spot_img

Sénégal : la renégociation des accords de défense s’apparente à une reddition de la France

Date:

Dans le cadre de la renégociation de la coopération militaire entre la France et ses partenaires africains, mercredi 9 juin s’est déroulé au Camp Bel Air au Sénégal une cérémonie officielle de restitution des bases militaires par les forces françaises au Sénégal.

La restitution de cette base, où sert le 23e BIMA (Bataillon d’Infanterie de Marine), a été symbolisée par la descente du drapeau français, suivi de la montée du drapeau sénégalais. Aucun discours n’a été prononcé. L’ambiance était morose. Imaginez en effet les mêmes soldats français qui voient les cercueils de leurs camarades rentrer d’Afghanistan recouvert du drapeau tricolore obligés de descendre les mêmes couleurs nationales sur l’injonction d’un président étranger au chef des armées françaises, Nicolas Sarkozy.

Voici ce que l’on peut lire dans la presse sénégalaise : « L’armée française doit quitter ses terres avec la manière, car il veut voir flotter au plus haut mât des désormais ex-bases militaires françaises à Dakar, le drapeau sénégalais hissé, flamberge au vent après qu’au préalable, celui français sera descendu et plié définitivement.

Le tout dans le cadre d’une cérémonie digne d’un armistice ou d’une réédition de l’occupant, sous les fanfares avec les troupes qui rendent les honneurs, les anciens combattants qui défilent, les officiels qui plastronnent et un public rameuté sous l’œil des caméras du monde entier et sous le témoignage de la presse de son pays et de la planète tout entière ». La France et son armée sortent humiliées de cette cérémonie, qui s’est clôturée par la signature d’un procès verbal par le Chef d’Etat Major Général des armées, le Général Abdoulaye et l’amiral Philippe Combes, sous chef des relations internationales.

Les bases françaises au Sénégal sont composées de 1200 personnes dont 400 civiles. Dakar constituait l’une des trois installations permanentes de l’armée française en Afrique, avec Libreville et Djibouti. A présent,

« la France propose de conserver à Dakar un simple pôle opérationnel de coopération à vocation régionale, fort d’environ trois cents militaires ».

Mais aucun calendrier de retrait n’est encore arrêté : alors pourquoi accepter une telle humiliation si nos soldats ne partent pas? Cette ‘renégociation’ semble un tantinet précipitée… et forcée. Le Président Abdoulaye Wade avait déclaré le 3 avril, à la veille de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal :

« Je déclare solennellement que le Sénégal reprend à partir de ce jour 4 avril à 00h00 (2 heures à Paris) toutes les bases (militaires) antérieurement détenues sur notre sol par la France et entend y exercer sa souveraineté qui repose sur la présente déclaration ».

Du côté de Paris, cet évènement, sur lequel la Grande Muette reste bien discrète, tout comme la presse française, on veut se rassurer en refusant tout départ définitif du Sénégal. L’Elysée soutient que :

« La cérémonie de restitution symbolique des emprises occupées par les forces françaises au Sénégal est une étape officielle du processus en cours de négociation, pour voir prochainement un accord de coopération ».

Les termes employés laissent songeur. Voir la France comme une force d’occupation n’est-il pas un moyen de se dédouanner de toute explication plausible ?

chretiente.info

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_img

DEPECHES

DANS LA MEME CATEGORIE
EXCLUSIVITE

Législatives du 17 novembre : 49 listes retenues pour le dépôt des candidatures

XALIMANEWS-Pour les élections législatives prévues le 17 novembre 2024,...

Élections législatives du 17 novembre : la Commission de réception des dossiers de candidature entre en jeu, ce mardi

XALIMANEWS-Les Sénégalais se préparent pour les élections législatives anticipées,...

Revue de la presse (Wolof) de RFM du jeudi 12 septembre 2024 avec Serigne Saliou Seck

Revue de la presse (Wolof) de RFM du jeudi...