Révolte dans la famille de Serigne Bara : Wade interdit de visite à Touba. Il voulait y aller en hélicoptère ce samedi

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Le presque parfait amour entre le Président Wade et Touba, notamment la famille de l’actuel Khalife général des «mourides» Serigne Bara Mbacké, vire maintenant au grand désamour. Samedi dernier, il voulait se rendre auprès du Khalife général, mais la famille de ce dernier lui a signifié que sa présence n’était pas désirée.

Par Soro DIOP

Le président de la République, Abdoulaye Wade, n’est plus vraiment en odeur de sainteté avec la famille du Khalife général des mourides, Serigne Mouhammadou Bara Falilou Mbacké. La preuve?: samedi dernier, Me Wade avait voulu se rendre à Touba auprès du Khalife général des mourides à bord d’un hélicoptère. Il ne finira pas par décoller pour atterrir dans la capitale du mouridisme, car la famille de Seri­gne Bara Mbacké, informée par les soins des services de la présidence de la République a opposé un niet catégorique à la visite présidentielle. Des sources proches du Khalife général confirment cette opposition de la famille à la visite de Wade et indiquent que le fils de Serigne Bara, le nommé Cheikhouna Mbacké, a été l’un des plus farouches opposants à la présence de cet hôte devenu indésirable. D’après certaines confidences, par­mi les fils du Khalife général, quelqu’un aurait même brandi certaines menaces qui ne laissent aucun doute sur sa détermination à s’opposer à ce que le Pré­sident Wade franchisse la demeure familiale. Manifestement, ce dernier a pris très au sérieux cette situation, puisqu’il a renoncé à sa visite du samedi.
En réalité, depuis un certain temps, il règne une atmosphère plutôt froide entre le Président Wade et la famille du Khalife général des mourides. Cette froideur relationnelle s’est manifestée durant l’hospitalisation dans une clinique à Dakar du Khalife général. En effet, le Président Wade a voulu se rendre au chevet de Serigne Bara Mbacké, mais s’est vu opposé un refus catégorique de la famille de ce dernier. Même quand Wade a offert ses services pour l’évacuation du Khalife à l’étranger, c’est le même refus catégorique qui lui a été encore opposé.
Toutefois, le calice de la froideur des relations entre Wade et les proches du Khalife général des mourides, sera bu jusqu’à la lie avec le récent arrêt des travaux de modernisation de la capitale religieuse. A Touba, chez le Khalife général en particulier, on a poussé des hoquets rageurs contre la désinvolture avec laquelle l’Etat a arrêté les chantiers de «la ville du futur» entamés par Henan Chine, exclus qu’ont été ces chantiers du budget rectificatif de 2009 qui a été récemment voté par l’Assemblée nationale. En effet, comme l’avait écrit Le Quotidien dans sa parution du vendredi 11 juin 2010, «la modernisation de Touba qui devait s’achever dans 17 mois ne pourra l’être, car l’Etat a demandé à la principale entreprise Henan Chine, d’arrêter les travaux, faute d’argent». Cet arrêt des travaux a été signifié aux Chinois par l’Ageroute. Ces derniers se sont alors exécutés depuis le 7 juin. Se faisant plus précis, Le Quotidien avait rapporté les propos d’un haut responsable de Henan Chine qui expliquait cette situation ainsi : «Si l’Ageroute a pris une telle décision, c’est parce que l’Etat n’a pas inscrit dans le budget de cette année les 20 milliards de francs Cfa qu’il devait décaisser annuellement pour les travaux de modernisation de Touba, pour une durée de 5 ans.»

DES PROMESSES NON TENUES
La colère de la famille du Khalife général des mourides découle donc des promesses non tenues par le Président Wade, concernant l’engagement de l’Etat à verser annuellement 20 milliards de francs Cfa pendant 5 ans, soit au total 100 milliards pour faire de Touba la «ville du futur». Pour la petite histoire, l’engagement de l’Etat a été pris par le Président Wade du vivant du Khalife général Serigne Saliou Mbacké qui, à l’époque, avait mis la main à la poche pour financer les travaux de modernisation de la capitale religieuse. Ce dernier comptait sur la communauté mouride, elle-même, pour la prise en charge des travaux d’alimentation en eau potable, la réhabilitation de la voirie, de l’assainissement, ainsi que l’extension et la densification du réseau électrique, avant que Me Wade ne lui fasse la promesse de s’en occuper à raison d’un financement annuel de 20 milliards durant 5 ans. Cette promesse n’a pas été respectée du vivant de Serigne Saliou Mbacké, et durant le magistère de son successeur, Serigne Bara Mbacké. Comme l’avait rappelé Le Quotidien, dans la parution ci-dessus citée, les premières difficultés dans l’exécution des travaux sont apparues en novembre 2008. L’Etat qui devait 8 milliards à l’entreprise Henan Chine n’avait alors consenti à débloquer que 3 milliards le 23 octobre 2008, car Wade devait séjourner à Touba. D’autres difficultés vont resurgir un an plus tard, avec notamment une ponction de 10 milliards du montant consacré aux chantiers prévus dans le cadre du programme «Touba, ville du futur». Est-il utile de rappeler ici les inquiétudes de Serigne Bara Mbacké, inquiétudes clairement si­gnifiées à l’actuel Directeur de cabinet du Président Wade, Habib Sy, alors ministre des Infrastruc­tures, un vendredi 16 janvier 2009?? Face au ministre, le Khalife général des mourides lui faisait remarquer ceci : «C’est vous-même qui étiez venu, le 16 mai 2007, procéder au lancement des travaux de modernisation de Touba, initiés par le chef de l’Etat. Depuis lors, je constate qu’ils avancent timidement. Il y a des lenteurs du côté des Chinois qui sont venus me faire part de leurs difficultés.» Face à cette interpellation, Habib Sy avait pris l’engagement que l’Etat allait accélérer les travaux, non sans ajouter?: «Il n’y a pas de doute que nous allons répondre aux vœux et souhaits du Khalife général.» Des promesses non tenues, des engagements non respectés ou constamment différés qui ont fini par exaspérer les autorités religieuses de Touba.
lequotidien.sn

4 Commentaires

  1. Vous remarquerez que tant que le Président répond aux demandes des chefs religieux ceux-ci ne s’occupent pas des plaintes des populations.
    Et pourtant le gaspillage continu des ressources du pays sont tout le temps dénoncé par le peuple ordinaire. La situation qui prévaut actuellement à Touba est l’une des conséquences de ce gaspillage.
    A toute chose malheur est bon, on serait tenté de dire. Parceque maintenant, les autorités sauront que le cri du peuple est une réalité et non une invention.

  2. moi ce que jai a dire es que tous les chefs religieux doivent faire une prise de conscience car wade est entrain de politiser les villes religieuses du se negal il est temps qu,ils arrettent ça, car si c,est l,argent ils en ont .donc arrettons de politisewr la religions

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