Une nouvelle attaque rebelle sur la commune de Goudomp a perturbé hier jeudi 3 mars la quiétude matinale des populations de cette cité de l’extrême Sud de la région de Sédhiou. Des hommes armés ont pris pour cible le cantonnement militaire. Aucune perte en vie humaine n’est constatée, mais les visiteurs se réclamant de « Atika », la branche armée du Mfdc, ont réussi à éventrer deux boutiques. L’armée de son côté à rétabli l’ordre et interpellé un homme.
e réveil matinal fut brutal hier jeudi 3 mars à Goudomp chef lieu de département dans l’extrême Sud de la région de Sédhiou frontalier à la Guinée Bissau. Peu après sept heures en effet, des individus armés, environ une cinquantaine, selon une source anonyme, se sont infiltrés dans la commune et ont pris pour cible le cantonnement militaire de la localité. Il s’en est suivi des échanges de tirs nourris entre les deux forces. Les coups de feu perceptibles à plusieurs kilomètres de là ont semé la panique au sein de la population. Un enseignant en partance pour l’école les aurait aperçu dans les environs du lycée par où ils sont passés pour ouvrir le feu sur la position militaire située juste en face.
Tout laisse croire qu’il s’agit des éléments appartenant à la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), « Atika », signataire le 28 janvier dernier d’une missive menaçant le Balantacounda de nouvelles représailles. Et cette attaque est la deuxième sur la commune de Goudomp depuis la publication de cette lettre qui porte la signature de Ousmane Gnantang Diatta autoproclamé chef d’état major général du MFDC.
Par mesure de prudence, beaucoup d’école du département ont fermé leurs portes. Les échanges de tirs ont duré deux tours d’horloge. Jusqu’en milieu de matinée, l’armée était sur le terrain en opération de sécurisation et déclare n’avoir subi aucun blessé et moins encore de perte dans ses rangs. Du côté des assaillants visiblement très armés, aucun bilan n’est disponible.
La question à laquelle se posent nombre de personnes est de savoir pourquoi ce défi contre l’armée jusque dans sa position alors que celle- ci a renforcé sa présence depuis quelques semaines. De l’avis de certains, c’est une stratégie qui permet de fixer les militaires dans leur position, le temps que d’autres groupes procèdent à des pillages de magasins de commerce. Postulat vrai ou simple coïncidence, deux boutiques ont été en tout cas éventrées et le butin emporté en direction de la frontière avec la Guinée Bissau. D’autres observateur font par contre remarquer de leur côté que « ce sont des gens très confiants, équipés d’armements venus de l’Iran et qui ne se font aucun souci de défier les forces régulières ». Sur place, les commentaires sur cette attaque vont bon train. Des tractes seraient même lancés dans la ville, mais difficile pour l’heure de confirmer l’effectivité de l’existence de tels documents et au-delà, d’en avoir une idée de sa teneur.
Quelques heures après l’attaque perpétrée à Goudomp sur le cantonnement militaire, des hommes armés supposés appartenir au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) ont fait incursion dans le village de Kaour à un kilomètre de Goudomp la capitale départementale. Ils ont éventré des magasins de commerce et emporté argent et bétail. La panique enfle dans le Balantacounda.
Après la commune de Goudomp tôt ce jeudi matin, les éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) membres de la branche armée « Atika », ont fait incursion à Kaour situé à seulement un kilomètre à l’Ouest peu après vingt et une heure. Régnant en maîtres absolus dans le village, ils ont éventré les boutiques et dépossédés les populations de tous leurs biens.
Aucune brimade n’est signalée sur les civiles, mais l’on estime à plusieurs centaines de milliers de nos francs la valeur marchande emportée. Une source anonyme annonce même que des petits ruminants ont grossi le butin des visiteurs. L’armée s’est ensuite transportée sur les lieux pour sécuriser le secteur a-t-on appris de sources sûres. Des tractes annonçant de nouvelles représailles seraient lancés, mais aucune preuve sur la véracité de ces rumeurs.
Suite à ces deux attaques rebelles sur cette zone du Balantacounda, les populations redoutent de nouvelles représailles et appellent au renforcement du dispositif de l’armée pour parer à d’éventuelles incursions rebelles ne faisant, dit-on qu’accentuer pauvreté et désolation au sein de la population.
sudonline.sn