Révélations des cadres de l’entreprise : La Senelec vit au-dessus de ses moyens

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Face à la situation difficile qui prévaut dans leur entreprise, l’association des cadres de Senelec (Acas) est montée au créneau pour faire le diagnostic de l’entreprise et suggérer des solutions de sortie de crise aux autres acteurs du sous secteur de l’électricité.

Ils sont sortis de leur mutisme. L’association des cadres de la société d’électricité (Senelec) a en effet publié un mémorandum pour indiquer des pistes de solutions à la crise qui secoue leur entreprise depuis plusieurs années et qui se manifeste par des délestages incessants.

Commençant par établir un diagnostic, les cadres de Senelec pensent que la situation actuelle de leur boîte est marquée par des déficits dans plusieurs domaines de son activité qui obèrent la trésorerie de l’entreprise. ‘Les causes sont à la fois endogènes et exogènes, et se traduisent par un déséquilibre financier profond qui empêche à Senelec d’assurer une fourniture satisfaisante de l’électricité à ses clients’, notent-ils dans leur texte. C’est pourquoi ils pensent que l’ensemble des acteurs du sous secteur de l’électricité, qu’il s’agisse de l’Etat, du personnel ou des syndicats, sont interpellés par cette situation et doivent s’atteler à trouver des solutions urgentes et efficientes pour faire face à cette situation difficile avant d’envisager toutes autres perspectives à moyen ou long terme à ‘cette crise profonde et sans précédent dans l’histoire du pays’.

Mais, pour le moment, l’Acas pense que les préoccupations majeures de Senelec sont l’approvisionnement en combustible, la situation financière, le retour de la qualité de service, la gouvernance de Senelec et l’évolution institutionnelle de l’entreprise. ‘En 2009, les charges afférentes à l’approvisionnement en combustible représentaient environ 134 milliards de francs Cfa pour un chiffre d’affaires de 228 milliards. Et pour 2010, les charges combustibles sont estimées à plus de 190 milliards de francs Cfa pour un chiffre d’affaires estimé à 248 milliards. La baisse de cette charge est donc, inéluctable pour soulager la tension de trésorerie’, soutiennent les cadres de Senelec. Qui trouvent que le déficit de trésorerie de Senelec est structurel dans la mesure où ses recettes ne couvrent pas ses dépenses. ‘Senelec reçoit de ses clients en moyenne mensuelle un chiffre d’affaires de 21 milliards de francs Cfa alors qu’elle doit faire face à des dépenses incompressibles mensuelles de 25 milliards, soit une différence annuelle de 48 milliards de francs Cfa’, se désolent-ils.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’Acas signale que Senelec traîne, dans sa gestion quotidienne, depuis le début de l’année 2010, des arriérés d’environ 69 milliards de francs Cfa, difficiles à refinancer sur le marché. ‘Ces tensions de trésorerie se sont accentuées du fait des arriérés de paiement des collectivités locales, des ambassades, des universités et écoles, des structures de santé, des forages et de certains hommes religieux’, relèvent-ils.

Ainsi, pour sortir leur entreprise de ces affres, les cadres de Senelec recommandent le respect de l’orthodoxie financière en ayant recours à des ressources à long terme pour financer les investissements. Ils pensent en outre que ces investissements ne doivent être dictés que par le plan directeur. Ils préconisent, dans ce sens, de trouver une ligne de crédit adaptée au cycle des revenus de Senelec. L’Acas suggère, en outre, à la direction de l’entreprise ‘de renoncer à la licence d’importation pour soulager Senelec de toutes les difficultés liées aux opérations d’importation qui ne sont pas son métier et d’accélérer la réalisation des centrales à charbon, seule voie pour arriver à baisser de façon considérable les coûts de production ainsi que les tarifs au bénéfice des consommateurs’. Concernant la structure des prix du combustible de Senelec, les cadres recommandent leur révision en les soumettant à un régime de stabilisation fiscale dans lequel Senelec bénéficiera de l’exonération des droits et taxes fiscaux et parafiscaux.

Par ailleurs, les cadres de Senelec pensent, en ce qui concerne le dégroupage des activités de Senelec en trois filiales, à savoir la production, le transport et la distribution, que l’entreprise se doit de finaliser d’abord la production et de prendre le temps d’évaluer cette mesure.

Seyni DIOP
WALF.SN

1 COMMENTAIRE

  1. Enfin une soirtie des cadres de la SENELEC. Cependant, ils auront parlé de tout en faisant fie volontairement de la gratuité de l’électricité dont ils bénéficient dans leurs foyers respectifs. Ceci constitue un manque à gagner très important surtout qu’ils en abusent réellement au vue de toutes les installations électriques et en électroménager qu’ils ont chez eux. Par ailleurs, on comprend bien que malgré les délestages, les factures d’électricité des sénégalais ne baissent pas pour autant

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