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Sanctions de la CEDEAO: les panafricains s’érigent en Bouclier autour du Mali

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Le colonel Assimi Goïta ne semble pas ébranlé par les sanctions mises en exécution par les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CE¬DEAO). Pour résister à la tentative d’asphyxie de l’économie malienne par l’embargo dont la conséquence est de pousser le peuple à sortir dans la rue pour défier le conseil national de transition, Assimi Goïta a appliqué la réciprocité avec tous les Etats membres de la CE¬DEAO. Une décision qui a été approuvée par plusieurs observateurs qui apportent leur soutien au peuple malien.

Les sanctions de la CEDEAO sont jugées trop lourdes pour le Mali qui se débat depuis presque 8 ans pour la réunification de son territoire dont les 2/3 ne sont pas sous le contrôle de l’état central. A cause de la rébellion touareg au nord (Kidal) et le terrorisme au centre et à l’est, la junte militaire est occupée à réunifier le pays avant de tenir des élections.
Prétextant le non-respect du calendrier dûment établi (tenue de l’élection en ce mois de février), la CEDEAO a sanctionné le Mali mais en réalité, c’est le partenariat avec la Russie dont le groupe Wagner est craint par la France qui est le non-dit de la sanction.
En réalité, ni cette organisation ni la France ne sont contre les coups d’Etat mais veulent plutôt des marionnettes à la tête des Etats africains qui sont leurs anciennes colonies. Dans la zone CEDEAO, l’organisation est accusée d’être gérée par un syndicat de chef d’état à la solde de la France.
En guise d’exemple, dans un passé récent, la CEDEAO a fermé les yeux sur des actes anticonstitutionnels de coups d’état perpétrés par des chefs d’Etat dont les pays sont membres de l’organisation. Autrement dit, la CEDEAO a opté pour la politique de l’omerta face à la violation de la Constitution pour forcer un 3ième mandat. Donc contrairement au cout d’état militaire, le putsch constitutionnel est valable dans la zone CEDEAO. Malgré la mort de centaines de civils s’opposant au forcing, cela n’avait point empêché ni à Alpha Condé ni à Alassane Drame Ouatarra de briguer un troisième mandat respectivement en Guinée Conakry et en Côte d’Ivoire.
Si le premier nommé a été victime d’un coup d’Etat militaire poussant le peuple de la Guinée de sortir dans la rue pour manifester sa joie, le second s’est immédiatement transformé en donneur de leçons envers le conseil national de transition du Mali oubliant les dizaines de morts qui jalonnent son règne.
Ne voulant pas être à la tête d’un pays à la merci de ce lobbying, Assimi Goïta, le président du CNT, à appliquer la réciprocité. Le CNT a appelé à son tour tous les ambassadeurs du Mali en fonction dans la zone de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Ainsi, l’homme de Koulouba et son 1ier ministre ne semblent pas être ébranlés dans ce combat puisqu’ils ont le soutien de leur peuple. C’est pourquoi, l’analyste en géopolitique des questions africaines, le journaliste Babacar Justin Ndiaye explique cette position «ridicule» de la CEDEAO contre le peuple malien.
«Horripilée par le braconnage audacieux de Poutine au Sahel, désarçonnée par l’exil ou l’emprisonnement de ses amis (Boubèye Maïga, Boubou Cissé et autre Tiéman Hubert Coulibaly), ébranlée par le sentiment anti-français et in fine coincée par une sensible période électorale dans l’Hexagone, la France de Macron (discrète et active à Accra) a mobilisé ses mousquetaires qui, dans ce dossier, font figure de moutons de Panurge et…de Paris » a analysé le journaliste.
Bouclier Autour Du Peuple Malien
Après que les sanctions de la CEDEAO aient été mises en exécution, le peuple malien a fait appel au patriotisme pour résister à la dictature des chefs d’Etat africains qui sont à la solde de la France. Ainsi, la presse malienne ne compte pas rater ce tournant de l’histoire de leur pays. De ce fait, elle a déjà choisi son camp qui est celui du peuple. Dans un communiqué, la presse malienne a diffusé un message pour apporter son soutien et appeler au patriotisme afin de rompre définitivement avec le néocolonialisme.
«La Maison de la Presse a appris avec consternation des sanctions disproportionnées, haineuses et méchantes contre le Mali, notre pays. Dans ce contexte particulièrement délicat, la Maison de la Presse appelle l’ensemble des Hommes de médias à plus de responsabilité, de professionnalisme et surtout de patriotisme dans le traitement de l’information. La Maison de la Presse invite les plus hautes autorités de la Transition à tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité de l’ensemble des journalistes et des Hommes de médias pendant ces moments sensibles et à protéger la Liberté de la Presse si chèrement acquise dans notre pays » a énoncé le communiqué de la presse.
Dès l’annonce des sanctions, les africains se sont unanimement insurgés contre la CEDEAO. Sur la page d’Africable sur plus de 300 commentaires, une seule personne a soutenu la position de la CEDEAO. Le peuple malien et les panafricains ainsi que les journalistes émettent sur la même longueur d’onde contrairement à la CEDEAO qui est jugée comme étant un lobby de chefs d’Etats à la solde de la France.
En plus du peuple malien qui constitue le rempart pour la protection du CNT, les activistes et autres personnalités apportent leur soutien. Ainsi Kémi Séba juge que «les sanctions de la CEDEAO contre le Mali sont les sanctions de l’occident et de ses valets africains contre un État Afro-souverain. Un État qui veut s’éloigner de l’occident et emprunter d’autres voies. La persécution du Mali nous est inacceptable .Nous ne laisserons pas cette injustice passer». Ils seront joints par l’artiste américain, Fifty Cents qui a publié un mot de soutien au peuple malien. Du côté du Sénégal, l’opposant Cheikh Bamba Diéye estime que l’UEMOA et la CEDEAO ont perdu la tête de même Imam Babacar Sylla membre du collectif And Samm Jikko yi qui lutte pour la criminalisation de l’homosexualité. Sur sa page Facebook, il traite la France et les chefs d’Etat de la CEDEAO de Maître avec ses esclaves.
La Main Invisible De La France
La France est le pays qui semble être le plus préoccupé par le CNT au Mali. Emmanuel Macron et son gouvernement ont fait des pieds et des mains pour contraindre Assimi Goïta à ne pas établir une coopération avec la Russie, mais en vain. En jugeant illégal le CNT, le Président Macron oublie un pan de l’histoire de la France qui pourrait être similaire à celle que vit actuellement le Mali.
Lors de la 2nde guerre mondiale, c’est grâce au Général De Gaulle qui a remplacé le maréchal Pétain, que la révolte nationale contre l’occupation allemande a été notée. Durant cette période, le Général De Gaulle n’a pas été élu et pourtant cela ne l’a pas empêché d’assurer la libération de la France pour laquelle le soutien des tirailleurs sénégalais utilisés comme des chairs à canaux, a été déterminant. Autant que la France était en guerre pour avoir un gouvernement d’exception, autant le Mali est dans la situation aujourd’hui.
« Qui finance commande » dit l’adage et étant donné que la France et l’UE finance 65% du budget, la CEDEAO ne saurait être que le bras armée de l’ancienne puissance coloniale.
Aujourd’hui, la France est accusée de manipuler les chefs d’Etats de la CEDEAO pour ses intérêts mais, il faut noter que l’embrasement du Mali risque de causer une instabilité totale au niveau de l’Afrique de l’Ouest. Le pays de Modibo Keita est frontalier à 7 pays dont 5 sont membres de la CEDEAO.
Entre le Burkina et le Niger, les actions des terroristes ont fait fuir les populations. Pour ce qui est de la Guinée Conakry, le pays est géré par les militaires qui sont arrivés suite à un coup d’Etat; donc, Mamady Doumbya pourrait se retrouver dans la même position et de l’autre côté de la frontière sud, il y a la Côte d’Ivoire dont le Président Alassane Dramane Ouattara avait commis un coup d’Etat constitutionnel en forçant un 3ième mandat malgré des dizaines de morts.
Au Sénégal, une histoire particulière lie les deux pays avec l’ancienne fédération du Mali. Le corridor Dakar Bamako fait générer au moins des centaines de milliards annuellement grâce au PAD par lequel transite presque 80% des importations maliennes soit 474 milliards de notre budget du Sénégal.
Et le Président Macky qui en plus d’avoir repoussé les élections locales de 2ans (2019 à 2021) et d’avoir déchiré les décisions de la cours de justice de la CEDEAO sur l’affaire Karim Wade et Khalifa Sall, ne semble pas être en pole position surtout que le sentiment antifrançais prend de l’ampleur chez lui.
Et pour ce qui est de l’Algérie et de la Mauritanie, rien ne les lie à la CEDEAO, par conséquent ils n’en font pas partie. Puis avec la fermeture des frontières, un autre transit pourrait se développer avec les pays maghrébins au détriment des pays africains.

Avec Le Mandat

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