A deux jours de l’échéance de l’accord sur l’exploitation des céréales ukrainiennes, la question de la sécurité alimentaire reste une préoccupation majeure pour les dirigeants du monde. Face à ses homologues du G20, le Chef de l’Etat Macky Sall, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (UA) a évoqué les pénuries alimentaires qui frappent le continent africain en raison de la dépendance de l’extérieur
lus les conséquences des crises alimentaires et économiques qui sévissent à travers le monde. La guerre en Ukraine a fortement compromis les approvisionnements mondiaux des céréales, Cette situation de dépendance accentue davantage la vulnérabilité de l’Afrique qui malgré les systèmes de résilience, peine à faire face à la sécurité alimentaire. Le président de la République Macky Sall a indiqué hier lors de la dix- septième session du sommet des G20 que des actions concrètes devraient être entreprises dans ce sens. « Par le fait de la mondialisation, aucun pays n’échappe à ces difficultés ; mais nos économies sont plus vulnérables parce que trop dépendantes de l’extérieur. En même temps que nous n’avons pas assez d’espace budgétaire pour amortir ces chocs. L’urgence d’une augmentation croissante des risques de famine auxquels sont exposées plus de 2,2 millions de personnes dans le Sahel nous recommande de rétablir en priorité les chaînes mondiales d’appro- visionnement alimentaires afin de les rendre plus durables, justes, inclusives et résilientes. C’est tout le sens de mon plaidoyer pour l’initiative “ Black Sea Grain “ qui avait permis de soulager le marché mondial des céréales », a fait sa- voir le président en exercice de l’Union africaine. Selon le Chef de l’Etat, l’Afrique a d’énormes potentialités qui peu- vent réduire drastiquement aux effets de la sécheresse et aux changements climatiques sur les
populations confrontées à la fa- mine et à la faim. « Le paradoxe d’une Afrique aux immenses potentialités agricoles, forestières et hydriques, souvent confrontée à des pénuries alimentaires doit être résolu. En cela, nous devons moderniser nos systèmes agricoles, accroître la productivité de ce secteur par des investissements massifs, favoriser l’accès de nos producteurs aux matériels agricoles et aux engrais et développer des chaines de valeur agricole pour l’accès aux marchés exté- rieurs », a-t-il plaidé. A cet effet, le président Macky Sall s’est félicité de la mise en place « d’un mécanisme de financement d’un montant de six (6) milliards de dollars pour faire face aux pénuries alimentaires et qui vont s’ajouter au financement de la Banque Mondiale d’un montant de trente (30) milliards de dollars dans le cadre de l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire ».
En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, Son Excellence Macky Sall a plaidé pour un renforcement des financements accordés aux jeunes du continent qui se sont résolument engagés dans les exploitations agricoles, le secteur du commerce, l’agro-industrie et dans la chaîne de valeur alimentaire. « Nos jeunes entrepreneurs de plus en plus présents dans les chaînes de valeur devront être accompagnés
dans le domaine de la facilitation du commerce des produits alimentaires et la livraison des intrants. Il s’agit de mobiliser des ressources importantes qui dépassent de loin les capacités budgétaires de nos états ; d’où la nécessité d’accompagner ces efforts par des financements concessionnels. J’en appelle encore à l’esprit de solidarité qui doit guider nos actions pour une réallocation des DTS (NDLR: Droit de tirage spécial) non-utilisés et un assouplissement de leurs conditions d’éligibilité », a-t-il prêché. Un appel qui se concerne pas seulement les grandes puissances, mais aussi interpelle à plus d’un titre les bailleurs et les partenaires privés à investir davantage dans l’agriculture et la circulation des
céréales au sein du continent