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Retrouvailles libérales et risque d’isolement du leader de « Rewmi » – Pourquoi Idy tire sur Macky et chante Wade

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De passage à Touba, avant-hier, pour les besoins du « Kazu Rajab », le président de « Rewmi » s’est adonné à son jeu favori : tirer à boulets rouges sur le Président Macky Sall qu’il suspecte de préparer un coup de Jarnac avec l’agitation des retrouvailles de la famille libérale, dont le but serait de l’isoler politiquement.   

Idrissa Seck s’est prononcé, avant-hier, sur l’appel au dialogue du Président Macky Sall, avec en toile de fond d’éventuelles retrouvailles de la famille libérale. C’était en marge de la célébration du « Kazu Rajab ». Et c’est pour jeter de grosses pierres dans le jardin du chef de l’Etat. En effet, il suspecte un coup de Jarnac du chef de l’Etat derrière cet appel. « Sur le dialogue, je voudrais inviter le président de la République à regarder l’intérêt du Sénégal avant ses intérêts personnels. A regarder soigneusement l’intérêt du Sénégal avant ses intérêts personnels. A ne pas prendre des initiatives pour faire simplement de la manipulation ou de la diversion. Mais, que ce soient des initiatives fondées sur sa ferme volonté et sa détermination à faire progresser le Sénégal », a dit l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. Avant d’ajouter : « Si tel était son intention première, servir le Sénégal, le dialogue est une nécessité absolue. Mais, il doit être institutionnalisé, organisé, et pas un dialogue de circonstance qu’on agite pour sortir de l’impasse. Ce dialogue doit s’organiser comme cela se fait dans les grand pays modernes. Aux États-Unis, il y a une commission nationale bipartisane ».

« Si son unique objectif est d’isoler un adversaire, c’est qu’il n’est pas à la hauteur de sa charge »

Selon le président du Conseil départemental de Thiès, s’il doit y avoir un dialogue, « cela doit se faire dans les règles de l’art. Mais, pas : « Je veux gagner une élection, je vais me rapprocher de celui-là, je vais isoler celui-là etc. » « Ça, c’est ridicule. Je ne peux pas y participer, je ne peux même pas l’envisager. Le Président a dit, d’après ce que j’ai entendu, qu’il était ému en passant devant la maison de Wade. Que c’étaient ses frères… ses sœurs etc. Et vous avez entendu le porte-parole du Pds qui dit que cela ne peut pas être sérieux, au moment où on emprisonne notre candidat Karim, on nous prive de groupe parlementaire, on nous enlève un Conseil départemental à Bambey ? Cela ne ressemble pas à une liste de conditions ? C’est évident. Voilà où on se situe. Où est le Sénégal dans ça ? Ce qu’il faudrait pour que ses grandes familles se retrouvent ce sont des principes clairs », a dit l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds).

A la question de savoir, s’il ne pense pas que la question des retrouvailles de la famille libérale a été agitée par le Président Macky Sall dans le dessein de l’isoler politiquement, le chef de file de « Rewmi » dira : « Si ce que vous dites est vrai, c’est la meilleure mesure du manque de crédibilité et de sérieux du président de la République. Parce que, si son unique objectif est de s’aménager un corps électoral additionnel, ou d’isoler un adversaire politique, c’est qu’il n’est pas à la hauteur de sa charge ».

Poursuivant son long réquisitoire contre le Président Macky Sall, Idrissa Seck n’a pas manqué d’aborder la question des relations tendues entre le Sénégal et la Gambie. A ce sujet, il a asséné : « Il est le Président en exercice de la Cedeao, et il ne peut même pas garantir la libre circulation des citoyens gambiens et sénégalais entre les deux États voisins. Alors que l’une des missions de la Cedeao, c’est de garantir la libre circulation des personnes et des biens dans tout l’espace. Ça, c’est une question sérieuse qu’il faut traiter sérieusement ».

« La réhabilitation de Wade est une nécessité »

Toutefois, l’ancien maire de la ville de Thiès a soutenu : « On ne peut pas ne pas parler sérieusement à nos frères gambiens, leur dire qu’il n’est pas acceptable que les droits de l’opposition soient bafoués ».
Après avoir « mitraillé » Macky Sall, Idrissa Seck a rendu hommage à son ancien mentor, Me Abdoulaye Wade. « Ce que Wade a fait pour Diouf, Macky devait le faire pour Wade. Il lui appartenait de penser à cela, et il ne l’a pas fait. Wade a aidé Diouf à diriger la Francophonie. J’ai été extrêmement proche de Wade. Personne, pas même Karim Wade ne peut revendiquer son legs politique à côté de moi. Je le connais mieux que tous. Mais, quand il s’est agi de questions de principe, vous m‘avez vu tourner le dos à tous les privilèges de l’État. Et pourtant, ceux que j’avais étaient grands. C’est autour de principes clairs que les retrouvailles doivent se faire et non autour de négociations », a-t-il soutenu. Et d’ajouter : « J’ai voulu pour Wade ce que Mandela a obtenu. C’est-à-dire une mention honorable sur les langues de la postérité. Mais, je lui ai vainement dit que la dévolution monarchique du pouvoir et un troisième mandat anticonstitutionnel, après 30 ans de lutte pour la démocratie, étaient en mesure de tout bouleverser. C’est ça qui m’a opposé à Wade, et rien d’autre », a dit le leader de « Rewmi ». Avant de raconter une anecdote. Il a révélé que lors de son récent séjour en France, un grand professeur gabonais est venu lui dire toute son amertume de voir que l’expertise et l’expérience de Me Wade ne sont pas mises à profit par le continent africain.

Pour Idrissa Seck, « la réhabilitation de Wade est une nécessité, car l’Afrique n’a pas un autre patriarche de sa trempe ».
Par rapport à la destitution d’Aïda Mbodj de la tête du Conseil départemental de Bambey, l’ancien Premier ministre a, d’emblée, exprimé sa solidarité à sa « sœur », Aïda Mbodj, avec qui il  partage l’opposition. Mais, il n’a pas voulu s’épancher sur la question, disant attendre d’avoir à sa disposition tous les éléments d’appréciation.  « Sur le principe, c’est la vérité qui doit prévaloir. La justice doit prévaloir. Le respect de la loi doit prévaloir. Si la loi dit qu’il ne doit pas y avoir de cumul, tous ceux qui sont en situation de cumul doivent être enlevés pour que la règle s’applique. Maintenant, s’il y a traitement discriminatoire, je condamne. S’il y a traitement ciblé pour des raisons politiciennes, je condamne. S’il y a application sans parti pris de la loi, j’approuve », a déclaré Idrissa Seck, qui avait à ses côtés ses fidèles collaborateurs, dont Déthié Fall et Thierno Bocoum.

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