Incapable de lever des fonds pour la Senelec-Karim Wade sans jus:les portes des banques lui sont fermées
Karim Wade dans l’impasse
Karim Wade a beau taper à toutes les portes, mais il n’arrive toujours pas à trouver les moyens de payer le combustible, nécessaire au fonctionnement des machines de la Senelec. La Société Nationale d’électricité n’arrive pas à éponger des dettes de 30 milliards dues à Itoc et à la Sar, ses fournisseurs en fuel. Les emprunts lancés sur le marché financier par le ministre de l’énergie s’avèrent infructueux. Les banques de la place lui ont refusé 55 milliards de Francs. La Banque mondiale vient également de lui refuser un financement de 14 milliards. Ainsi la senelec ne peut pas honorer le contrat signé avec Edf.
Le déficit de 150 mégawatts de production demeure et la situation risque d’empirer
Xalimasn.com via le quotidien.
Karim Wade a beau taper à toutes les portes, mais il n’arrive toujours pas à trouver les moyens de payer le combustible, nécessaire au fonctionnement des machines de la Senelec. La Société nationale d’électricité n’arrive pas à éponger des dettes de 30 milliards dues à Itoc et à la Sar, ses fournisseurs en fuel. Les emprunts lancés sur le marché financier par le ministre de l’Energie s’avèrent infructueux. Les banques de la place lui ont refusé 55 milliards de francs. La Banque mondiale vient également de lui refuser un financement de 14 milliards. Ainsi, la Senelec ne peut pas honorer le contrat signé avec Edf, puisque les caisses de l’Etat non plus, ne peuvent combler cette carence. Résultats des courses ? Le déficit de 150 mégawatts de production demeure et la situation risque d’empirer. DES CENTRALES A L’ARRÊT FAUTE DE COMBUSTIBLES
Le ministre d’Etat en charge de l’Energie, Karim Wade, est dans une impasse. Cent jours, jour pour jour, après sa prise en charge de ce secteur névralgique de l’économie nationale, il n’arrive pas à juguler le déficit de production en électricité de la Senelec. Pis, la Société nationale d’électricité semble toucher le fond avec un déficit de production de plus de 150 megawatts par jour. Cette situation induit des délestages encore plus difficiles et la situation est partie pour perdurer. «Déjà on vit les pires moments de délestages en période de froid, qu’en sera-t-il en période de canicule où la demande en électricité est plus forte», s’interroge un cadre de la Senelec. En effet, faute de combustibles, la Senelec n’a plus les moyens de faire redémarrer certaines de ses centrales en situation d‘arrêt de production comme celles de Gti et de Kounoune. Les fournisseurs refusent systématiquement de consentir encore à crédit, du fuel pour faire tourner les turbines. La Senelec doit quelques 10 milliards à son fournisseur contractuel, la société Itoc Sa. Cette dernière, contrainte par les banques, ne peut plus pomper son fuel dans les vannes de la Senelec sans être payée rubis sur ongle. La décision d’Itoc avait été notifiée à la société dirigée par Seydina Kane, ce qui avait poussé les autorités en charge de la question énergétique à se tourner vers la Société africaine de raffinage pour l’approvisionnement en fuel.
Mais l’ardoise due à la Sar est vite montée à 20 milliards de francs que la Senelec s’avère incapable d’éponger. Là aussi, depuis la semaine dernière, les banques ont clairement fait comprendre à Carmelo Sagna, Directeur général de la Sar, qu’elles ne sauraient faire plus pour la Senelec. Il s’y ajoute que les comptes de l’Etat en dépit des recettes fiscales et douanières exceptionnelles qui sont destinées pour la plupart à assurer le paiement des salaires des fonctionnaires, ne permettent aucune possibilité de venir au secours de la Senelec.
LES BANQUES REFUSENT ENCORE DE FAIRE DU CREDIT
La situation financière est intenable et le premier acte posé par Karim Wade, immédiatement après sa passation de services avec son prédécesseur Samuel Sarr, à savoir un recours au marché financier local pour tenter de lever la somme de 55 milliards de francs Cfa, s’est révélé un échec. Les banques comme la Bicis, la Sgbs, la Cbao entre autres, avaient préféré faire montre de prudence sur ce dossier d’autant qu’en les appelant autour d’une table, Karim Wade leur indiquait s’être engagé dans un audit technique et financier du secteur de l’énergie. Les banques de la place avaient trouvé en cette démarche une excuse pour attendre la suite des audits annoncés avant de prendre de nouveaux engagements.
Outre ces institutions, Karim Wade va connaître une nouvelle déconvenue avec la Banque mondiale. Le Conseil d’administration de cette institution financière, réuni le 30 décembre dernier, a refusé au profit de la Senelec un décaissement prévu de 14 milliards de francs Cfa.
Cette décision constitue une réponse au fait que Karim Wade avait remis en cause le plan de relance élaboré par la Banque mondiale, en relation avec les cadres de la Senelec. Ces dernières semaines, Karim Wade a signé un accord avec une firme chinoise, la China Machinery Equipment, pour un financement de 35 milliards de francs Cfa. Le financement dont l’accord d’intention avait été signé en avril dernier à Pékin, par Samuel Sarr, est destiné au projet de réalisation de la «Boucle de 90 kv de Dakar», c’est-à-dire un projet de « réhabilitation et d’extension du réseau de distribution du courant électrique dans la région de Dakar », notamment dans la banlieue. Ce financement n’a pas pour finalité un quelconque approvisionnement en combustibles. A moins qu’un détournement d’objectif ne soit perpétré pour parer aux urgences !
LA SENELEC COMME L’ETAT INCAPABLES DE PAYER EDF
Le fils du chef de l’Etat n’aura pas non plus une main heureuse en recourant à la société française Edf avec laquelle il vient de signer un accord au terme duquel des groupes électrogènes devront être loués pour renforcer la capacité en production de la Senelec. Le contrat a été négocié et signé sans l’implication des cadres de l’entreprise fulmine-t-on, à la Rue Vincens. Mais le plus cocasse est qu’avant de signer, le Sénégal ne s’était pas assuré de sa capacité à payer les factures de location. La Senelec a alors vite fait savoir que sa situation de trésorerie ne lui permettrait guère de s’acquitter des factures de location des groupes électrogènes. Surtout que, selon certains cadres de la boîte, le prix de revient du KWh produit par les barges d’Edf devrait coûter beaucoup plus cher que le prix auquel la Senelec achète l’électricité auprès des autres fournisseurs.
Le ministre des Finances, Abdoulaye Diop, s’empressera lui aussi de faire entendre à qui voudrait lui prêter une oreille, que les caisses de l’Etat ne peuvent pas supporter une telle dépense. La situation financière propre de la Senelec est des plus inquiétantes avec des arriérés de plus de 60 milliards dus aux différents fournisseurs, mais surtout avec des prévisions de résultats négatifs pour l’année 2011 de 20 à 25 milliards de francs Cfa. Résultats des courses : la Senelec est dans un cul de sac.