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Senegal Airlines- Les dessous de la nomination de Edgardo Badiali:un salaire mensuel net de dix millions de francs Cfa… Un Sénégalais ( Ibra Birane Wane) , mieux placé, écarté par Karim Wade

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Après une sélection rigoureuse, un Américain recommandé par la compagnie Emirates avait été choisi pour diriger Sénégal Airlines, mais il se désistera. Le choix devait alors être porté sur un Sénégalais, Ibra Birane Wane, classé deuxième avec des états de service éloquents. Mais le grain de sable qui a grippé la machine vient du cabinet de Karim Wade

Diriger Sénégal Airlines, mais il se désistera. Le choix devait alors être porté sur un Sénégalais, Ibra Birane Wane, classé deuxième avec des états de service éloquents. Mais le grain de sable qui a grippé la machine vient du cabinet de Karim Wade qui ne voulait pas d’un Sénégalais à la tête de la compagnie. Le Suisse-italien Edgardo Badiali gagne alors sans trop convaincre.

Par Madiambal DIAGNE

UN SALAIRE MENSUEL DE 10 MILLIONS FCFA NET
L’Italo-Suisse Edgardo Badiali a été désigné pour piloter le démarrage de la nouvelle compagnie Sénégal Airlines. Le Directeur général choisi la semaine dernière va signer un contrat qui lui permettra de toucher un salaire mensuel net de dix millions de francs Cfa. Certains autres avantages lui ont été consentis. Mais c’est moins le salaire qui pose problème que les conditions du choix de M. Badiali. En effet, «il ne coûte pas cher», indique un actionnaire de la nouvelle compagnie. «Il est vrai qu’il ne coûte pas cher, du tout», insiste un autre. Mais justement, c’est cela qui révélerait que Badiali ne devrait pas être l’homme idéal. «Sur le marché international du transport aérien, comment un européen, avec ses états de service brandis, accepterait-il un tel salaire ?», s’étonne un de nos interlocuteurs. «Franchement, je ne crois pas que s’il avait réellement le profil recherché, s’il était l’oiseau rare,’il accepterait un tel salaire pour un poste de Directeur général d’une compagnie aérienne de cette envergure.» Cela conforte les supputations sur les échecs que Edgardo Badiali aurait essuyés dans la gestion de compagnies aériennes en Inde et en Italie. Qu’à cela ne tienne ! M. Badiali a reçu le plan d’exploitation élaboré par les responsables de la compagnie, et qu’il va étudier pour faire ses observations. Une chose semble déjà certaine : l’échéance de démarrer la compagnie en août prochain, comme annoncé par les services du ministre d’Etat en charge des Transports aériens Karim Wade, ne pourra pas être tenue, soutiennent en chœur des experts de l’aéronautique. Il reste beaucoup de travaux à réaliser d’ici là et le nouveau Dg devra rapidement mettre en place une équipe technique, chercher des avions, négocier avec les différents pays les droits de trafic, entre autres. C’est dire que «ce serait un miracle si la compagnie arrivait à lancer un vol inaugural d’ici la fin de l’année 2010», souffle un technicien de l’aéronautique. Il faut dire que le Dg par intérim qui était en poste depuis la création de la société, Modou Khaya, était plus occupé par les activités du projet de construction du nouvel aéroport de Ndiass que de la nouvelle compagnie. Alors que pour démarrer une nouvelle compagnie, tout le monde s’accorde sur la nécessité de mettre en place une équipe forte bien structurée et qui travaille dans la durée.

DES ACTIONNAIRES QUELQUE PEU DESABUSES
La plus grosse difficulté pour les responsables de la nouvelle compagnie sera sans doute la mobilisation de tout le capital social. A ce jour, seul le quart du capital de 17 milliards de francs Cfa, à savoir quelques 4 milliards, a été libéré. Le notaire Me Moustapha Ndiaye va procéder à un appel du capital, mais force est de dire que les actionnaires privés sénégalais ne montrent pas trop d’enthousiasme à mettre la main à la poche. En effet, les péripéties du choix du Dg ont laissé une certaine amertume chez certains actionnaires. A entendre certains d’entre eux, c’est contraints et forcés qu’ils ont entériné le choix de Edgardo Badiali.
En effet, suite à un Appel international à candidatures, quelque quatre vingt personnes avaient postulé pour la Direction générale de la compagnie Sénégal Airlines. Le comité de sélection avait procédé à un classement des candidats et trois noms sortaient du lot. Des candidats avaient été auditionnés en mars dernier à Dakar. Le premier de la sélection est un Américain avec une riche expérience et qui avait l’avantage d’être aussi fortement recommandé par la compagnie Emirates, choisie déjà comme partenaire stratégique de la future Sénégal Airlines. Le deuxième de la «short list» est un Sénégalais, Ibra Birane Wane, ancien Directeur commercial de Air Sénégal international et qui est actuellement en poste à Casablanca au service de la Royal air Maroc. Le troisième est un Malgache. Un membre du Conseil d’administration d’expliquer que le Malgache était exclu d’avance en raison du «fait qu’il passe pour être dans les bottes de Air France». Les choix allaient pour l’Américain et contre toute attente ce dernier se désistera. Les responsables de ce dossier n’ont pas voulu envisager de recruter Ibra Birane Wane considérant qu’un Sénégalais se heurterait à des résistances, notamment du côté des syndicalistes. C’est ainsi que la procédure de sélection a été relancée et a conduit au choix de Edgardo Badiali. Pourtant, à l’annonce de la nomination de M. Badiali, les syndicalistes du secteur des Transports aériens ont rué sur les brancards pour dire leur préférence pour l’expertise nationale.
Lors de la réunion du Conseil d’administration pour entériner ce choix, de nombreux avis se sont exprimés pour manifester leurs réserves quant au choix de l’Italien. Pour certains actionnaires, il est inacceptable que le candidat sénégalais soit écarté pour des suppositions aussi futiles, surtout qu’il fait partie des meilleurs profils. Selon certaines sources, Baïdy Agne président du Conseil national du patronat, Amadou Racine Sy de Sénégal Hotels, Serigne Mboup de Ccbm, Ousmane Joseph Diop de Senbus et même Papa Salla Diop, un des administrateurs représentant l’Etat, avaient tour à tour fait part de leurs interrogations, pour ne pas dire états d’âme. Mais c’était sans compter avec la décision ferme des responsables du ministère des Transports aériens qui ne voulaient pas d’un Sénégalais à la tête de la compagnie. Certains administrateurs n’avaient pas attendu la fin des délibérations. Mais le vote final entérinait le choix de Edgardo Badiali, bien que le patron de Ccbm Serigne Mboup ait, lui, tenu à faire porter dans le Procès-verbal ses réserves, quant au choix. En tout cas, insiste un actionnaire, «il est vrai que d’aucuns voulaient le Sénégalais, mais je pense que pour démarrer la compagnie, il nous faut un étranger qui ne buterait pas sur certaines querelles. Cela ne veut pas dire que nous écartons définitivement de faire recours à un Sénégalais». Il reste que la fronde demeure. Un actionnaire de fulminer : «On nous dit que Badiali n’est pas cher, soit ! Mais on n’a pas demandé à Ibra Birane Wane ses prétentions salariales.»

Vers un ticket Badiali-Wane

C’est la croix et la bannière pour faire réagir officiellement un responsable de la Sénégal Airlines ou même du ministère des Transports aériens. Le président du Conseil d’administration, Cheikh Ibrahima Diongue, par ailleurs directeur de la coopération internationale au cabinet du ministre d’Etat Karim Wade, ne semble pas disposé à évoquer avec la presse les péripéties du choix du Dg de Sénégal Airlines. Par divers canaux, la Rédaction du Quotidien a essayé en vain de le faire réagir. Néanmoins, un proche de Karim Wade a tenu à relativiser l’affaire. Pour lui, les membres du cabinet du ministre d’Etat voudraient faire le profil bas, car de plus en plus «le ministère voudrait se tenir à distance des affaires de la gestion de la compagnie aérienne. L’Etat a voulu que ce soit une affaire de privés ; il faut que les privés prennent leurs responsabilités et se mettent au devant». Il n’en demeure pas moins, selon notre interlocuteur, que «la procédure de sélection a été des plus transparente et les responsables en charge de ce dossier avaient voulu faire au mieux des intérêts de la nouvelle compagnie». Il est vrai, poursuit-il, que «le Sénégalais dont il est question, Ibra Birane Wane, a un excellent profil, mais il a le handicap de n’avoir jamais exercé les fonctions de Directeur général d’une compagnie aérienne. Il apparaît très bon sur les questions commerciales, mais il a quelques limites notamment sur les aspects techniques».
De toute façon, la personne de Ibra Birane Wane intéresse les responsables de Sénégal Airlines et l’idée de constituer un ticket à la tête de la compagnie fait son bonhomme de chemin.

lequotidien.sn

3 Commentaires

  1. Cela ne me surprend pas Karim Wade a toujours méprisé les sénégalais qu’il n’aime pas voir.Il n’a aucunrespect sur les sénégalais il n’a pas d’amis sénégalais.C’est un énerguméne de classe exceptionnelle.

  2. quant il a fallu auditer AIR SENEGAL INT ce MR wane a disparu du territoire national. Des billets classe affaire ont ete vendus hors comptabite . Ce MR etait le directeur commercial . Alors maintenant ce monsieur veut etre DG qui est fou .L Audit est la.

  3. Edgardo Badiali does not have what it takes for the job – check out his track record – not impressive at all – fired or airline went into bankrupt

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