Y. Mbaye est dans l’usurpation de titre depuis dix ans. Son mode opératoire était rôdé : elle profitait de la détresse de familles de détenus pour leur promettre la libération de leurs parents incarcérés contre des sommes d’argent qui pouvaient atteindre 600 000 francs CFA. Elle a été perdue par les dossiers de N. Ngom, O. K. Dia et A. Seck dont les frères et fils sont incarcérés pour viol à la MAC de Saint-Louis.
Le premier avait contacté Y. Mbaye pour son frère qui croupit depuis ans en prison. La fausse juge lui demande 600 000. N. Ngom marchande et finit par s’entendre avec la mise en cause pour 350 000. Le délai pour faire sortir le détenu concerné de prison : six jours.
O. K. Dia, elle, se rend plusieurs fois par semaine à la MAC de Saint-Louis pour voir son fils. Elle entend parler des «états de service» de Y. Mbaye. Elle prend langue avec cette dernière et accepte de verser les 200 000 demandés. La fausse magistrate fixe encore un délai de quelques jours. Jurant que durant ce laps de temps, le fils de O. K. Dia sera jugé et libéré.
A. Seck, elle, avait contacté par Whatsapp Y. Mbaye pour les dossiers de son frère, P. O. Seck, et du codétenu de ce dernier nommé B. Founé. Ces deux pensionnaires de la MAC de Saint-Louis sont incarcérés depuis deux ans. La fausse juge demande 600 000 pour les deux dossiers. L’accord est conclu.
A. Seck mobilise 250 000 pour son frère et récupère 350 000 de la famille de B. Founé pour compléter la somme. Des mois passent, rien ne bouge. A. Seck s’en ouvre à un greffier, qui lui suggère de porter plainte. Ce qu’elle fit.
À cette plainte s’ajoute celle de O. K. Dia, qui n’a pas obtenu la libération de son fils malgré les 200 000 versés. Y. Mbaye est arrêté. Elle a été jugée en flagrants délits pour usurpation de fonction et escroquerie.
À la barre, la mise en cause a tenté de nier les faits, affirmant qu’elle cherchait toujours à aider des familles en détresse sans se faire passer pour une juge ni demander de l’argent. Malheureusement pour elle, elle a été perdue par les messages audios qu’elle échangeait avec ses clients.
Reconnue coupable, Y. Mbaye a été condamnée à cinq ans de prison ferme, précise le journal.
Avec pulse.sn