Des hommes en arme, une trentaine selon des sources contactées sur place, ont oppéré des razzias sur les populations des villages de Boudouck et de Djinany dans le nord dans le département de Bounkiling frontalier à la Gambie. Les boutiques sont vidées de leurs contenus, les médicaments du poste de santé de Djinany et la moto de l’infirmier emportés. Ces actes étaient accompagnés de brimades sur les civils désarmés.
Les scènes de violence doublées de cambriolages sont sans répit dans le secteur nord de la région de Sédhiou en frontière commune avec la République de la Gambie. Vendredi dernier 11 juin, des hommes armés dont le nombre est estimé à une trentaine d’indivivus, ont fait irruption dans le village de Boudouck après avoir bouclé les principales voies d’accès à la localité. Les boutiques sont éventrées et leurs contenus empochés à bord de deux véhicules de type 4X4 dont l’immatriculation reste encore inconnue.
Les assaillants se sont aussi rendus au domicile de Ismaïla Diop, un des fils du défunt et célébre marabout du village. Ici, les visiteurs indésirables passent vite à la fouille. Ils s’en tirent avec des téléphones portables, des équipements mobiles et d’importantes sommes d’agent attestent les victimes. Le jeune marabout aurait même subit des actes de violence pendant que ces boureaux le « déplumaient » en toute aisance sous le regard impuissant de sa famille.
Dans leur retraite, les malfrats ont fait escale à Djinany toujours dans la même zone. Ici, ils passent à la raquette ; la pharmacie du poste de santé est vidée de ses médicaments, la moto de service de l’infirmier chef de poste emportée et les téléspectateurs venus suivre les matchs d’ouverture de la coupe du monde astreints à leur remettre leurs biens essentiellement constitués de téléphones portables. Ceux qui hésitent à s’exécuter sont brimés sans aucune autre forme de dialogue.
La nonchalance de l’armée décriée par les populations !
Les populations victimes de cette attaque ne font pas dans la dentelle pour décrier mais surtout pour dénoncer « l’absence de couverture sécuritaire des forces de l’ordre », une situation qu’elles qualifient de nonchalance de l’armée ». ces populations disent craindre de nouvelles représailles au motif qu’elles sont laissées à la merci des bandes armées « toutes les communautés qui vivent dans cette partie nord du département de Bounkiling sont habitées par le spectre de nouvelles attaques. Comment peut on comprendre qu’un cantonnement militaire se situe à Kandion Mangana à cinq kilomètres des lieux de cambriolage sans une moindre assistance des soldats. Les bandits ont eu tout le temps nécessaire de se promener sur les populations innocentes » râle A. Sylla un habitant de Djinany. Un autre sous le sceau de l’anonymat aussi fait savoir que certains ont même commencé à plier bagages pour des cieux jugés plus cléments.
Du côté de la hiérarchie militaire, l’on rassure que « l’armée est bien en activité sur le terrain et mène sans cesse des opérations de sécurisation. Nos stratégies sont propres à nous et nous défendons toujours comme par le passé ».
Dans les coulisses, certaines populations sont qualifiées de complices des assaillants pour avoir gardé un silence coupable à leur endroit. Un observateur note que « ces populations sont prises entre deux feux, celui des bandes armées qui les obligent à se taire et les forces de sécurité qui souhaitent leur collaboration ». une affaire qui est bien loin de livrer tous ses secrets.
sudonline.sn