Au niveau des centres d’inscriptions pour la révision exceptionnelle sur les listes électorales, c’est le mode ralenti. Même les partis politiques censés y être représentés brillent par leur absence. Pour se dédouaner, ils évoquent le déficit de communication du ministère de l’Intérieur sur cet événement.
D’UNE COMMISSION A L’AUTRE : Les inscriptions ne mobilisent pas
Pour cette présente révision des listes électorales, ce n’est pas le grand engouement du côté des citoyens. Aussi, les membres des commissions sont-ils réduits à regarder les mouches voler.
Ancienne mairie d’arrondissement de Médina. Il est 11h passées de quelques minutes. Dans l’enceinte de cette vieille bâtisse qui sert de centre, le temps de la durée de la révision ordinaire des listes électorales, on aperçoit de petits groupes de gamins courir çà et là. A l’entrée d’une des nombreuses salles de l’établissement, des personnes d’âge mûr discutent à haute et intelligible voix. A l’intérieur, règne un calme plat. De gros registres sont entassés sur une vieille table. Sur ces documents veille Aïcha Ndiaye, une représentante de la Ceda. ‘Nous sommes là pour contrôler mais il n’y a pas encore d’affluence. Peut-être qu’il y en aura vers la fin de la révision puisque les Sénégalais attendent toujours le dernier moment pour réagir’, explique-t-elle, optimiste. Cheikh Tidiane Ly, le président de la commission qui nous a rejoints, entre temps, confirme par les chiffres ce manque d’affluence, plus d’une semaine après le démarrage des opérations de révision. ‘Nous avons démarré les opérations le 3 janvier et jusqu’aujourd’hui (jeudi 13 janvier, Ndlr), nous sommes à seulement 11 nouvelles inscriptions, 05 modifications, 1 changement de statut. Concernant le changement de statut, c’est une jeune fille qui était civile et elle est devenue militaire. Voilà à ce jour la situation de cette commission’, détaille le président.
La même morosité règne au Centre socio culturel de Fass qui abrite le centre d’inscription Gueule Tapé-Fass-Colobane. Ici, tout comme à la Médina, rien n’indique au visiteur l’existence d’une commission de révision des listes électorales. Pas de banderole, encore moins d’affiche. Hormis la poignée d’élèves que l’on aperçoit au fond d’une salle de classe à l’entrée du centre, il n’y a personne qui traîne dans la cour. A quelques encablures, est installée dans une autre salle, la commission de révision. Là aussi, seul le président de la commission et le représentant de la Ceda sont sur place. Même discours : ‘On s’attendait à un engouement. Mais, il n’y a pas encore du monde pour s’inscrire’, indique Serigne Diagne, le président de cette commission. En moyenne M. Diagne et son collègue de la Ceda Abdoul Aziz Sène ne reçoivent pas plus de 2 à 3 personnes par jour. ‘Dans un premier temps, c’était pour de nouvelles inscriptions. Mais après c’était pour des modifications, duplicata (changement de lieu de vote et d’adresse)’, explique Serigne Diagne.
Ce manque d’affluence a sûrement poussé la commission sise au centre socio-culturel de Grand-Dakar à ne pas perdre de temps un samedi matin, à attendre des candidats hypothétiques. ‘Ils (les membres de la commission, Ndlr) n’ont pas travaillé aujourd’hui et ne reprendront que le lundi matin. Parce qu’il n’y a presque personne’, explique un vieux qui veille sur les lieux.
La révision des listes électorales a débuté depuis le 03 janvier dernier pour une durée de six mois. Ces opérations qui se déroulent dans toutes les collectivités locales concernent les nouvelles inscriptions pour des personnes qui n’ont jamais figuré sur des listes électorales. Mais aussi les demandes de modification pour les électeurs qui changent de circonscription électorale, les demandes de délivrance de duplicata de carte d’électeur en cas de perte ou à de corrections sur la carte d’identité numérisée. Elles concernent également des changements de statut pour les militaires et les paramilitaires redevenus civils et vice-versa.
Yakhya MASSALY
walf.sn