Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a achevé la cinquième revue du programme appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (Icpe), et la deuxième revue de l’accord de confirmation et de l’accord (AC) au titre de la facilité de crédit de confirmation (Fcc).
Selon un communiqué de presse, l’achèvement des revues permet le décaissement immédiat d’environ 215,78 millions de dollars (161,82 millions de Dts) en faveur du Sénégal. Le Conseil d’administration a également approuvé une augmentation de l’accès et une dérogation pour le non-respect d’un critère de performance, ainsi que la modification d’un critère de performance et d’objectifs quantitatifs.
Par conséquent, le financement combiné approuvé en juin 2021 pour une durée de 18 mois au titre de l’AC et de la FCC a été augmenté d’environ 172,6 millions de dollars (129,44 millions de Dts), passant de 650 millions de dollars (453 millions de DTS) au moment de l’approbation à environ 776,67 millions de dollars (582,44 millions de Dts). A l’issue des délibérations du Conseil d’administration, Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a salué les résultats obtenus par le Sénégal.
« Les résultats enregistrés dans le cadre du programme ont été globalement satisfaisants, malgré un environnement difficile. A l’entame de l’année 2022, l’économie sénégalaise a poursuivi sa vigoureuse reprise économique engagée en 2021, mais les répercussions négatives de la guerre en Ukraine sont venues entraver cette reprise », a-t-il dit. Il a ajouté que la reprise après la pandémie se heurte désormais à des vents contraires en raison de la flambée des prix mondiaux des produits pétroliers et des denrées alimentaires et d’un
environnement international de plus en plus difficile.
«Les perspectives de croissance à court terme se sont dégradées, des pressions inflationnistes sont apparues et les besoins de financement budgétaire et extérieur ont augmenté », a ajouté Kenji Okamura.
Pour surmonter ces difficultés, il a souligné que les autorités ont mis en place une politique budgétaire adaptée visant à soutenir les ménages vulnérables, en adoptant des mesures temporaires et ciblées et en accroissant le déficit budgétaire.
«Pour réduire les facteurs de vulnérabilité liés à l’endettement, qui n’ont cessé d’augmenter au cours de la dernière décennie, les autorités devront mettre en œuvre avec détermination une stratégie d’assainissement des finances publiques à moyen terme, ancrée sur un objectif de déficit budgétaire de 3 % du Pib d’ici 2024 », a indiqué M. Okamura.
Selon lui, l’augmentation des subventions à l’énergie, induite par la hausse des prix mondiaux du pétrole, constitue un risque important pour les finances publiques. «La récente augmentation de certains prix dans le secteur de l’énergie, soigneusement ciblée pour protéger les plus vulnérables, est un pas dans la bonne direction pour atténuer ce risque. La suppression progressive des subventions à l’énergie est une priorité à moyen terme. En parallèle, les autorités devraient prendre des mesures visant à renforcer les dispositifs de protection sociale existants », recommande le responsable du Fmi.