Il semblerait que la copie finale du code pastoral aurait été remise à la présidence de la république depuis 2014. Depuis lors, on n’a pas eu vent de son dépôt comme projet de loi devant enfin règlementer le secteur de l’élevage. Les terres à vocation pastorale font l’objet de beaucoup de spéculations et de sollicitations de la part de différents promoteurs du Sénégal et d’ailleurs. Leur distribution à des segments de la population semble anarchique et désordonnée et se fait souvent au détriment des éleveurs. Si bien que ces derniers, voient les leurs se rétrécir d’année en année.
Doit-on s’attendre au pire devant la montée des enchères engendrée par, le besoin croissant de devises des populations locales et l’appétit des exploitants terriens et d’autres prédateurs ?
C’est encore le Sénégal, un drôle de pays. Il est devenu au cours des années une contrée de contestations politiques, sociales et foncières. Il est sorti de l’ère coloniale il y a bientôt un peu plus de 60 ans. Les terres de ce pays sont devenues des endroits à bazarder et font également l’objet de toutes les convoitises bien qu’elles soient très importantes pour le développement du pays. Ces dernières se rétrécissent pendant que le cheptel augmente. Parallèlement, les besoins alimentaires en produits venant de l’élevage ne cessent de croitre non seulement au pays mais partout à travers le monde. Ce secteur est devenu le parent pauvre notre économie nationale. Malheureusement, notre étonnant pays importe encore des produits laitiers, alors qu’il pourrait en produire et même en exporter.
Pourtant, le secteur de l’élevage a importance vitale. Des milliers d’emplois pourraient être ainsi crées avec son fort potentiel économique. Cela pourrait éviter entre autres, à nos jeunes qui prennent des embarcations de fortune, de mourir dans des océans, en fuyant la misère noire et atroce qui a élu domicile dans le continent noir.
Il y a présentement des conflits en cours, potentiels et latents sur le territoire sénégalais suite à cette situation d’absence de lois semblable au far West. Les éleveurs ont aussi des droits sur les terres de leurs ancêtres à l’instar des autres citoyens et citoyennes du pays. Ainsi, il n’est pas rare de voir des cas où ces derniers se lamenter ou se plaindre, en voyant leurs lieus de pâturages ou d’étables saisis ou capturés par des individués venus d’ailleurs, soit du pays ou d’autres continents. C’est une catastrophe de voir des étrangers s’emparer de nos terres qui en fait, n’ont pas de prix quel que soit la somme d’argent ou la quantité d’or ou de diamant qu’ils nous offrent en contrepartie. La valeur sentimentale et l’histoire que recèle notre patrimoine foncier est tout simplement hors de toute valeur marchande. Cette ressource n’a pas de crédit et on ne peut en aucun cas la bazarder ou en faire un titre de spéculation.
Il ne peut y avoir de développement dans un pays tendu et en perpétuel conflits. L’absence de législation est un frein majeur à l’investissement. C’est aussi un handicap lourd pour l’innovation et le progrès. Ainsi, un code pastoral définitif approuvée par mos législateurs serait une solution à ce vide juridique pastoral et permettra à nos compatriotes, de mener leur travail dans la paix et la quiétude. Ceci leurs permettra également, de développer leur activité économique préférée et bien vivre des fruits de cette dernière.
Que faire ?
Que ce soit à N’guégniéne, à Pampale, dans le Fouta et dans le Djoloff, les interrogations et supputations vont bon train. Des questionnements sont en train de germer dans les têtes des gens et les discussions de salon vont bon train. Devant tous les bouleversements politiques, économiques et sociaux que connait le monde actuel, il est plus urgent de mettre nos citoyens à l’abri d’une pression mondiale. Cette dernière veut à tout prix, arracher aux africains leurs dernières ressources. Pourtant un code pastoral devant prendre en charge les intérêts vitaux des éleveurs, devrait apaiser le pays et mettre ces derniers à l’abri de toute sollicitation potentiellement douteuse. On en appelle aux autorités de ce pays, pour qu’une législation protégeant notre secteur d’élevage puisse enfin voir le jour, dans les meilleurs délais.
Gondiel Ka
Chroniqueur, Montréal, Canada
Avec la collaboration de : de Dental Fulbé Canada, Kisal Deeyirde Pulaagu, Tabital Pulaagu Allemagne, Kibaaruji Pulaagu International, Fedde Pellital, Dental Faabatobe, Associazione Fulbe in Italia, Pulaar nder serwer Orange, Fedde Bamtore Pulaar et Fedde Darnde Lenol.