Semeurs de zizanie au sein de la communauté sénégalaise du Canada(Par Pathé Guèye-Montréal)

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«Il est doux de pleurer, il est doux de sourire au souvenir des maux qu’on pourrait oublier», disait Alfred de Musset.
Inopportun, impopulaire, triste, absurde, ridicule et loufoque, tels sont les mots qui se croisent pour caractériser ce projet en gestation de créer au Canada une nouvelle structure dénommée : CONVERGENCE DES SÉNÉGALAIS DU CANADA(CSC).

Disons-le sans détour, la lecture du document à l’allure d’un brouillon de douze(12) pages en circulation depuis un moment au sein de la communauté sénégalaise du Canada a été pour nous un exercice laborieux. La forme autant que le fond, de même que la controversée liste de noms qui parachève ladite «réflexion» sont révélateurs à tout point de vue d’une stratégie à la fois sinistre et lâche qui non seulement avilit et fragilise l’entité canadienne de la Diaspora sénégalaise, mais nécessite d’un côté de bons manipulateurs et, de l’autre, des dupes. C’est là que nous comprenons mieux Michel Onfray lorsqu’il nous révèle que «manichéisme, psychologisation, moralisation, démagogie, populisme, haine de l’histoire et déconsidération de l’intelligence sont des recours dangereux pour des idéologies fallacieuses».

Des compatriotes sénégalais vivant au Canada si proactifs, vous murmurais-je, sous le manteau d’un anonymat mesquin ont la générosité débordante de s’arroger d’un pouvoir discrétionnaire d’auto-saisine pour parcourir tout le Canada afin de recueillir «les besoins exprimés par des compatriotes à travers tout le Canada en terme de représentativité crédible, démocratique et inclusive». Tenez-vous bien! Surement touchés par la teneur et l’ampleur des lamentations imaginées bourdonnant dans leurs oreilles, ils ont eu la gentillesse de sourire aux aveugles que nous sommes en nous proposant une vraie CONVERGENCE convergente qui se donne comme prétentions, entre autres, de «répondre en toute transparence à ces besoins»; de doter à la communauté sénégalaise «un organisme à but non lucratif, apolitique, non confessionnel et pancanadien»; «d’unir vers le même but tous les compatriotes vivant au Canada et partageant la même vision de ce que c’est la Démocratie (Représentative ou Directe), la Solidarité et le développement communautaire sous toutes ses dimensions» et «d’œuvrer tous ensemble pour bâtir un patrimoine dans tous les domaines d’intérêt pour la communauté». Mieux, les inspirés porteurs du projet nous offrent un mode de fonctionnement inédit avec «une plateforme permettra de procéder par vote électronique aussi bien pour l’élection des représentant(e)s que pour la consultation référendaire».

Youpi! Avec leur nouvelle structure, ils nous promettent qu’«un bon équilibre sera établi entre la démocratie représentative et celle qui est directe; c’est-à-dire que l’assemblée sera souveraine pour prendre des décisions conformes aux objectifs de la CSC, en revanche toutes les décisions importantes seront soumises aux compatriotes par voies référendaires». Last but not least, les Sénégalais du canada seront dotés enfin d’un Fonds socio-économique qu’ils vont «ouvrir à toute la communauté et miser beaucoup plus sur la contribution, car il y a des compatriotes plus nantis qui pourraient contribuer sans pour autant avoir besoin du soutien du Fonds social».

Somme toute, voilà la sublimissime CONVERGENCE pour laquelle ce groupe en cagoule nous lance une invitation en ces termes: «Nous invitons tous les compatriotes à travers le Canada qui partagent cette vision à manifester leur intérêt et se joindrent à nous pour l’élaboration des statuts, la création et la mise en œuvre de la Convergence des sénégalais du Canada (CSC)».

La messe est dite! Or, la sagesse allemande nous enseigne qu’il est aisé d’allumer un incendie, mais non d’éteindre celui-ci. Sur ce coup, désormais nous entrons tranquillement au Canada dans l’ère du rejet des existants, des engagements, des efforts de cohésion et surtout du déni des acquis. Assurément, qui veut noyer son chien l’accuse de la rage! Les distingués «sauveurs» de la communauté nous donnent un scoop sous un ton arrogant et accusateur que notre REGROUPEMENT GÉNÉRAL DES SÉNÉGALAIS DU CANADA(RGSC) en place depuis le 26 juin 1994 est «devenu une affaire de Friends Club, où on y mène des activités à but lucratif alors que c’est un OBNL, peu de transparence pour une affaire publique. À cela s’ajoute le fait que c’est devenu une organisation totalement montréalaise, versée beaucoup plus dans l’événementiel, le trafic d’influence et le sponsoring, parlant au nom de milliers de sénégalais situés dans toute les provinces du Canada(…)Dans ce genre de modèle, s’il y a des avis divergents dans la gestion ou les orientations ça génère des tensions et des disfonctionnements. Il n’y a plus personne pour apporter des corrections. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, les acteurs s’arrangent toujours lors des élections pour avoir leurs amis dans la structure et écartent ceux et celles qui pourraient gêner leurs actions. Bref, un véritable jeu de coulisse, c’est pourquoi nous parlons de Friends Club». Plus tragique encore, pour nos éclairés compatriotes, «le modèle actuel profite à certains et ils vont tout faire pour que cela reste tel quel. Pour continuer à faire du trafic d’influence et dérouler leur affaire». Le tocsin a retenti pour eux, donc «il faut innover et ce sera difficile de faire du neuf avec du vieux». Très bien! Mais, dites-nous s’il vous plaît, la simple expression d’une proposition ou d’une ardente obsession de vouloir réinventer la roue, vaut-elle la peine de stigmatiser, d’attaquer ou de vilipender des femmes et des hommes qui ont su donner le meilleur d’elles-mêmes et d’eux-mêmes pour servir leur communauté? Qu’est-ce qui les empêche vraiment d’assumer leur responsabilité à visage découvert et de créer avec élégance leur structure sans arpenter ce long cul-de-sac et s’adonner à ces galimatias affligeants et soporifiques? Pourquoi déploient-ils autant d’énergies et de stratagèmes pour reprocher au puits d’être trop profond quand leur corde déjà abîmée est trop courte? Pourquoi se versent-ils alors dans des attaques et le dénigrement des efforts pour des logiques apparentes et purement opportunistes afin de régler des problèmes aux allures crypto personnelles dans une communauté si fragile que la nôtre? Sont-ils sérieux et sincères lorsqu’ils affirment en les identifiant bien : «Nous croyons qu’il faut éviter de personnaliser le débat. Les dirigeants du RGSC sont des frères et sœurs qui méritent tout notre respect»? Mon œil!

Eh oui, on ne sème pas la discorde sans en subir les conséquences! Nous accusons donc ces «Hommes d’ombre» de chercher à installer, pour des raisons qu’ils sont les seuls à connaitre, le bordel ambiant au sein de la communauté sénégalaise du Canada. Car ce machin de CSC, un de trop, qu’ils veulent servir à tout prix aux Sénégalais du Canada est une diversion exagérée alors que des actions vraies, simples et efficaces longtemps pensées et attendues sont en cours d’être réalisées avec les ressources disponibles. L’agitation de ces compatriotes porteurs d’agendas cachés, faut-il se le dire les yeux dans les yeux, a atteint le paroxysme du ridicule et de l’indignité. Et ça, les Sénégalais qui vivent au Canada ne le méritent pas!
Qu’on nous comprenne bien! Nous accordons avec respect le plein droit à quiconque la liberté de choisir entre ses désirs les plus intimes, d’opiner sur n’importe quel sujet, de s’associer librement, de créer, de croire ou de ne pas croire, etc. Ce sont là, entre autres, des droits et des libertés conférés à tout individu que nos principes de vie ainsi que notre éducation ne sauraient remettre en question.

«Le Regroupement… c’est notre force» que nous nous plaisons à marteler à qui veut l’entendre. Le RGSC reste comme toutes choses humaines une organisation qui subit autant l’usure du temps que le roulement au sein du capital humain. De ce fait, il doit toujours être considéré comme un grand CONTENANT entièrement vide que le destin a offert à l’ensemble de la communauté sénégalaise du Canada. Il nous appartient à nous membres de cette communauté de nous imposer un devoir citoyen pour procurer au dudit contenant, un CONTENU qui répond à tout moment à nos besoins les plus urgents ainsi qu’à nos rêves de rendre meilleure notre survie en terre canadienne et bien au-delà. Le RGSC n’est pas une propriété privée pour qu’un compatriote venant d’un bord ou d’un côté puisse se l’approprier et l’utiliser à des fins personnelles ou autres. Si pour certains parmi nous le RSGC n’est pas encore une structure parfaite et représentative, faisons de sorte qu’il le soit avec des idées novatrices, des critiques constructives, des propositions pertinentes, concrètes, réalisables et efficientes. Même pour la panoplie d’activités qu’offre le RGSC à ses membres bien qu’elle soit diverse et variée pour que chacun s’y retrouve en fonction de son centre d’intérêt n’est pas définitivement figée dans le temps.

D’ailleurs, la porte du changement, en paraphrasant Jacques Salomé, ne peut s’ouvrir que de l’intérieur, chacun en détient la clé. Ayons alors l’élégance de savoir nous exprimer là où nos opinions, nos critiques et nos propositions doivent être dites et entendues. Le RGSC est et doit rester le reflet d’une communauté pour ne pas dire un patrimoine commun. Car c’est le fruit de multiples sacrifices et du génie créateur de femmes et d’hommes de principes, de valeurs, de vertus et d’engagements bénévoles et sincères. Ces braves et remarquables soldats au service exclusif de la communauté et qui ont gravé pour toujours leurs noms dans la sève nourricière de notre REGROUPEMENT, ont su, à chaque occasion que besoin en était, dompter des ardeurs d’égos débordants et surtout fédérer des compétences, des intelligences et des émotions pour le bien-être, pour le bien-vivre et pour le bienfaire commun. Cet héritage nous en sommes toutes et tous les gardiens!

En définitive, « la raison d’être d’une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires», précisait le théoricien du marketing américain, Peter Druker. Que nos compatriotes qui se masquent à tort le visage pour explorer cette avenue si dangereuse pour nous autres doivent, si c’est seulement l’intérêt exclusif de la communauté sénégalaise du Canada qui les importe et leur fait vraiment agir, se ressaisir rapidement et s’adresser aux instances appropriées, légales et légitimes du RGSC pour y insuffler les airs positifs de changements et de réformes qui les animent tant. Car comme petite communauté vivant au Canada et ayant en partage une identité, des parcours, un vouloir-vivre ensemble, des vœux de coopération et de solidarité, des défis à surmonter et des rêves à réaliser, il nous faudra transcender avec honneur les coups bas, les bassesses, les abaissements, les rivalités, les machinations, les pleurnichements et les récriminations et nous convaincre que des réformes sincères de nos initiatives communes et la sauvegarde de notre coexistence pacifique pour un devenir salutaire dépendent de chacun de nous.
À cet égard, le RGSC nous appartient et c’est à nous et à nous seulement de le rendre viable, grand, fort, respecté!

2 Commentaires

  1. Merci Pathe pour cette belle contribution apportée par une plume acerbe qui traduit fidèlement le sentiment de la majorité des sénégalais du Canada….. Certaines personnes ne méritent pas une réponse car le silence est la meilleure arme devant les petits d’esprit.

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