SERIGNE DIA BOMBARDIER « J’ai vidé mon compte bancaire pour battre Yekini et je le ferai »

Bombardier croit dur comme fer à sa victoire sur Yekini, son prochain adversaire. Le B52, qui dit ne pas être ébranlé par les propos grossiers tenus par le roi des arènes à son encontre, déclare que ce combat est le sien. Ainsi, clame-t-il qu’il fera tout pour détrôner le roi des arènes. Concernant l’ambulance réclamée par Yekini qui a promis de le corriger avant de le terrasser, Bombardier soutient ne pas accorder d’importance particulière. Selon lui, Yékini fait de la provocation mais il ne tombera pas dans son piège. Très sûr de lui, le tombeur de Tyson révèle avoir vidé son compte pour se payer la tête de l’enfant de Bassoul, le 2 janvier prochain.

L’As : Comment se passe la préparation ?
Bombardier : Je m’entraîne très bien, Alhamdoulilah. Je suis prêt et je ne fais qu’entretenir ce que j’ai travaillé durant tout ce temps. On n’attend que le jour-j pour faire ce qu’on a à faire. C’est-à-dire, battre Yékini et revenir à Mbour.

On a remarqué que vous avez diminué votre poids. Pourquoi ?

Mon staff a senti le besoin de diminuer mon poids pour que le jour du combat, je puisse faire ce que je veux. Il y a des combats où on doit diminuer ou augmenter son poids. Nous, on a choisi de travailler avec un poids diminué pour parvenir à nos fins.

Yekini a demandé à Gaston Mbengue de prévoir une ambulance, car il va vous corriger. Que lui répondez-vous ?

Je ne voulais pas y revenir. J’ai appris qu’il a dit que je suis bavard et tout. L’ambulance, le corbillard, cela n’engage que lui. Ce qui m’intéresse, c’est la lutte. Aussi, on n’a jamais vu une ambulance dans l’arène. Encore une fois, ce qui compte à mes yeux est de bien préparer le combat, comme je l’ai toujours fait. Et je prie Dieu de me donner la victoire.

Il est même allé jusqu’à indiquer qu’il va vous corriger avant de vous terrasser ?

Avant le combat, chaque lutteur est libre de dire ce qu’il veut. C’est de la bataille psychologique. On entend du tout. Qu’on amène des ambulances ou des sapeurs pompiers, ce n’est pas ce qui m’intéresse. Et je ne suis pas à un stade où il peut me corriger. Personne ne m’a jamais frappé et ce n’est pas lui qui va le faire. C’est de la provocation, mais on répondra dans l’arène. Ces paroles me laissent de marbre. Les gens en parlent, mais cela ne m’a pas du tout affecté.

Mais votre adversaire a juré qu’il va vous donner une raclée !

Comme le combat est devant nous, attendons le jour-j pour voir s’il va tenir sa parole. J’attends qu’il fasse ce qu’il a dit, le 2 janvier.

Il affiche une grande confiance. On n’a jamais vu Yekini comme ça, Qu’est-ce que cela vous fait ?

S’il a 80% de confiance, moi j’en ai 100%. Je suis sûr de ma victoire le jour du combat.

Sur quel plan croyez-vous pouvoir le battre ?

Dans tous les domaines. Que ce soit dans les entraînements, le mystique et la stratégie à mettre en place, je suis fin prêt. Je n’attends que le jour-j pour lui montrer ce que j’ai travaillé durant tout ce temps. Il saura à qui il a affaire. Il a fait de la provocation, mais je ne dis rien. J’attends le 2 janvier pour lui montrer qui je suis.

Si je vous suis bien, vous n’allez pas tomber dans son piège ?

Lui-même le sait. Tous les lutteurs se connaissent. Ce n’est que de la provocation, mais je ne tomberai pas dans son jeu. Je ferai en sorte qu’il tombe dans le mien.

Yékini a déclaré aussi que vous avez fui lors de vos deux confrontations. Qu’en dites-vous ?

Les images sont là. Lors de notre second combat, qui est allé vers les sacs ? Les images sont là. J’ai des preuves de ce que je dis. L’arbitre avait sifflé au milieu de l’enceinte. Qui a reculé vers les sacs ? Elles sont là et irréfutables. Je lui ai donné des coups de poing qui l’ont contraint à aller vers les sacs. C’était son unique solution. Toutes les frappes qu’il y a eu ce jour-là dans ce combat, c’est moi qui les ai faites. Il ne m’a pas touché une seule fois. Lorsqu’on est allé vers les sacs, il a montré son unique geste technique (limou am rék la def, yeufou ya cheikh). On est sorti tous les deux de l’enceinte. Il n’y a pas eu autre chose. Je n’ai jamais fui devant lui. Ce combat est le mien. Je ferai tout pour le battre incha Allah.

Pourquoi avoir choisi de travailler avec Khalifa Diouf (ancien champion d’Afrique de judo) ?

La lutte va de paire avec le judo et la boxe. Khadlifa est un champion d’Afrique qui est à Mbour et on a le même objectif : défendre les couleurs de notre département. Je faisais partie de ses supporters. Si on est aujourd’hui dans la lutte alors que Khalifa a raccroché, c’est un plus de l’approcher pour bénéficier un peu de son expérience.

Votre adversaire avait choisi de partir se préparer aux Usa. Pourquoi vous avez opté de rester ici ?

Je connais bien les Etats-Unis, pour y avoir séjourné à maintes reprises. Mais chacun a le droit de choisir là où il veut se préparer. Je pars parfois en Turquie pour y préparer mes combats. On peut aussi choisir de rester au Sénégal pour travailler. C’est une question de choix. C’est vrai qu’il y a des professionnels aux Etats-Unis, mais dans les autres pays, il y en a aussi.

D’habitude, on avait tendance à voir un Bombardier au ton agressif ; mais pour ce combat, c’est une tout autre personne qu’on voit. Qu’est-ce qui a changé chez vous ?

Comme je l’ai dit tout à l’heure, avant un combat, on entend du tout. Ce n’est pas important pour moi. L’essentiel, c’est de tenir parole le jour du combat. Il n’a qu’à faire ce qu’il a dit, vous verrez. On a dépassé le stade de se défier. Nous sommes maintenant de grandes personnes. Ce qu’on veut, on le fera dans l’enceinte incha Allah. Cela ne m’a pas dérangé, car je prépare tout avant le combat. Je me dis que mon adversaire peut venir de diverses manières. Il peut venir calme alors qu’il tend un piège. Il peut être très agressif à la télé et le jour du combat, il fait autre chose. Préparer un duel de cette envergure ne veut pas dire se limiter juste aux entrainements et au mystique, mais il faut aussi se préparer psychologiquement. C’est une stratégie qu’il a mise en place, mais nous sommes prêts.

Yekini a promis de vous battre, comme il l’a fait contre ses adversaires précédents…

Est-ce que je me suis préparé comme ces lutteurs ? Vous deviez lui demander ça. Il n’a qu’à se concentrer sur sa manière de lutter et ne pas s’occuper de ce que je vais faire. Je vais appliquer à la lettre ce que j’ai travaillé durant ma préparation.

Qu’est-ce que cela vous fait quand vous entendez d’anciennes gloires dire que vous êtes le seul lutteur capable de détrôner Yekini ?

Avant que les gens ne le disent, il a toujours été mon adversaire. Il n’y a eu aucun combat entre nous qui s’est terminé dans la lutte. Donc, cette troisième confrontation est tout pour moi. Tout ce que font les êtres humains pour avoir un succès, je le ferai.

Quelle a été la réaction de vos proches sur les déclarations de Yekini ?

Ils ont l’habitude de ces genres de discours. Ils en ont rigolé. C’est tout.

Mais ils n’ont jamais entendu un adversaire tenir des propos aussi durs sur vous…

Si. Lorsque j’affrontais Tyson, il avait dit que si deux guerriers se rencontrent dans la brousse, il faut qu’un des deux y reste. J’étais plus jeune, il y avait des frustrés dans ma famille. Finalement, je l’ai battu. Quand vous accumulez beaucoup de combats dans cette discipline, ces genres de propos ne vous dérangent plus. Je sais ce que je veux et je l’obtiendrai, s’il plait à Dieu.

Est-ce qu’ils vous ont prodigué des conseils pour le jour du combat ?

Effectivement. Ce qui est normal. Mes proches, mes amis ne dorment plus. Ils me disent que ce duel est tout pour moi. Cela veut dire beaucoup de choses pour moi.

Qu’est-ce que vous comptez faire sur le plan mystique ?

Je ferai tout. La lutte et les pratiques mystiques sont indissociables. On s’entraine, mais aussi on fait tout sur ce plan pour être fin prêt. Je ferai tout (Dina safal bamou saf sap !).

Yekini aussi affirme qu’il fera tout sur ce plan…

Qu’il sache que je ferai plus que lui sur le plan mystique. Je vais m’entraîner, mais je ferai des prières. Ce combat dépasse tout ce que vous pouvez imaginer. « Combat bi, wessou na Kharé Badr ». Tout ce que cela demandera, on le fera. J’ai même vidé mon compte bancaire. Car je ne veux qu’une chose : le battre. Incha Allah, je le ferai.

Entretien réalisé à Mbour par Mansour SAMB
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