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Sidy Lamine Niasse, tel un baobab…

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XALIMANEWS:Il aurait dit, en homme de tribune, qu’aujourd’hui est jour de peine, celui qui marque le départ d’un grand nom de la presse au Sénégal. Et il aurait été sur la scène pour les loyautés. Mais, ce mardi 04 décembre, c’est Sidy Lamine Niasse lui-même qui est parti. L’homme qui pourrait être décrit comme le parfait attentif dont la personnalité n’a d’égal que la solennité de ses actes. Ils ont jalonné le cours de sa vie, dans une dynamique d’engagement républicain, de profonde conviction, de grande responsabilité.
« Sidy Lamine Niasse incarnait la conviction et le courage de ses idées. Dans tout ce qu’il faisait et disait, il mettait la conviction et le courage de ses idées », témoigne l’ex directeur de publication de Walf Grand-Place, Jean Meïssa Diop, son mythique groupe de presse qui a toujours été un creuset de formation et de consolidation de plusieurs journalistes au Sénégal.
Dans une posture d’homme de refus, il a marqué les esprits. En ce sens, le natif de Kaolack et héritier de la famille maraboutique de Leona Niassène a su être, tout aussi, maître de bonnes cartes. Départi d’une certaine légende populaire qui voudrait qu’il évolue, dès le début, dans un cercle rembourré, il a choisi un chemin tout autre. Celui du savoir et des civilités quotidiennes. Pionnier dans son domaine, il est aussi partisan et surtout passionné de la haute corvée : les luttes sociales, plus qu’un vœu, ont donné un sens à son existence et déterminé son destin. « Il a beaucoup cru en la force de la presse, que c’est une idée, une cause à défendre. C’est pour cela qu’il a créé le groupe Walfadjiri ».
On était en 1984. Depuis ce jour, tout est différent. Sidy Lamine Niasse a été, dès lors, une sentinelle de la démocratie au Sénégal. Aucun acte n’est de trop pour défendre les valeurs fondamentales de la liberté. D’ailleurs, quelques années plus tôt en 1979, alors qu’il venait fraichement de sortir de l’Université du Caire, en Egypte, il fut emprisonné pour ses prises de positions à l’encontre du gouvernement de Léopold Sédar Senghor. Les observateurs de la scène politique et sociale d’alors venaient de découvrir un solide levier sur qui devaient compter plusieurs générations de couches sociales.
« Il était un intellectuel parce que, pour parler comme Camus, il avait choisi de ne pas se mettre au service de ceux qui font l’histoire, mais plutôt de ceux qui la subissent. Ce faisant, il redevenait d’ailleurs Serigne, rappelant les choix de vie des plus illustres d’entre eux ». Ainsi, reçoit-il l’hommage d’un politique au plus fort de son émotion. Abdoul Mbaye, comme tant d’autres, reconnait le défunt comme « Un étranger parmi les siens », titre éponyme du dernier de sa riche bibliographie, paru en 2016, et qui semble lever l’équivoque sur son propre personnage.
Passionné de savoirs et humaniste dans l’âme, Sidy Lamine Niasse a choisi de laisser un héritage qui consacre les connaissances et la liberté d’expression pour lequel il a tant lutté. Journaliste, historien et chef d’entreprise, il aura apporté l’une des plus belles contributions à l’histoire politique et sociale du Sénégal. Ainsi, voit-il, à son heure de repos et de gloire, l’hommage unanime de la nation, les prières et la reconnaissance du Sénégal et du monde entier…Et tel un baobab dont les racines et la force sont ancrées pour toujours.

Diouma SOW, journaliste

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