire les intimidations du pouvoir et le satisfecit des observateurs internationaux qui avaient fait état de la transparence de ce processus électoral, la Cour suprême est restée campée sur sa position, arguant avoir avait détecté de « graves irrégularités » lors du premier tour. Le premier tour fut repris et Uhuru Kenyatta gagna après le retrait de Raila Odinga

Ellen Johnson Sirleaf : maman transmet le témoin aux “enfants”

Qu’elle ait quitté le pouvoir après deux mandats, n’est que légitime et normal, puisque la Constitution libérienne le dit clairement. Mais, Ellen Johnson Sirleaf a été dirigeante d’un pays se trouvant dans un continent où le départ volontaire du fauteuil présidentiel n’est pas la chose la mieux partagée.
Inutile d‘énumérer la longue liste de dirigeants africains qui ont tripatouillé leurs constitutions pour rester éternellement au pouvoir. Première femme africaine à être élue présidente de la République, Ellen Johnson Sirleaf avait été élue pour la première fois en 2005, alors que le pays sortait d’une violente guerre civile qui avait tué plus de 250 000 personnes. Et au même moment, l‘économie était ostensiblement vacillante.
Et c’est la paix et la stabilité qui ont souvent été utilisées en Afrique comme arguments et stratagèmes pour justifier le maintien au pouvoir. Né le 29 octobre 1938 à Monrovia, l‘économiste et prix Nobel de la paix a su prendre date avec l’histoire en léguant un Liberia stable politiquement à ses cadets : Joseph Boikai (73 ans) ou George Weah (51 ans). Sans pour autant craindre une éventuelle “chasse aux sorcières” qu’initierait son successeur.
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