L’ensemble des études menées sur la relation entre café et santé a démontré que la caféine est un élément protecteur contre le diabète de type 2. Lors d’une conférence de presse tenue hier à ce sujet, le professeur Saïd Nourou Diop, directeur du centre de diabétologie Mark Sankalé, a affirmé que plus on boit du café, moins on a des risques de développer le diabète de type 2.
Une personne qui consomme 6 à 7 tasses de café par jour sur le long terme, diminue les risques d’avoir le diabète de vieillesse de 35 %. Alors que la personne qui consomme 4 à 5 tasses de café ne diminue qu’à 28 % les risques d’être diabétique. En effet, selon le Pr Saïd Nourou Diop, diverses études l’ont confirmé. ‘Une consommation quotidienne normale de café influence positivement la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline’, explique le diabétologue. Selon lui, à un certain niveau, on a une baisse du risque de diabète du type2 et on exclut tous les autres facteurs de risques d’avoir ce type de diabète. En fait, le diabète de type 2 est causé par l’insuline, une hormone secrétée par le pancréas, qui n’est plus efficace ou qui n’est plus produite en bonne quantité. D’après le directeur du centre de diabétologie, ‘le café augmente la sensibilité à l’insuline et actuellement des études sont menées pour approfondir cet état de fait’. Une étude à long terme d’une cohorte de femmes, consommant régulièrement du café, sur une durée de trente ans, démontre que le risque est divisé par trois.
On ne peut parler de diabète sans aborder le cholestérol. Sur ce point, plusieurs études ont aussi démontré que l’utilisation du café non filtré chez les sujets souffrant de cholestérol peut être néfaste. En fait, elle augmente le mauvais cholestérol. Par contre, le café filtré n’a pas ce même effet. Il est constaté chez les individus qui ne prennent pas de café que lorsqu’ils en consomment durant trois semaines, leur taux de cholestérol augmente un peu, mais dès qu’ils arrêtent, le taux revient à la baisse.
En plus du diabète de type 2, Saïd Nourou Diop affirme que le café n’a aucun effet négatif sur le système nerveux. Au contraire, ‘il peut contribuer à retarder ou à ralentir des maladies comme la maladie de Parkinson, l’Alzheimer, la démence qui sont des affections caractérisées au départ par une forte distraction pour aboutir au déclin des fonctions cérébrales’, souligne-t-il.
Par ailleurs, sur la relation café et appareil digestif, le directeur du centre Mark Sankalé a tenu à donner des éclaircissements. Selon ses propos, les idées selon lesquelles les personnes souffrant d’ulcère ou ayant des problèmes de colon ne doivent pas prendre de café, sont fausses. Cependant, il reconnaît que la caféine peut avoir des effets stimulants sur le gros intestin. ‘Ceux qui sont atteints de colopathie fonctionnelle (Ndlr : affection du colon sans lésion visible qui se manifeste par des troubles du transit avec diarrhée ou constipation et douleurs abdominales) doivent éviter de boire du café, car il peut entraîner des émissions de gaz ou des douleurs. Hormis ce cas, il est prouvé que le café n’a aucun effet néfaste sur le système digestif’.
Le Pr Abdoul Kane, cardiologue à l’Hôpital général de Grand Yoff, embouche la même trompette. Il fait remarquer qu’’en général, le personnel médical n’a pas le bon message’. Il soutient qu’à un certain moment, des études ont démontré que ‘la consommation de café augmente le risque de crise cardiaque. Mais quand on a repris ces études, il a été constaté qu’il n’en est rien’. Et d’expliquer : ‘La consommation de café peut faire monter la tension artérielle légèrement parce que c’est un excitant, mais elle redescend spontanément’. En outre, le Pr Kane reste nuancé sur ses propos concernant la relation café et maladie cardio-vasculaire. Selon lui, la caféine n’a aucun effet notable sur le cœur : ‘Le café n’est pas un médicament pour le cœur mais un produit de confort’.
Substance active la plus consommée dans le monde après l’huile, le café contient une grande quantité d’antioxydants. Ces éléments bloquent les radicaux libres qui causent des dégâts dans le corps.
Aïda DIOP (Stagiaire)
WALF.SN